Après le virus H1N1 qui a affolé toute l’occident, mobilisé toutes les expertises médicales et fait accuser les industries pharmaceutiques de propagandistes, c’est un autre microbe, une bactérie cette fois- ci qui endeuille l’Europe depuis peu. Plus 2000 cas de contamination en quelques jours dont 24 cas de décès sur lesquels 23 on été enregistré en Allemagne considéré comme l’épicentre du fléau. Une véritable épidémie qui inquiète et se propage à grande vitesse. Le responsable ; la bactérie Escherichia Coli familière aux mammifères et donc à l’homme. Sa subite virulence soulève un certain nombre de question dont la réponse nécessite une étude assez approfondie pour mieux comprendre les mécanismes de ce nouveau tueur en série.
DEFINITION, DECOUVERTE ET MODE DE TRANSMISSION.
Il est à noter d’un point de vue scientifique qu’une bactérie se définie comme un être vivant unicellulaire (organisme composé d’une seule cellule). Cela sous-entend qu’elle est capable de synthétiser toute seule ses propres protéines, de se nourrir, grandir et se reproduire sans l’aide d’un organisme hôte. Cependant, la bactérie peut se comporter comme un parasite1ou un saprophyte2. La classification des bactéries se fait selon différents critères dont la forme, le milieu de vie, la forme de la paroi ou encore le mode de nutrition. Selon la forme, la bactérie Escherichia coli fait partie des bacilles, et selon la paroi, est une bacterie Gram négatif ; c’est-à-dire à paroi épaisse. Elle a été découverte en 1885 par le pédiatre et bactériologiste allemand-autrichien Theodore ESCHERICH qui a donné son nom à sa découverte. C’est une bactérie qui résiste aux radiations ionisantes très élevées. D’où son nom de bactérie radiorésistance. Appartenant dans le règne animal à la famille des anterobacteriaceae, l’E. Coli est une bactérie intestinale qu’on trouve répandue chez les mammifères dont l’homme. C’est un coliforme (fermente le lactose à 300 avec production de gaz) fécal qui mène une vie commensale dans l’organisme ; c’est-à-dire dont la présence n’est pas nuisible. Cependant, certaines souches à caractère pathogène sont vectrices de maladies telles que la gastro-entérite, les infections urinaires, la méningite ou la septicémie. Son admission dans les voies digestives se fait généralement au cours des premières heures ou jours après l’accouchement. C’est donc l’hôte bactérien le plus ancien et le plus abondant chez l’homme. On distingue plusieurs souches d’Escherichia Coli qui sont : E. coli gastro-entérite infantile(ECGEI),
E. coli enterooxigenique (ECET) ; E. coli enteroinvasive (ECEI), E. coli enteropatogène (ECEP), E. coli enterohemoragique (ECEH).
L’ESCHERICHIA COLI ENTEROHEMORAGIQUE (ECEH) : LA TUEUSE EN SERIE
C’est l’une des souches pathogène d’E. coli responsable de la colique hémorragique. On les trouve principalement dans le tube digestif des bovins et la transmission à l’homme se fait par l’alimentation. Le stéréotype 0157 est le plus répandu et est cause d’épidémies. Cela explique en partie ce qui se passe actuellement en Europe. Les ECEH produisent une verotoxine, toxines microbiennes réputées pour leur caractère cytotoxique ; c’est-à-dire leur capacité à agresser certaines cellules. Cette toxine entraine un syndrome hémolytique urémique (SHU) qui se manifeste par :
-Une anémie de type hémolytique qui s’accompagne de schizocytes
(Globules rouges déformés) due à une destruction des hématies.
– Une insuffisance rénale caractérisée par une augmentation anormale de créatinine sanguine ou par une hématurie ou une protéinurie.
-Une thrombopénie de consommation ; c’est-à-dire une diminution du taux de plaquettes sanguines.
On distingue deux formes de syndrome hémolytique urémique. La forme typique et la forme atypique. Nous nous intéresserons à la forme typique causée par le type E. coli enterohemoragique. Cette forme est toujours précédée de diarrhée parfois sanglant. Sa manifestation est plus graves chez les enfants de moins de 8 ans et chez les personnes âgées de plus de 65 ans.
Les études effectuées récemment à l’OMS suite au déclenchement de la bactérie mettent en cause un autre stéréotype, le 0104-h4, appelé Shiga-toxine ou encore STx-2 positive, qui est responsable de l’actuelle épidémie européenne. A en croire les informations sorties des laboratoires de l’organisation mondiale de la santé, cette souche a été déjà découvertes en Corée du sud, sans pour autant déclencher d’épidémie. Les analyses génétiques font donc état d’une mutation bactérienne issue de la combinaison de plusieurs souches dont certaines portent des gènes mortels pour l’homme.
Pour l’heure, aucun traitement n’a encore été trouvé, et nous croisons tous les doigts pour que ce fléau fasse plus de peur que de mal.
1 parasite : être vivant qui vit au pend d’un autre auquel il est nuisible.
2 Saprophyte : être vivant qui vie dans un corps sans vie