Gillian Gibbons a passé sa deuxième nuit dans une prison soudanaise, cette institutrice britannique de 54 ans, qui officiait dans une école privée, est enfermée suite à la plainte de parents d'élèves, mécontents de ce qu'elle ait permis à ces élèves de six à sept ans de nommer un nounours en peluche du nom de Mohamed, le nom du prophète de l'islam, ce qui a du choquer les musulmans pour lesquelles toute représentation en est interdite.
L'enquête est menée de façon approfondie, avec interrogatoire et auditions de témoins.  Dans le code pénal du Soudan relatif aux religions, rites et croyances, ce "délit" pourrait être puni de 6 mois de prison, de quarante coups de fouets, et d'une amende. Selon le directeur de l'école, le nom du nounours avait été voté en classe parmi de nombreux autres noms, mais les élèves se sont décidés en faveur de celui-ci par 20 voix sur 23. Les élèves, qui devaient ramener le nounours à leur domicile à tour de rôle, devaient noter dans un carnet tout ce qu'il faisait avec le nounours chez eux.

Le directeur avait par ailleurs mis en garde l'enseignante: " Je lui ai dit que c'était très délicat. Mais elle était innocente, presque naïve. Elle a répondu: "Mais ce sont les enfants qui ont choisi le nom Mohammed!" C'est pour lui en toute innocence que cette institutrice avait accepté de donner ce nom à la peluche.
L'école privée a du présenter ses excuses et a fermé ses portes jusqu'au mois de janvier, par peur des représailles. Les services diplomatiques de Grande-Bretagne tentent d'obtenir la libération de cette femme, originaire de Liverpool.