Ensuite, dieu se reposa et laissa les hommes créer le… kémitisme (entre autres), et tous ses nombreux dérivés solaires et divers.
Farouchement opposé à l’actuel judéo-christianisme (et donc à son autre succédané, le mahométanisme), je ne me sens pas pour le moment l’envie de promouvoir un polythéisme païen ou druidique, et même, si cette « veine spirituelle » me prenait, cela ne regardera que moi, et je n’en serai pas dupe. La spiritualité laïque se passe de prosélytisme, et des oripeaux divers des religions, chacun pouvant se rapprocher des frères et sœurs d’un convent quelconque (saluons, au passage, le Grand Orient qui vient d’admettre que ses loges sont libres de former des apprenties, sœurs et maîtresses). Le trente-troisième degré de la stupidité n’est pas de se livrer à l’alchimie spéculative ou à d’autres pratiques comme celles de la wicca, de rejoindre les Bahá’is ou les kémitistes, ou même de se tirer les cartes, tant qu’on ne se dupe pas soi-même. C’est mon opinion, je m’en félicite, et je ne cherche pas à la faire partager à la mère de famille voilée qui peine à gravir les marches du métropolitain, un enfant sous un bras, une poussette à l’autre main : je l’aide, point. Je ne refuse pas le coup de rouquin du recteur breton, le copinage du rabbin, voire le quat de l’imam (par politesse, vu que le quat, faut vraiment s’y faire). Mais qu’on ne compte pas sur moi pour promouvoir le chouchen du druide s’il est trop cher ou de mauvaise qualité. Je mourrai pour mes idées de la manière la plus lente possible, et je conçois fort bien la thèse des théistes : pourquoi pas ?
Dieu, s’il est, a conçu la gravitation et l’a laissé se débrouiller toute seule. C’est à peu près l’hypothèse que développent Leonard Mlodinow et Stephen Hawking dans leur Briefer History of Time et surtout dans The Grand Design, sorti récemment. On peut préférer la version parodique d’Eric Schulman au premier ; je n’ai pas lu le second, mais j’ai glané ça et là quelques critiques. Disons que je considère, avec Rowan Williams, archevêque de Canterbury, et quelques autres que « la foi en Dieu ne consiste pas à trouver le maillon manquant expliquant comment les choses s’organisent entre elles dans l’univers. ». Belief a deux acceptions en français : foi ou croyance, mais ma déontologie de traducteur m’impose la première, même si je n’en pense pas moins.
Les deux émules d’Einstein, tous deux physiciens, sont d’une lecture un peu absconse pour le profane et j’attendrai qu’un Cavanna s’en empare pour que cette nouvelle bible me devienne plus accessible. En deux mots, ils tendent à établir que les seules lois de la physique expliquent les dix ou onze dimensions de l’univers. C’est très intéressant pour le système décimal, il n’en reste pas moins que le duodécimal reste bien supérieur en mise en pages : nos anciens n’étaient pas des imbéciles, ils savaient se simplifier la vie…
D’autres anciens se sont mis en tête de nous la compliquer. J’ai nommé les religieuses et les religieux des diverses religions. Sous couvert de nous la simplifier, certains de leurs successeurs ont tenté de nous faire avaler que la foi du charbonnier guérissait toutes les écrouelles, et qu’il suffisait de s’en remettre à un dieu unique (via, quand même, l’intercession de ses saintes et saints, dont pas mal de gars et de filles dont on dénatura les pensées et les croyances post-mortem, de francs païens se faisant qui canoniser, qui maraboutiser). Quelque soit le problème : Inch’ Allah. Cela vaut pour les trois religions dites du livre, et même un mal atroce finit par valoir un bien, dans un monde ou un autre. Lequel ? Mystère. Sans doute durablement. Près de la dixième, ou onzième dimension ? Je laisse à mes successeurs en ce seul monde connu le soin d’éclairer leurs contemporains.
Les religions n’ont eu, par elles-mêmes, aucune valeur civilisatrice. Les religieuses ou religieux, si. Selon le principe : fais accomplir par moins malin ou moins fortuné que toi ce qui va t’enrichir ou t’épargner de devoir travailler aux plus basses tâches de tes mains. Cela peut confiner à l’absurde et le grand-prêtre du sarkozysme fait, un peu comme celui des Shadoks, expulser des Rroms et des Roumaines et Roumains et autres Bulgares : faire et défaire, et refaire, c’est toujours travailler, et lui ne travaille qu’à faire marner d’autres. Le travail des uns est parfois le divertissement d’autres, et Pal Sarközy en est un bon exemple : il a travaillé à draguer qui pouvait l’entretenir, et s’est amusé à faire des toiles que, désormais, d’autres travaillent à vendre pour son compte. Son fils a dû consentir à coller des enveloppes adressées aux adhérents pour grimper les échelons, il se divertit à présent à « gouverner » son petit monde.
