Et si le temps n’était rien ?

Juste un sillage sur la mer, qui indique, furtivement, notre passage !

De quoi est-il composé ?

De quelques secondes, d’heures, de jours, d’années ?

Fourmies de l’univers, nous n’existons que le battement d’une aille, le clignement de l’œil !

 

Non, le temps est sans matière, sans corps, il est sensation, émotion !

 

Nous voulons, par moment de bonheur, l’arrêter, le ralentir !

Nous tentons de construire un barrage sur cette rivière pour le retenir.

Mais il nous contourne, nous renverse, nous dépasse !

 

Les soirs de cafard, de solitude, de tristesse, ce courant nous submerge.

Vite qu’il passe !

Mais le voilà qui freine encore plus sa course.

Et le temps noir de la nuit s’immobilise !

 

Que s’est-il passé en amont ?

Quel phénomène provoque cette force d’inertie ?

Je tente de le remonter à contre courant pour élucider le mystère.

Mais les méandres son nombreux.

Je vais m’y perdre !

Arrête, respire !

 

Alors je me laisse porter.

Je ne contrôle plus !

L’ai-je un jour contrôlé ?

Qu’importe où il me conduira.

Carpe diem !

Juste ne pas sombrer !

 

Peut-être en aval y aura-t-il une petite retenue, qui m’apaisera de ces tumultes.

Une branche en chemin a laquelle me raccrocher, pour continuer le reste du chemin !

Que nous reste t-il, pas en longueur, en quantité, mais en profondeur, en intensité ?

 

Et si le temps n’était rien ?

Des paysages qui défilent par la fenêtre d’un train immobile !

Juste un point de départ et un point horizon, trop certain !

Entre ces deux points : une Quête !