Alors que la garde à vue de Dominique Strauss-Kahn (voir par ailleurs sur Come4News) retient l’attention de la presse française et internationale, une autre affaire, aux connotations similaires, secoue l’Espagne et en particulier l’Andalousie. La consommation de cocaïne et les habitudes festives d’un ancien directeur du Travail de la communauté autonome andalouse font la une de la plupart des quotidiens espagnols.

 

Son chauffeur, Juan Francisco Trujillo, a fini par se mettre à table : Javier Guerrero, ancien directeur général du Travail de la Junta de Andalucia, avait reçu des subventions publiques qu’il reversait en partie à son employeur, sous forme de libations, cocaïne, et fêtes diverses.

Pas encore d’accusations de recours à des prostituées dans ce dossier andalou, mais la mention de fortes sommes et de « complicités », au moins tacites. Ce qui évoque fort les accusations de complicité passive du PS, ou de Moscovici, alléguées par l’UMP à propos des « turpides » de Dominique Strauss-Kahn.

 

Francisco Javier Guerrero soignait son collaborateur. Il lui avait fait allouer deux subventions de pas moins de 450 000 euros, versées par la direction du Travail et de la Sécurité sociale d’Andalousie. Elles allaient à des entreprises écran, Iniciativas Turististicas Sierra Morena et Logica Estratégica Empresarial, des sociétés de « conseil ». En contrepartie, directeur et chauffeur de fonction menaient grand train. Lignes de crédit revenaient en lignes de cocaïne, en frais de bouche, et en « fiestas ».

Selon la juge Mercedes Alaya, diverses personnes, ayant des fonctions officielles, étaient au parfum, dont Agustin Barbera, vice-président délégué à l’Emploi, ou le président Antonio Fernandez. D’autres sommes auraient été détournées en faveur de divers bénéficiaires, entreprises ou personnes.

 

La police implique aussi le député socialiste Jose Antonio Viera, qui avait dispensé des subventions au fils d’un ex-maire, et d’autres encore.

Les Baléares avaient été aussi récemment le cadre d’un scandale politico-financier impliquant des membres de la famille royale.

 

Avec le Valenciano, l’Andalousie fait partie des communautés espagnoles les plus touchées par la crise actuelle. Le gouvernement espagnol a récemment dû intimer aux banques, en proposant des compensations, qu’elles renoncent à expulser les familles sans ressources frappées par de lourdes hypothèques. Soumises à un pacte de « bonnes pratiques », les banques pourraient en atténuer les conséquences sous forme de déductions fiscales. Des manifestations, très suivies dans toute l’Espagne, avait marqué, le week-end dernier, l’hostilité aux mesures de dérégulation de l’emploi. Comme en Grèce, les manifestants avaient dénoncé l’ensemble de la classe politique dominante (Parti Populaire et PSOE socialiste).

Les perspectives de croissance de l’Espagne viennent d’être revues à la baisse par la Commission européenne et la montée du chômage ne faiblit pas.

Cette affaire de prévarication en Andalousie pourrait impliquer d’autres élus ou officiels jusqu’au 20 mars, date à laquelle la juge pourrait terminer son instruction.