Escapade dans la capitale des Flandre (partie 4)

 Lille est une ville culturelle et le nombre impressionnant d’endroits où elle est célébrée, ne fait que renforcer cette position. Le prochain arrêt de cette excursion est le magnifique Opéra de Lille. Dès que vous arrivez à Lille par la Gare du Nord, vous ne manquerez pas de voir au bout de la longue rue Faidherbe, un large parvis sur lequel, l’hiver, des attractions prennent place. Ce parvis c’est celui de l’Opéra.

 Bâtiment quadrangulaire de style néo-classique, il fut bâti à partir de 1903 pour remplacer l’ancien opéra qui disparut dans un terrible incendie. Alors que les cendres gisaient à l’image d’un cadavre en plein cœur de la ville, la municipalité eut la bonne idée de faire revivre l’Art avec la construction d’un nouvel édifice. Période faste des concours où les architectures usaient d’ingéniosité et d’esthétisme, une lutte âpre fut engagée pour savoir qui allait ériger le nouvel opéra. L’heureux lauréat se nomma Louis Marie Cordonnier, issu d’une famille de bâtisseur lillois, il s’inspira du célèbre Opéra Garnier de Paris et des opéras italiens. Les poutres s’entassaient progressivement et les murs commençaient à donner une forme au nouveau monument quand les allemands au casque pointu réquisitionnèrent l’endroit en 1914. La dernière pierre fut posée en 1917, les teutons amateurs de comédies firent vivre le lieu en y organisant une centaine de représentations dans ce qu’ils appelaient «  le Grand Théâtre ». La guerre s’arrêta et les portes de l’opéra se refermèrent, il dut subir une petite cure de rénovation pour panser ses plaies causées par les bombardements. Puis en 1923, intervint le grand jour, la Première représentation en français. Les soirs d’opérettes, de pièces lyriques, de grands airs se suivirent, les spectateurs admirèrent les chanteurs, les ténors et les cantatrices gonfler leur torse pour sortir au rythme de la musique, des paroles chantées. Tel un rocher, sur lequel le vent souffle, l’opéra s’abîma et les conditions de sécurité n’étaient plus aux normes et c’est comme un vieux démon, que ce qui faisait défaut, étaient les dispositifs de lutte face aux flammes. Durant cinq longues années, de 1998 à 2003, tout fut mis en œuvre pour que les spectateurs et les acteurs puissent retrouver un lieu agréable où il fait bon se produire. Le projet Lille 2004, Capitale européenne de la Culture, a été un très grand coup de pouce à la promotion de l’Opéra. La programmation gagna en diversité, tout comme le public qui put profiter de nombreuses occasions pour découvrir le monde fabuleux de l’Opéra trop souvent réservé à une élite.

Je me rappelle personnellement de l’engouement qu’il y eut autour de la représentation de Carmen, les places mises en vente se vendirent très rapidement, rien à envier avec Beyonce ou bien Lady Gaga. Cependant, si le monde de la musique classique, ne vous intéresse pas, l’endroit comblera vos mirettes par ces merveilleuses décorations composées de statues, de bas-reliefs et de moult détails prônant le Génie Créatif. Vous pourrez également prendre un verre, certes assez onéreux, à la buvette, endroit très sympathique quand vous avez une soif entre deux actes d’une pièce. N’étant pas un amateur de lyrisme, je me suis pourtant pris au jeu et quelle ne fut pas ma surprise quand, assis dans mon fauteuil bleu, les notes de musiques émanant des instruments du fameux Orchestre National de Lille, dirigé par le maestro Casadesus, ravirent harmonieusement mes oreilles. Une expérience inoubliable.

Une réflexion sur « Escapade dans la capitale des Flandre (partie 4) »

  1. [b]Je reviendrai plus tard, mettre une vidéo de Casadessus dirigeant l’Orchestre de Lille.
    En attendant voici une photo de ce magnifique bâtiment :

    [img]http://www.andreas-praefcke.de/carthalia/france/images/f_lille_theatre3_6.jpg[/img][/b]

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