Cela a toujours été. Les "grands" auteurs font de l’ombre aux autres, les plus petits, les auto-édités. Tout le monde sait que les "grandes" maisons d’édition vendent le nom plutôt que le manuscrit, même s’il arrive que des talents émergent. Le schéma habituel demeure cependant.
Par-derrière des "grands" éditeurs, qui n’acceptent qu’un pour-cent des textes reçus (précisons-le), il y a les autres, les plus modestes, qui essaient de sortir de l’ombre des livres très bons, qui méritent autant que leurs homologues célèbres d’être lus, dévorés de bout en bout.
Tous ne sont pas unanimes quant à la place de certains ouvrages dans le monde littéraire. Des navets paraissent chez des éditeurs renommés tandis que, pour d’autres, c’est la croix et la bannière d’accéder au tremplin de l’édition. Les livres des lauréats des prix Goncourt et consorts ne sont plus forcément ce qu’ils étaient, au point de décevoir quelques lecteurs.
Etre auteur aujourd’hui, c’est plus du marketing qu’autre chose. Les "petits" auteurs et auto-édités vous le confirmeront volontiers. Entre un imprimeur qui demande 3000 euros pour sortir de ses presses un stock de livres, et les factures à payer, les libraires à relancer puisque certains sont mauvais payeurs, il y a du pain sur la planche.
Au final, l’auteur d’aujourd’hui, celui qui essaie de se faire connaître, passe plus de temps en quête d’un éditeur et de ses lecteurs qu’à écrire. Ce qui en dénature souvent le plaisir.
C’est aussi essuyer moults refus, le plus souvent retournés par lettre type. On s’en demanderait presque si le comité de lecture a jeté ne serait-ce qu’un oeil sur le manuscrit. Le doute s’installe. "Et si mon livre était à refaire ?"
Autre cas de figure, celui des éditeurs à compte d’auteur qui, eux, ont tendance à accepter tout et n’importe quoi. Tant que l’auteur ne voit pas d’objection à débourser une fortune pour avoir le bonheur de tenir son bouquin entre les mains. Et, malheureusement, les auteurs désespérés sont dupes et ne tirent pas vraiment de profit de leur dur labeur.
Le talent seul ne suffit pas. Etre auteur aujourd’hui revient à pousser ses limites là où l’on pensait qu’elles s’arrêteraient. C’est se surpasser, faire des choix, parfois les mauvais, mais s’efforcer de rattraper le coup. C’est se lancer dans l’aventure en sachant pertinemment que derrière l’écriture, tout un travail est requis. C’est apprendre à persévérer, accepter la critique, et ne jamais laisser transparaître ses propres doutes.
Pas simple en effet.
Et pour compléter votre article,voici un lien sur la critique littéraire:
http://m.marianne2.fr/La-critique-litteraire-est-elle-si-Net_a216602.html