Hier, les talibans ont enlevé plus de 140 ouvriers qui travaillaient sur le chantier d'une base de l'armée afghane dans la province de Farah, dans l'ouest du pays.

Tous ces otages sont des travailleurs civils, ils auraient été enlevés alors qu'ils se rendaient sur leur lieu de travail dans trois autobus.

Les autorités locales ont déjà pu établir un contact avec les talibans afin de négocier la libération des ouvriers. Les chefs locaux souhaitent ardemment résoudre cette question pacifiquement sans impliquer l'armée afghane, où les forces de l'OTAN, pour éviter tout bain de sang et ne pas transformer la région en champ de bataille ou les frappes " chirurgicales " américaines feront probablement autant de morts parmi la population civile que dans les rangs des talibans.

Les guerres propres n'existent pas, les Américains sont peut-être encore les seuls à faire semblant de croire le contraire.

Il est cependant notable qu'à l'heure où la France décide de renforcer son dispositif en Afghanistan, les chefs locaux préfèrent régler leurs affaires entre eux, sans faire appel ni au régime corrompu de Kaboul, ni aux bombes aveugles de l'OTAN.

Si la coalition dirigée par les Américains a pu chasser les taliban du pouvoir, elle ne les a pas chassés du pays puisqu'ils ne sont pas une force étrangère, mais font partie de la population. Quand nos dirigeants comprendront-ils qu'on n'enseigne pas la démocratie les armes à la main, et que la présence occidentale en Afghanistan est un facteur supplémentaire de déstabilisation du pays, déstabilisation qui déborde de plus en plus sur le Pakistan voisin ?