de la Fondation Abbé Pierre, dont il est le parrain, sur la question des sans logis.

 

 

Document Le Monde.fr décembre 2009 AFP/ MARTIN BUREAU.

 

Support Wikipedia Ce fut une surprise médiatique de lire dans la presse nationale qu’Éric Cantona cherchait 500 signatures pour être présent sur la scène médiatique de l’élection présidentielle. Autrement que ce que le fit Coluche il y a quelques temps. Il veut clamer ce problème on ne peut le lui reprocher, mais que peut-il espérer tant sont les difficultés de financement, les coûts des terrains, et de Français à reloger et à loger. C’est un drame national, que des familles n’aient pas un toit décent pour vivre. Bien sûr que cela est intolérable mais comment faire quand la politique n’est pas suffisamment porteuse sur le logement. Faut-il pour autant se résigner, non. C’est un choix politique déshabiller Paul pour Pierre afin qu’il reçoive de l’argent pour construire, mais ou ? Dans les banlieues dortoirs sources de ghettos tant y sont difficiles les conditions de vie, non. Alors, il faut être volontaire en imposant des constructions sur l’ensemble du territoire. Ce sont des décennies d’une politique sociale qu’il faut revoir avant que des Français deviennent des Roms.

 

Il y a la loi SRU du 13 décembre 2000 sous le gouvernement Jospin relative à la solidarité et au renouvellement urbain. A profondément modifié l’urbanisme et le logement par la contrainte de construction de 20 % de logements sociaux dans les communes de plus de 3.500 habitants, 1.500 en Île de France comprises dans une agglomération de plus de 50 000 habitants, comprenant au moins une commune de plus de 15 000 habitants. Le non respect de cette contrainte est conditionné par une amende dont le montant dépend du nombre de logements sociaux construits et ceux qui devaient l’être. Et les plus célèbres communes récalcitrantes sont vous vous en doutez Neuilly/seine dont le maire fut notre président, Le Raincy UMP, et Lezigny Nouveau Centre. On voit de suite ou sont les politiques récalcitrantes, il est donc raisonnable d’espérer avec la gauche une politique plus ambitieuse. Mais, il ne faut pas sous estimer les difficultés majeures qui sont le manque d’espace, le prix des terrains particulièrement élevés, mais aussi par de nombreuses communes qui refusent de voir se construire des logements sociaux dans leur ville, l’égoïsme tout simplement. Eric Cantona aura beaucoup de travail pour modifier cet état d’esprit.

 

Ce sera la seconde fois qu’il lance un coup médiatique, la première fut le 26 novembre 2010 sur la révolution pacifique qui devait s’attaquer au porte monnaie des banques, l’idée paraissait infaillible «s’il y a 20 millions de gens qui retirent leurs sous des banques le système s’écroule, la révolution se fait par les banques» et ce fut un flop, voir, L’Appel d’Eric Cantona. Le thème était identique mais plus provocateur puisqu’il fallait retirer son argent de sa banque, ce que Cantona ne fit pas pour le sien.

 

Est-ce comme l’écrivent les médias une vrai fausse candidature, une chose est néanmoins certaine il a écrit aux maires le texte ci dessous dont Libération publie la lettre,

 

Paris, le 4 janvier 2012,

 

Madame, Monsieur le maire,

Comme vous le savez, au-delà d’activités professionnelles qui m’ont conduit d’une carrière sportive de haut niveau à des activités artistiques, je suis un citoyen attentif à notre époque, aux chances qu’elle offre aux plus jeunes — trop limitées — aux injustices qu’elle génère — trop nombreuses, trop violentes, trop systématiques.

Je suis un citoyen engagé.

Cet engagement m’impose aujourd’hui de prendre la parole, plus gravement qu’à l’accoutumée, mais aussi avec un sens aigu de ma responsabilité, à l’heure où notre pays est au devant de choix difficiles et déterminants pour son avenir.

Cet engagement m’amène à me tourner vers vous, car vous êtes dans la fonction que vous occupez un acteur prépondérant du quotidien de vos administrés, de nos concitoyens, vous êtes un maillon puissant de confiance dans le personnel politique, dans l’avenir de nos institutions, et dans le lien social que vous contribuez à tisser jour après jour, mois après mois, année après année.

Si je me tourne vers vous, Madame, Monsieur le maire, c’est pour requérir votre signature dans le cadre du débat politique dans lequel le pays s’engage. C’est une marque de confiance que j’attends de vous, un acte qui garantira à vos préoccupations d’être justement représentées dans ce débat. Mon objectif, vous l’aurez compris, est de recueillir 500 signatures au moins… Elles me permettront de porter un message simple mais clair; un message de vérité mais de respect; un message solidaire et puissant. Un message attendu par notre pays et par ces millions de familles dont on oublie les souffrances quotidiennes et desquelles la puissance publique s’est éloignée.

Si vous m’accordez votre paraphe, je saurai porter cette idée forte, avec bien d’autres aussi déterminés que moi, et je le ferai également en votre nom.Je vous remercie par avance de bien vouloir marquer votre approbation en renvoyant le formulaire que vous trouverez ci-joint.

Je vous prie d’accepter, Madame, Monsieur le maire, l’expression de mon plus profond respect.

Eric CANTONA.

 

Il entend «porter un message simple mais clair, un message de vérité mais de respect, un message solidaire et puissant. Un message attendu par notre pays et par ces millions de familles dont on oublie les souffrances quotidiennes et desquelles la puissance publique s’est éloignée». Il n’entend pas faire campagne, mais vise seulement à réveiller la campagne de «mobilisation générale pour le logement» lancée en septembre par la Fondation Abbé-Pierre et Emmaüs, et à laquelle s’est joint plus récemment le Secours catholique. Les politiques n’ont donc rien à craindre de ce fougueux footballeur devenu comédien.

 

Il semble avoir touché de nombreux maires puisque déjà 100.000 signatures ont été certifiées en quelques semaines avec des moyens limités. Le problème du logement, les difficultés de vie, la misère sont des facteurs auxquels les maires doivent faire face dans leur commune, il est donc fort probable que Cantona reçoive ses 500 bulletins pour clamer à la télé son cri sur les mal logés, et pas du tout logés. «Il faut que le logement soit un sujet de campagne» pour le secrétaire d’État au Logement, Benoist Apparu.

 

 

Le lundi 9 janvier à Paris un meeting contre le logement cher fut organisé par l’association Droit au logement, DAL, et de la fondation Copernic, sous le slogan, «un toit, c’est un droit». Quatre heures durant, une vingtaine d’intervenants ont réclamé la baisse des loyers. Six partis politiques représentés, trois candidats à l’élection présidentielle, des syndicats, des associations, des artistes, la gauche s’était montrée unie. La pénurie de logements est le principal facteur inflationniste du coût des logements. Dans ce problème, il y a ceux qui profitent de ceux qui doivent se loger accroissant ainsi la misère nationale, c’est la France partagée en deux.

 

 

La France en décembre 2011 comptait 3,5 millions de mal-logés, dont 600.000 enfants de moins de 18 ans, mais aussi 18.000 sans abri, 22.000 logement en camping, et 33.000 enfants et adolescents hébergés chez des tiers. Il manque 900.000 logements et les prix sont inabordables pour les familles modestes. Nombreux sont ceux qui travaillent et dorment dans leur voiture ne pouvant se payer un logement. Ces conditions ont une répercussion énorme sur l’éducation de nos enfants. Elles conduisent à des enfants perdus abandonnant l’école et trainant dans les rues.