En annonçant son souhait d’organiser un débat sur l’identité nationale, Eric Besson, a ressorti du placard l’une des thématiques du candidat Nicolas Sarkozy. On l’avait quelque peu oublié, mais Eric Besson, comme son prédécesseur, Brice Hortefeux , est ministre de l’Immigration… et de l’identité nationale. L’assemblage de ces deux termes est, à mon sens malsain. La politique du gouvernement depuis 2 ans n’a pas franchement permis d’enlever cette impression.

La remise sur la scène du débat sur l’identité nationale, à quelques mois des élections régionales, est perçue par certains comme une nouvelle occasion pour l’UMP de récupérer les électeurs du Front national. Pour ma part, la ficelle étant très grosse, il ne faut pas pour autant éviter le débat. Il est regrettable que cette question, comme quelques autres, ait été oubliée par les partis parlementaires.

Par ailleurs, de nombreux électeurs du FN sont des déçus du Parti communiste d’abord, puis des autres partis parlementaires. Cette déception, sinon désillusion, vient du fait que ces partis n’ont pas su, pu ou voulu, apporter des réponses pertinentes face aux désordres et déséquilibres économiques et sociaux vécus par une frange de la population. Bien entendu, il y a des électeurs frontistes qui ne pourront pas revenir dans l’arc républicain, car ils ne l’ont jamais été auparavant. Ainsi, tant que l’on méprisera les déçus des autres partis qui, aujourd’hui, votent FN (ou qui s’abstiennent !) au lieu de leur apporter enfin des réponses, le FN sera toujours une menace.

Dès lors, même si l’initiative n’est pas sans arrière-pensée, il est utile de débattre de ce qu’est l’identité nationale. En effet, à l’heure de la mondialisation, de la construction de l’Union européenne, de la progression du régionalisme, à l’heure, où notre pays est de plus en plus déséquilibré, socialement et économiquement, à l’heure où l’individualisme fait foi, à l’heure où notre pays est de plus en plus divers, l’identité française a besoin d’être redéfinie.

Pour ma part, la perception qu’en a Ernest Renan me semble assez juste. Aussi, depuis sa conférence à la Sorbonne, beaucoup de choses ont changé. Au lieu d’imposer de connaître et chanter La Marseillaise, nous devons revenir aux principes, valeurs et fondamentaux de notre pays. Mais, la République doit tenir ses promesses de liberté, d’égalité et de fraternité pour tous ses enfants.

Or, si la République ne le fait pas, il est certain que ses enfants auront du mal à en être fier et à la respecter.

Jérôme Charré

En annonçant son souhait d’organiser un débat sur l’identité nationale, Eric Besson, a ressorti du placard l’une des thématiques du candidat Nicolas Sarkozy. On l’avait quelque peu oublié, mais Eric Besson, comme son prédécesseur, Brice Hortefeux , est ministre de l’Immigration… et de l’identité nationale. L’assemblage de ces deux termes est, à mon sens malsain. La politique du gouvernement depuis 2 ans n’a pas franchement permis d’enlever cette impression.

La remise sur la scène du débat sur l’identité nationale, à quelques mois des élections régionales, est perçue par certains comme une nouvelle occasion pour l’UMP de récupérer les électeurs du Front national. Pour ma part, la ficelle étant très grosse, il ne faut pas pour autant éviter le débat. Il est regrettable que cette question, comme quelques autres, ait été oubliée par les partis parlementaires.

Par ailleurs, de nombreux électeurs du FN sont des déçus du Parti communiste d’abord, puis des autres partis parlementaires. Cette déception, sinon désillusion, vient du fait que ces partis n’ont pas su, pu ou voulu, apporter des réponses pertinentes face aux désordres et déséquilibres économiques et sociaux vécus par une frange de la population. Bien entendu, il y a des électeurs frontistes qui ne pourront pas revenir dans l’arc républicain, car ils ne l’ont jamais été auparavant. Ainsi, tant que l’on méprisera les déçus des autres partis qui, aujourd’hui, votent FN (ou qui s’abstiennent !) au lieu de leur apporter enfin des réponses, le FN sera toujours une menace.

Dès lors, même si l’initiative n’est pas sans arrière-pensée, il est utile de débattre de ce qu’est l’identité nationale. En effet, à l’heure de la mondialisation, de la construction de l’Union européenne, de la progression du régionalisme, à l’heure, où notre pays est de plus en plus déséquilibré, socialement et économiquement, à l’heure où l’individualisme fait foi, à l’heure où notre pays est de plus en plus divers, l’identité française a besoin d’être redéfinie.

Pour ma part, la perception qu’en a Ernest Renan me semble assez juste. Aussi, depuis sa conférence à la Sorbonne, beaucoup de choses ont changé. Au lieu d’imposer de connaître et chanter La Marseillaise, nous devons revenir aux principes, valeurs et fondamentaux de notre pays. Mais, la République doit tenir ses promesses de liberté, d’égalité et de fraternité pour tous ses enfants.

Or, si la République ne le fait pas, il est certain que ses enfants auront du mal à en être fier et à la respecter.

Jérôme Charré