Escapade dans la capitale des Flandres (partie7)

 Passons de l’autre côté de la place de la République pour découvrir le monument dans lequel l’Etat s’incarne, je veux bien sûr parler de la Préfecture. L’endroit n’est pas choisi au hasard, ici se trouve la jonction entre les nouveaux quartiers de la ville depuis 1858 et les anciens datant du Moyen Age, voire antérieurs.

Une fois les fossés comblés et les fortifications détruites, l’immeuble de calcaire construit entre 1865 et 1905, eut le double privilège d’accueillir en son sein, la préfecture départementale ainsi que régionale. Lille gagnant en prestige lors de la seconde moitié du XIXème siècle, elle fut choisie afin que le préfet y élise domicile. Un grand concours d’architecture eut lieu, les plans noircis par des ébauches mathématiquement équilibrées furent examinés par des yeux experts qui au terme d’une juste décision, donnèrent raison à l’architecte lillois, Charles Marteau.  Un nom prédestiné pour quelqu’un qui travaille dans l’immobilier. Même si l’inauguration a lieu en 1874, les dernières retouches ont lieu jusqu’en 1905. L’immeuble formé en H est un vrai lieu fonctionnel et personnel. Les appartements privés du préfet se trouvant dans l’aile nord, le reste est voué au service de la Nation. On entre dans le bâtiment par une cour intérieure où des pavés non harmonieusement repartis peuvent occasionner des foulages de chevilles malencontreux. Les salles de réception et de fête, situées à l’arrière, donnent sur un agréable jardin dessiné par l’architecte paysagiste George Aumont. Le coin de verdure est entouré d’un large et haut mur empêchant les piétons d’y jeter un œil voyeur, cependant les riverains habitant les appartements justes à côté peuvent, à leur guise, voir ce qui s’y passe. A l’instar du Palais Bourbon, le lieu possède un hémicycle où siègent les élus départementaux. L’activité de Lille et de sa région étant trop importante, il fallait trouver un nouvel endroit pour y déposer les dossiers et bureaux en trop et ce fut, tout à côté de là, dans un ancien collège jésuites. Durant le règne de Louis XVI, vu que les jésuites furent expulsés de France par son prédécesseur, un hôpital militaire investit l’endroit laissé vacant. En 1999, après un an de fermeture, l’ancien hospice, toujours propriété du ministère de la Défense, est racheté par l’Intérieur. S’en suivent des années et des millions d’euros dépensés pour que le projet ambitieux d’alliance entre le moderne, représenté par le verre et le métal, et l’ancien, pierre et brique, voit le jour. Si vous passez par-là, vous verrez l’ancienne façade comme protégée par une couverture en verre, comme si le contemporain était là pour préserver le passé. Depuis 2006, si vous avez des problèmes administratifs, c’est là qu’il faut vous rendre, cependant comme dans tous les services publics, préparer bien votre rendez-vous car ils sont donnés au compte-goutte.

Une réflexion sur « Escapade dans la capitale des Flandres (partie7) »

  1. J’attends avec un amusement gourmand votre visite à la statue du P’tit Quinquin 😉

    Surpassez-vous 😉

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