Les femmes et les hommes ne vivent pas que de pain. Avant même de songer à se doter d’habitats en dur (pas si indispensables pour des migrants, cueilleuses ou chasseurs), ils se mirent à ériger des monuments auprès desquels se rassembler, et vraisemblablement, se droguer (ce n’est pas la drogue qui fait le drogué, c’est le drogué qui trouve sa drogue : qu’importe la substance, pourvu qu’on ait la tête ailleurs). C’est une parfaite imposture de qualifier ces édifices de « temples ». On en sait rien pour les plus anciens, mais la plupart ont des emplacements plus ou moins étroitement liés à une projection solaire ou à une position lunaire. Puis, une facétieuse ou un plaisantin avisé, sans doute une ou un chef de guerre, s’est dit qu’il serait bien que sa descendance puisse se « pharaoniser ». Son engeance ultérieure considéra que les avantages de la charge lui convenait bien, ou plus soucieuse de se divertir que de présider des cérémonies parfois fastidieuses, consentit à des délégations de pouvoirs.
Ainsi des pharaonnes et pharaons, bénéficiaires du legs, qui accréditèrent pratiquement toutes et tous, avec des variantes, les dogmes et mythes de ce qui est devenu, en Occident au sens très large, le kémitisme. Pratiquement toutes les légendes de l’ancien kémitisme se sont retrouvées transposées dans les bibles, les évangiles et les corans. Certes, quand on admettait qu’une autre élucubration marchait bien chez des voisins (bouddhistes ou autres), elle se retrouvait aussi incorporée au corpus. Quand on élargissait sa sphère d’influence, la part du feu était faite : soit çi et là christianiser, judaïser, islamiser une pratique locale ou l’éradiquer, tout consistant à bien estimer le rapport de forces local. L’essentiel étant qu’il subsiste un ou des « dieux » dont on tirait ou confortait son pouvoir. Par intermittences, certaines et certains considérèrent qu’on pouvait fort bien s’en dispenser, tels tout récemment (à l’échelle du temps du Grand Dessin, le livre), Staline ou Mao, ou d’autres, que l’exercice du pouvoir ne divertissait pas à vie.
Il se trouve en notre temps que, mis à part des hypocrites ou des fadas, personne ne peut plus faire passer pour de simples coïncidences les emprunts des livres « saints » aux religions égyptiennes antérieures. On peut toujours réfuter que des Arabes et des Juifs, avec l’apport peut-être d’Asiatiques plus extrême-orientaux, se soient choisis un certain Mohamed ou Mahomet pour lui apprendre à dire et écrire ce qu’on attendait de lui. Il réussit peut-être à s’émanciper de leur tutelle et tel un pharaon interprétant ses rêves, ses apports personnels ont sans doute agrémenté son œuvre. Pour les livres concurrents antérieurs, la genèse fut plus collective encore.
Ce qu’il y a d’appréciable chez ces clercs devenus mandarins que sont Hawking et Mlodinow, c’est qu’ils gagnent leur pain sans vraiment emm… trop quiconque, et qu’ils ne se mêlent pas de nous vanter un dogme du « progrès » dont les effets pervers entachent les bénéfices pour l’humanité toute entière. Leur seul dogme est la connaissance, ou plutôt la recherche. Appelons-là, pour ne pas compliquer les choses, scientifique. Elle l’est très majoritairement selon les définitions variées des divers dictionnaires. Et le « verbe » s’est fait entrée de dictionnaire. J’ai un peu plus de confiance dans le Grand Robert que dans d’autres, mais ce n’est pas sans circonspection, et doute à l’occasion.
Ce qui me gêne fort pour ma propre descendance, c’est que la « bible » de Mlodinow et Hawking ne soit pas suffisamment transmise ou qu’elle soit enseignée sur le même pied de crédibilité qu’un coran, une bible, des évangiles (pour le moment, plus personne ne trafique ces derniers, mais ce n’est sans doute pas une donnée immuable, même si l’expérience n’est qu’une lanterne permettant de mesurer le chemin parcouru). En matière de pédagogie, il est des falsifications utiles, des approximations « porteuses », et il n’est pas impossible que le Shakespeare recréé en 3D soit aussi utile à la culture générale que le Jésus-Christ du Saint-Suaire ait pu l’être, voire le rester, l’est à l’histoire des croyances. Le visage de tel homme, créé ainsi grâce à un logiciel, est voué à devenir celui de Shakespeare, au moins jusqu’à nouvel ordre. C’est humain : une photo ou illustration d’humain (le plus souvent d’humaine) fait mieux vendre un magazine ou un journal qu’uniquement des titres. Ce n’est pas immuable : Le Monde et d’autres se vendaient bien sans ; il subsiste heureusement des exceptions. De même, la spiritualité, la wicca semble l’établir pour le temps présent, se passe de chef de file, de livre de référence, chacun la façonnant à sa manière sans imposer ses vues aux autres. Rael (Claude Vorilhon), n’a pas, sauf erreur de ma part, créé d’icône d’extra-terrestre, d’Élohim, donné pour révélation exacte, et son Nouvel Âge fait pourtant fort bien sa fortune, tout comme les vierges-maries peuvent être très peu ressemblantes entre elles, et beaucoup faire pour la prospérité de diverses villes de pèlerinages.
