Entre perfection et laisser aller…

 

Un dimanche entre copains à la campagne. A priori, cet événement classique n’incite pas à la sophistication vestimentaire ! D’abord, tous les amis se connaissent et ensuite, l’endroit ne mérite pas un grand effort.

 

Pour certaines personnes, oui mais pour d’autres, pas question de se relâcher. Pour ces dernières, être décontracté ne veut pas dire négligé ! Même si ce n’est pas un jour particulier, le minimum s’impose.

 La relation à notre image dépend fortement du contact que l’on a avec soi- même, avec les autres et avec son environnement. Et bien que les contraintes sociales imposent à chacun un minimum de soin dans l’apparence, il n’empêche que nous appartenons tous soit à la famille des contrôleurs, qui ne laissent rien au hasard, soit à celle des négligés qui ne s’intéressent pas du tout à ce qui est apparent.  Les premiers ne lâchent jamais vraiment, même quand ils sont seuls chez eux. Les seconds ne s’investissent jamais vraiment, même en cas d’obligation sociale.  

Négligence et perfectionnisme révèlent avant tout une mise en second plan du corps. Moins on est en contact avec lui, moins on le voit tel qu’il est.


Et cette image faussée, cette absence de ressenti et d’intériorité vont faire naviguer le curseur vers les extrêmes. Ou le corps est préparé et exhibé, ou il est caché et oublié, mais dans les deux cas, il est mis entre parenthèses dans sa réalité physique et émotionnelle.   Lâcher un peu ou s’investir un peu ? Tout est dans ce peu. Mais, pour parvenir à adoucir le regard que l’on porte sur soi, encore faut- il avoir identifié l’origine de notre tendance au perfectionnisme ou au laisser aller.  

Dans les deux cas, c’est le regard des autres qui est central. L’importance qu’on lui accorde traduit la défaillance d’un premier regard. La source du plaisir de plaire peut venir de la famille et de l’entourage.

  Afficher un look impeccable ou refuser d’investir son image a un coût. Cela demande aux perfectionnistes des efforts permanents, et aux négligés des renoncements, toujours générateurs de souffrance, même lorsqu’ils ne sont pas conscients.  Etre toujours à son maximum requiert une auto surveillance de tous les instants. En réalité, le perfectionniste ne cherche pas tant à séduire qu’à se rassurer en maîtrisant son image. Il espère maitriser ses émotions, son désir et ses souhaits.