Ça bouge pour les automobilistes, et inutile de préciser qu’en matière de réglementation routière, les dernières prérogatives et dispositions ont frôlé le grand n’importe quoi ou presque. Des Ethylotests obligatoires aux PV de stationnements au tarifs aléatoire et à la tête du Maire, retour sur deux modifications loin de faire l’unanimité, et loin de toute équité..

 

 

Depuis le 1er Juillet 2012, l’Etat a pris en main le problème de l’alcool au volant. L’alcool, un fléau décrié par beaucoup, qui n’a cessé de causé de nombreux dégats matériels et humains sur les routes depuis quelques années, et qui était devenu la première raison d’accidents mortels ou non. Un fléau que beaucoup voulaient combattre, sans savoir réellement par quel côté aborder le problème, ni même le traiter. Au premier abord, s’intéresser à l’alcoolémie au volant était une bonne chose, nos élus souhaitant endiguer la recrudescence de décès liés à la consommation d’alcool, mais il faut l’avouer, les dispositions prisent ont été loin d’être suffisantes, et ont eu malgré tout de quoi faire légèrement rire.

 

La ridicule loi sur les éthylotests!

 

En effet, comme tout un chacun le sait, la présence d’un éthylotest dans les voitures est désormais obligatoire, et cela depuis 1 an. Un éthylotest qui a pour vocation de pouvoir contrôler seul son taux d’alcool dans le sang avant de prendre le volant, et ainsi d’éviter de se faire rattraper par la patrouille, voir pire, d’engendrer des dégâts de tout ordre sur le bitume. Une disposition intéressante, quasiment essentielle, qui sur son seule principe, aurait permis d’éviter à terme bon nombres d’accidents et de décès. Pourtant, si sur le papier cette nouvelle règle de conduite avait de quoi satisfaire en partie les associations de défense, elle est loin d’avoir été si déterminante qu’elle le prétendait à la base.

 

                                           

 

Tout avait pourtant bien commencé, les automobilistes commençaient à s’équiper non sans grommeler sur cette nouvelle dépense obligatoire, et l’emploi se faisait dans chez les fabricants. La peine encourue à l’époque sur le papier envers les usagers non équipés était alors de 11€, mais un délais avait été trouvé par l’équipe dirigeante de notre politique pour ne pas sanctionner financièrement les conducteurs « tête en l’air ». En outre, cette tarification de 11€ faisant grincer des dents chez pas mal de monde, cette dernière avait été plus ou moins repoussée sans que l’on sache vraiment jusqu’à quand.

 

Jusqu’à quand? Et bien finalement jusqu’en mars dernier. A cette époque, le parlement s’était à nouveau saisi du dossier routier, et avait purement et simplement décidé de ne plus appliquer cette sanction pécuniaire, tout en maintenant le caractère obligatoire dans les voitures des éthylotests. Grogne chez les fabricants qui perdaient là une manne financière inespéré, et incompréhension chez les forces de l’ordre et les usagers, pour le plus grand bonheur des associations de défenses..des usagers. Grosso modo, en mars dernier, l’état a renvoyé les forces de l’ordre « dans les cordes », sans que personne ne comprenne réellement ce qu’il devait faire. Pour faire simple, avoir un éthylotest en voiture était obligatoire (ce qui est toujours le cas), mais ne pas en avoir n’était pas répréhensible financièrement.. Tordu? « Oui », soyons honnêtes. Un pas en avant, deux pas en arrières, et retour vers le futur pour des usagers qui ne savaient plus « à quel saint se vouer.. »

 

 

Loi absolument absurde sur le fond comme sur la forme, et véritable perte de temps au final pour tout le monde, il faut en convenir. Malgré cela, sachez qu’un éthylotest coûte en moyenne un peu moins de 1€, et qu’il peut sauver des vies, donc dans le doute, et par bonne conscience, n’hésitez pas à vous en munir.

 

 

L’escroquerie organisée des PV de stationnement !

 

Autre facétie de notre panel d’élus du gouvernement, la nouvelle réforme sur les procès verbaux liés au stationnement. Tout conducteur le sait, stationner en ville est devenu un véritable gouffre financier. Les parkings payants pullulent un peu partout en France, et la course à l’horodateur est lancée dans bien des cités.

 

                                        

 

Jusqu’à présent, garer sa voiture en ville, relevait purement et simplement de « la course à l’échalote », les usagers cherchant désespérément une place de stationnement gratuite, pour ne pas avoir à verser 1 ou 2€ pour couper leur moteur durant 1h. Faute de places gratuites, il fallait bien entendu se replier sur les places de stationnement payantes, et sortir le porte monnaie.

 

Pour les plus récalcitrants, on lançait les dés et on en s’en remettait au hasard, en faisant le pari fou de stationner sur une place payante, sans se munir du précieux sésame sortie de l’horodateur, tout en espérant la clémence ou le non passage des agents de contrôles, plus connus sous le nom de « pervenches ». Un pari osé, qui bien souvent était remporté par les agents, ces derniers déposant alors sur le pare brise de notre parieur, un joli papillon bleu tarifé 17€. Coup de colère chez l’usager qui s’estimait floué, escroqué, et ponctionné à tort par un gouvernement à la recherche de petite monnaie, et colère massive des associations de défense qui voyaient en ce procédé un moyen détourné de toujours plus taxer les usagers de la route.

