L'UEO (Union Européenne Occidentale) se réunit deux fois par an pour discuter des questions de sécurité et de Défense de l'Europe. Les 2, 3 et 4 juin, les parlementaires de tous les pays membres ainsi que des délégués de pays ou d'organisations alliés comme la Turquie, la Croatie, l'OTAN ou l'OSCE ont débattu des plusieurs dossiers ardus.
Une bonne moitié des dossiers concernent la situation internationale de certaines régions clefs concernant directement la sécurité de l'Europe. Les Balkans, qui restent une véritable poudrière dans laquelle la situation, si elle est moins dangereuse, reste particulièrement tendue sur le plan politique. Le Kosovo, la Bosnie-Herzégovine, la Servie, l'ex République yougoslave de Macédoine et la Cratie voudraient trouver leur place sur le continent en intégrant l'UE et l'OTAN sans toujours se concentrer suffisamment sur les réformes qu'ils doivent entreprendre dans leurs pays.
Le Moyen-Orient reste une région difficile à cerner et agitée par de terribles conflits. Les Européens attendant une véritable coopération de la part des Etats-Unis sur ce dossier et un geste fort qui a finalement été offert jeudi par le président Obama au cours de son discours du Caire. Si son contenu n'aura probablement pas surpris les parlementaires, il confirme la direction que souhaite prendre la nouvelle administration américaine. L'Assemblée a tout de même souhaiter souligner que le président américain ne devait pas être le porteur de tous les espoirs et que des mésententes persistaient entre les Etats-Unis qui attendent un effort plus franc de la part de l'Europe qui elle reste méfiante et observatrice.
L'Afghanistan est certainement le dossier principal pour la politique de Défense de l'UE. Si la situation est considérée comme globalement moins dangereuse par les militaires, l'ensemble de la société afghane reste globalement catastrophique. La situation des femmes notamment est de plus en plus précaire. Le maintien d'effectifs importants sur place semble indispensable même si l'Europe souhaite le compléter par des personnels civils qui pourront aider à débloquer la situation politique. Le Pakistan est la clef de ce conflit et doit permettre de faire avancer ce dossier.
D'autres sujets, directement militaires ont été abordés au cours de cette Assemblée. L'évolution du projet d'ERASMUS militaire a été évoqué. Il peine à se développer, les aspirations des grandes écoles d'officiers des différents pays ne pouvant y accéder de la même manière. Les langues les plus rares comme le finnois ou le tchèque rendent difficiles des échanges avec ces pays. Les différences de programmes sont aussi une question à régler.
La multitude de projets de véhicules blindés européens a été abordée. Selon les partis, la solution proposée serait de les réduire et d'optimiser les partenariats afin de réduire les coûts. Pour d'autres, la supériorité de cette industrie sur le marché américain en représente un secteur a valorisé et à favoriser à l'exportation.
La mission maritime Atalante qui vise à sécuriser le Golfe d'Aden a été approuvé par les parlementaires dans leur ensemble. Cette question risque d'être importante dans les mois à venir car c'est la Grèce qui reprend la présidence de cette Assemblée. La question de la sécurité maritime devrait donc figurer en bonne position à l'ordre du jour.
La sécurité de l'espace enfin est un des défis de la Défense européenne. Les Européens souhaitent pouvoir développer un véritable système d'observation de l'espace afin de ne plus être aussi dépendant de l'armée américaine et de ne pas prendre de retard sur l'évolution des technologies militaires. Il y a fort à parier que des armes situées en orbites devraient commencer à se développer dans les années à venir même s'il est difficile d'évaluer l'avancée dans ce domaine de la Russie et de la Chine.
Les parlementaires européens siègeant à l'UEO sont dans la majeure partie des cas unanimes sur les sujets traités. Les rapporteurs ont réalisé un travail de qualité qui devrait permettre à certains dossiers d'avancer. La politique générale reste cependant orientée vers l'observation pour ne pas parler d'attentisme d'une Europe espérant beaucoup d'un président américain dont elle se méfie malgré tout.
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Crédit photo : Romain Mielcarek