L'heure est dans notre beau pays aux débats intérieurs, aux réformes maintes fois évoquées, à la rupture qui doit toucher tout le monde, sauf les politiques apparemment. Mais pendant ce temps là, les autres travaillent vraiment, à commencer par l'Allemagne.
Voilà quelques années déjà que l'Allemagne notre grand voisin a disparu de la scène active internationale au point qu'on aurait presque oublié sa taille, son potentiel économique. Au point que la France a pu se croire un temps le moteur de l'Europe moderne. Le non au référendum a atténué ce rôle au moins autant que la faiblesse de nos résultats économiques. Pire aujourd'hui, l'Allemagne est de retour, la grande Allemagne réunifiée et ses 82 millions d'habitants s'impose sans conteste comme la première puissance européenne, la 4° mondiale.
La réunification fut à la fois un boulet terrible à assumer et une opportunité unique de projeter le pays vers demain. La rigueur a été de mise pendant plusieurs années mais avec un objectif clair et avoué : le retour à la croissance non pas sur un indice de croissance espéré ou sur une attitude appropriée des entreprises comme nous l'entendons chez nous à l'heures des heures sup défiscalisées.
Ce volontarisme politique d'envergure s'est appuyé sur l'industrie quand nous abandonnions déjà ce secteur au profit des services, nouvelle panacée française aux résultats maigres en terme d'emplois comme de richesses créées. L'Allemagne industrielle aujourd'hui, ce sont des secteurs traditionnels comme nous en avions, mais en pleine forme, comme la chimie, la métallurgie, l'automobile, tant de domaines que nous pensons déjà condamnés et pour lesquels rien n'est envisagé qu'une disparition à plus ou moins brève échéance.
Et que dire de cette coutumière aisance en matière de commerce extérieur? la mondialisation et ses menaçants pays émergents en ont il eu raison ? et bien non, avec une balance commerciale supérieure à 167 milliards d'euros elle est tout simplement aujourd'hui le premier exportateur mondial de produits manufacturés. Pour mémoire, en France nous sommes autour de moins 30 milliards sur cette même balance. C’est lourd à porter !
Et qu'on ne s'y trompe pas, derrière ce résultat il y a non pas des avantages structurels ou conjoncturels avérés, non, il y a surtout une mobilisation de tous les instants, une omniprésence allemande sur tous les marchés du globe quand les entreprises françaises sont au mieux discrètes. Il n'a qu'à parcourir les grands salons internationaux pour mesurer le poids germanique.
Sur ce sujet nos partisans de la rupture sont étonnamment muets et inactifs.
Et encore si on sort des secteurs traditionnels, le contraste est encore bien plus saisissant car les énergies renouvelables par exemple ont en Allemagne des longueurs et des longueurs d'avance. Quand en France nous parvenons difficilement aujourd'hui à construire une éolienne, les éoliennes made in Germany sillonnent le monde et s'implantent.
Il y a donc à deux pas de chez nous un géant qui monte en puissance et vit à l'échelle de la planète quand nous nous enfermons dans le sectarisme, le franco-français et les réformettes.
Oui l'Allemagne unie s'est éveillée, la France peut trembler, elle peut gesticuler aussi mais ça ne change pas le cours de l'histoire, un gesticulateur.
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