Super, le vrai Sarkozy est de retour ! C’est vrai qu’on commençait à s’ennuyer avec le « président normal », jamais un mot de trop, juste quelques blagues, franchement très moyennes. Jamais une bonne grosse colère, ni une altercation avec un quidam. Rien que du très banal. Au moins avec le « casse-toi, pauv’ con », on a tenu des années. Avec ses outrances et ses sorties de route, il a donné de la matière aux médias trop contents d’avoir du grain à moudre. 

Voilà déjà quelques mois que, ne pouvant pas se passer de lui, la presse a rêvé d’un retour  sans que rien ne puisse réellement le confirmer.  Et puis, O miracle, il est mis en examen dans une affaire dont il pensait être sorti depuis longtemps. Ça pourrait être anecdotique avec n’importe qui d’autre mais avec lui ça tourne immanquablement à la foire. Oubliant qu’il n’est plus qu’un justifiable comme tout le monde, il menace le juge qui a osé s’en prendre à sa personne. « Je n’en resterai pas là », connaissez-vous une autre personne que lui capable de s’adresser à un juge de cette manière ? On connait son aversion pour les juges mais quel pouvoir lui reste-t-il qui puisse lui permettre de tancer ainsi un juge d’instruction. Se croit-il toujours au-dessus de la mêlée ?

Sa garde rapprochée perd toute contenance en brocardant les juges et la justice. Les journalistes jubilent, enfin du rififi ! Les éditorialistes de tout poil se font un plaisir de rappeler à quelques élus UMP déboussolés quelques règles élémentaires en démocratie. Le syndicat de la magistrature met les pieds dans le plat et va peut-être porter plainte contre Henri Guaino qui a oublié pendant quelques minutes son credo gaulliste. Patrick Balkany insulte l’avocat du majordome de Liliane Bettancourt. Youpi ! Ça va être une vraie foire d’empoigne qui n’est pas sans rappeler quelques moments épiques entre 2007 et 2012. Mais cette fois le président de la République n’y est pour rien, il se garde bien d’ailleurs d’intervenir.

Tout ça va peut-être faire augmenter la vente des journaux, ce serait au moins un aspect positif de cette lamentable affaire.