Cette tribune s’adresse, statistiquement, à la moitié de Français qui, au lendemain du 6 mai, « auront la Grèce pour avoir voulu la gauche ».
Et aussi à l’autre moitié, dont le champion, vainqueur ou non, aura marqué la campagne de son empreinte indélébile ; et tant pis si certains estiment inutiles les première et troisième syllabes de ce qualificatif.
Ce candidat, dont par pudeur et décence je tairai le nom, a donné un magistral cours de géographie à son principal rival, lui démontrant que vue de Fessenheim, « elle était loin la plage ». Et par conséquent le danger, puisque depuis Fukushima, seul les tsunamis constituent un risque pour les réacteurs nucléaires ; cela, depuis Three Miles Island et Tchernobyl, tout le monde le sait à Besançon comme à … Panly.
C’était oublier un peu vite que moins d’un an auparavant ses partisans, mêlant leurs suffrages à ceux de leurs opposants, avaient adopté une motion exigeant que la plus vieille centrale de France soit mise à l’arrêt sans délai et cesse son activité.
Mais cette ignorance (ce dédain ?) ne l’empêchait pourtant pas, pointant du bonnet d’âne celui à qui s’adressait la leçon, de lui asséner le coup de grâce : « Et ça veut gouverner la France !… »
Passons sur l’élégance de la formule, lâchée sans que son destinataire eût failli à la syntaxe comme l’autre qui encaissa le fameux « Casse-toi, pauv’ con » en justes représailles de son « Touche-moi pas ; tu me salis ».
Comme en l’espèce il ne pouvait s’agir de légitime défense instinctive dans un discours prononcé au cours du meeting bisontin, on peut en déduire ou bien que c’est par conviction que la salve fut tirée, ou bien qu’elle ne le fut qu’à la seule fin de se mettre à la hauteur de son auditoire.
Mais aucune de ces deux hypothèses n’est réellement flatteuse pour ces militants : ou bien leur héros vole plutôt en rase-mottes, ou bien il ne leur accorde qu’un bien piètre intérêt (ce dernier mot n’étant utilisé que pour ne pas parler de crédit à propos de celui qui recherche plutôt du comptant).
Qu’il suffise donc à la première moitié des Français, comme à la seconde, d’admettre pour s’en consoler qu’il ne s’agit que d’un hommage subliminal à Freud, le « ça » étant mis pour désigner une source intérieure qui échappe à sa volonté et qui exerce une pression.
Je ne jetterais pas pour autant la pierre à celui qui prétendrait qu’il ne l’utilise, plus communément, que pour nommer une chose dont il ne connaitrait pas la nature et pour laquelle il n’aurait pas de meilleurs mots lui venant à l’esprit.
Vivement le 6 mai ! Vite…
Après ce très bon texte d’initiation géographique, un brin d’histoire. Qui se souvient que le cycliste du Cap Nègre qui était contre la loi sur le port des objets religieux à l’école,voit de l’islamisme partout?