 

Une grogne monté jusqu’au sommet de l’Etat France et de nos politiciens, qui décidèrent alors de prendre le problème à bras le corps. Après s’être attaqués à l’alcoolémie ces derniers mois, nos élus planchèrent cette fois ci sur le stationnement payant et sur sa mise en application. Idée de génie du Maire de Strasbourg, qui proposa alors un tarif journalier en lieu en place de l’amende forfaitaire de 17€. « Oui », si dans certaines villes, la tarification horaire est plus basse qu’ailleurs, l’amende forfaitaire représentait alors jusqu’à présent, bien plus qu’un tarif journalier. Au contraire, dans d’autre cités, le prix horaire était si élevé que cette amende ne représentait rien ou presque, et il était alors plus « rentable » si l’on restait stationner longtemps, de ne pas prendre de ticket à la machine.

 

Une mesure inéquitable, mise en exemple : 

 

Idée de génie donc…ou pas, à savoir supprimer l’amende de 17€ et appliquer un tarif forfaitaire à la journée, laissé à la libre appréciation des municipalités. Dans les faits, là encore, l’idée sur le papier peut paraître intéressante pour les usagers des villes aux faibles coûts de stationnements, puisque ces derniers seront « avantagés » par rapport à l’ancien tarif en vigueur. Pour cette « idée » est très loin de faire l’unanimité, notamment dans les grandes villes ou la tarification horaire est très élevée. Prenons par exemple la ville de Paris, divisée en 3 zones différentes de tarifications pour les usagers (sur la tarification fournie par le site l’Internaute.com en 2011):

 

Pour les parkings situés à proximité du périphérique, le tarif horaire est d’environ 1€20, ce qui pour une journée complète de stationnement (9h à 19h), couterait 11€20 aux automobilistes (contre 17€ avant soit -5.80€).

Pour les parkings situés un peu plus au centre de Paris, le tarif horaire est d’environ 2€40, ce qui sur la même base de calcul, couterait 24€00 à la journée aux usagers (+ 7€).

 

Pour les parkings situés dans l’hypercentre de Paris, le tarif horaire explose, et se situe environ à 3.60€, soit 36€00 la journée (+19€).

 

Trois exemples concrets, mettant clairement en avant que, en fonction des zones de stationnement, la tarification en vigueur peut varier entre 11€ et 36€ soit du simple au triple!! Escroquerie en approche? Oui, sans nul conteste.

 

En outre, il est bon de ne pas oublier que ce sont désormais les municipalités qui seront en charges de la tarification appliquée sur leur territoire, et auront tout loisir d’agir à leur guise concernant les augmentations et autres sanctions pécuniaires sur ce même principe. Par ailleurs, si l’on poussait la comparaison à plusieurs grandes villes de France, les disparités seraient là aussi clairement misent en évidence. A Paris nous l’avons vu, l’hypercentre couterait avec ce nouveau principe de facturation, environ 36€ aux usagers distraits, tandis qu’à Nantes par exemple, il couterait 17€, ou que à Reims il couterait 7€. Si l’on voulait rester dans les très grandes villes, à Lyon l’hypercentre serait facturé 20€ à la journée, à Bordeaux 22€, et à Marseille 15€ (voir 30€ en cas d’alerte Ozone).

 

Autrement dit, si les 17€ d’antan était un comble pour les usagers aux abords du périphérique parisien, ou pour les conducteurs de Reims par exemple, il était une véritable aubaine pour les Parisien intra muros et proches de l’Hypercentre, tout comme pour les habitants de Marseille, Lyon, Bordeaux, etc, qui préféraient alors, et on les comprend, oublier le précieux passage par l’horodateur municipale. Un temps révolu donc, que les élus ne veulent plus voir arriver, ces derniers ayant donc décidé de faire passer à la caisse, les automobilistes ayant trop longtemps fait l’économie d’une place de parking payante.

 

                                            

 

En conclusion, la tarification du stationnement dépendra de la ville où vous vous situez, comme avant me direz-vous, mais prudence, car les amendes et leurs tarifs ne seront plus du tout les mêmes en fonction des régions, des villes, des municipalités, etc…Vous avez dit « Loterie »?

 

 

Deux lois, deux modifications tout à fait alambiquées à l’encontre des usagers de la route, qui plus que jamais doivent faire face à de vraies inégalités en fonction de leur habitat, de leurs déplacements, sous peine d’aller à l’encontre de grosses surprises. Si notre parlement était passé pour « amateur » et tout à fait « risible » avec sa loi sur les éthylotests, faisant du surplace pour ne paraître que plus ridicule, le tour de force réalisé sur la mise en application de la répréhension des stationnements est-elle loin de faire rire les associations de Défense des usagers qui crient déjà à l’escroquerie organisée.