La question qui subsiste est la suivante : tout comme les religions pourraient fort bien se passer de dieu pour expliquer les diverses étapes de la création de l’humanité (avoir créé la gravitation suffit amplement, si on lui en attribue la paternité), ne serait-il pas temps que les spiritualités se passent de l’inessentiel ? A-t-on même vraiment besoin de se former une image mentale de la gravitation ? Certes, la pomme de Gotlib au-dessus de son Newton conserve sa valeur pédagogique, mais on peut fort bien aller plus loin dans l’abstraction, jusqu’à l’absence même de représentation (hormis dans certains schémas). Je ne vous suggère pas d’adhérer à cette hypothèse, simplement d’y réfléchir. Et de ne pas le faire de manière politique, soit en défenseur de croyances occidentales, orientales, africaines, australes ou septentrionales, mais, ne serait-ce qu’un instant, en votre for intérieur, en faisant confiance à votre jugement, votre libre-arbitre. Après, libre à vous de faire le pari de Pascal ou de jouer au loto ou à la roulette russe. Perso, laissant la part qui lui revient à l’incertitude, ce serait plutôt (avec forte modération) le loto, ou, mieux, le 4-21, d’un rapport moins aléatoire. Cela étant, en période de famine, il est fort possible que la lecture du Grand Dessin soit moins rassérénante que celle du coran qui dicte : « Les incrédules n’ont-ils pas vu que les cieux et la terre formaient une masse compacte ? Nous les avons ensuite séparées. ». Placer sa confiance en ce « nous » est plus humainement concevable que de croire qu’une forte et subite averse très prochaine viendra remplir un puits au milieu d’un désert d’Arabie « malheureuse » ou du Sinaï. Même Shakespeare en aurait été, je crois, d’accord. Mais je me garderai(s) de parler à sa place…
La femme et l’homme ne vivent pas que de pain : n’empêche, les big macs se vendent mieux que Raël ou Shakespeare…
Jef , rendez vous compte, vous êtes en train de faire de la pub pour Mac Donald, sans doute à l’insu de votre plein gré…c’est politiquement très très incorrect…..A moins et c’est encore plus grave que vous ne l’ayez fait exprès! On flagelle des femmes pour moins que ça….
Pour Libertin(u)s :
MacDonald, c’est pour les moteurs de recherche.
De même :
« [i]Je n’ai pas trop d’indignation à l’égard de Riposte Laïque, acoquinée avec je ne sais plus quel mouvement identitaire. Je défie quiconque, se disant de gauche, de n’avoir aucune opinion commune avec celles d’un Doriot. En revanche, sa focalisation sur le seul mahométisme me semble de courte vue. Lequel dérive, comme d’autres, des religions de l’Égypte antique. Elles en valent bien d’autres. À l’heure où on pousse les Rroms et d’autres à faire masse avec des évangélistes pour qu’on leur fiche la paix, j’en viens à croire que le siècle aurait besoin, comme l’avait supposé Malraux, de spiritualité. Riposte laïque, et d’autres, devraient pouvoir y réfléchir…[/i] » (là, je me cite moi-même, pour les mêmes raisons).
Pour confirmer ce que vous dites : il parait que le Front populaire était très à droite en ce qui concerne …les étrangers.
En ce qui concerne la spiritualité: Avouez que le Raelisme sans Rael ( oui toutes pour lui , cela me contrarie quelque peu ….) donc un raelisme plus ou moins éthique ( cf l’escroquerie clonesque) a un certain charme et s’avère en théorie plus intéressant et plus folklorique qu’un monotheisme préhistorique….mille fois éculé!
Certes le Raelisme n’intéresse visiblement pas fort Stephan Hawking mais au moins , ce courant évoque les extraterrestres…..Si on sort par la petite porte de l’anthropocentrisme primaire….Il y a néanmoins « déjà » un progrès…..Tous les mouvements sectaires et tous les gourous ne se valent pas!
Dans ce débat je voudrais entendre plus souvent les laics, les athèes, les agnostiques, les communistes mais je ne les entends pas……peut-être en définitive n’existent-ils pas…?
[quote]Dieu n’existe pas et les athées presque encore moins…[/quote]
Par rapport a ce sujet, vérifiez
« L’épopée de l’être terrestre ».
Elle recèle 3 mille brouillons,
soit dix mille études,
sur une seule feuille de papier.
http://cocarix1.blogspot.com/
[b] »Car il n’est rien de caché qui ne doive être découvert,
rien de secret qui ne doive être connu et mis au jour. »[/b]
Evangile de Luc
n’est-ce pas Jeff ?!!!!!!!!!!