De passage à Moscou la secrétaire d’état américain, Condoleezza Rice n’est pas parvenu à convaincre son homologue Sergeï Lavrov de l’utilité d’un bouclier antimissile au dessus de l’Europe.

Le président russe, Vladimir Poutine, a quant à lui, été clair à ce sujet, menaçant de mettre un terme au traité américano-russe sur les forces nucléaires intermédiaires (FNI). Cette entente interdisant le déploiement de missiles balistiques de longue portée. 

 

Les russes ont proposé au gouvernement américain d’utiliser les radars déjà présent  en Azerbaïdjan, mais l’administration Bush juge que cela n’est pas suffisant, exigeant de pouvoir installer leur propres radars en Pologne et en République tchèque. Peut-être là une façon sournoise d’établir une position militaire géostratégique en Europe. « La Russie aura à prendre des mesures pour neutraliser cette menace. »  Aurait déclaré le ministre Lavrov en réponse à l’acharnement infructueux de ses invités américains. Tous ses avertissements de Moscou s’ajoutent, de surcroît, aux déclarations d’une éventuelle suspension de sa participation  au traité sur les Forces conventionnelles en Europe (FCE) en juillet dernier. Ce traité interdisant toute attaque-surprise sur le sol d'un pays souverain. Qui donc les russes ont-ils dans leur mire ? L’Ukraine ou les régions qui oseraient s’en inspirer peut-être ? Où la révolution Orange commence de plus en plus à porter ombrage à leur influence en Europe de l’est.

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Madame Rice, campée sur ses positions, a rétorqué que des discussions allaient tout de même se poursuivre entre les Etats-Unis et  leurs alliés tchèques et polonais. Les américains soutiennent que l’établissement d’un tel projet de bouclier antimissile en Europe de l’Est a strictement pour but de protéger la région de la menace nucléaire iranienne…

 

 

Il ne s’agit certes pas d’une nouvelle guerre froide, mais le ton des deux pays laisse présager, à tout le moins, une sérieuse course à l’armement entre d’une part, les Etats-Unis désireux d’étendre leur surveillance tentaculaire sur l’Europe ; d’autre part, une Russie anxieuse, se protégeant de la montée des  «idéologies oranges»; et au milieu, une France particulièrement silencieuse…