Alors que les charges de copropriété sont de plus en plus onéreuses, la ministre du Logement, Cécile Duflot, se propose d’alléger la facture des copropriétaires par une refonte du secteur des syndics, envahie depuis quelques années de syndics plus intéressés par l’argent que par le bien-être de leur clientèle. En attendant que son projet de loi Alur soit effectif, des moyens restent possibles afin de diminuer la note pour les copropriétaires.

Marre des charges : Alur, vers un syndic plus réglementé

Les études concernant l’augmentation des charges de copropriété se sont multipliées ces derniers mois. Si les chiffres ne sont pas toujours les mêmes, le constat reste inchangé : les charges augmentent de plus en plus et les copropriétaires ne peuvent plus les supporter. Selon l’Observatoire des charges le plus récent, celui de la Fnaim Paris Ile de France, les copropriétaires vivant en région parisienne paient pas moins de 2167 euros de charges chaque année. Une hausse de 15 % depuis 2010 et de 25 % depuis 2008 dans laquelle les syndics jouent un rôle important.

 

Quatrième poste de dépense des copropriétaires, les honoraires des syndics augmentent en effet année après année. Profitant de l’absence de réglementation en rigueur jusque là, les syndics se sont cru tout permis, au point pour certain de frôler l’illégalité. Surfacturation de prestations comprises dans les contrats, incitation à la souscription de forfaits tout compris comprenant des offres obligatoires et payantes, clauses abusives… Des malversations, légion dans le secteur, qui ont mené la ministre du Logement, Cécile Duflot, à se pencher sur le dossier.

 

Avec son projet de loi Alur, Cécile Duflot propose plusieurs mesures intéressantes. Parmi lesquelles, l’obligation pour les syndics d’ouvrir un compte bancaire séparé pour chacun de leurs clients. Une mesure qui mettra fin aux intérêts faramineux que les syndics percevaient avec leur compte bancaire unique. Les copropriétaires devraient quant à eux être mieux informés grâce à Alur, qui propose la création d’un guide complet sur les syndics à remettre à chaque nouveau copropriétaire.

 
Être mieux informé, pour mieux économiser

 

 Le problème est que, comme bien souvent, entre le moment où la loi est votée et le jour où elle est appliquée, il va probablement se passer plusieurs mois. Une période durant laquelle les copropriétaires continueront d’être les victimes de leur syndic. C’est là qu’interviennent les autres postes de dépenses, comme le chauffage ou encore les travaux, qu’il est possible de diminuer si l’on sait comment s’y prendre.

 

Pour le chauffage, il faut savoir que chaque degré de chaleur supplémentaire correspond à 7% de consommation supplémentaire. Une règle qui s’applique également à l’eau chaude. Il est donc conseillé de réduire au maximum son chauffage, en évitant les courants d’air par exemple. Pour les logements mal isolés, un diagnostic de performance énergétique (DPE) peut être réalisé afin de déterminer précisément la cause d’une surconsommation de chauffage et d’y remédier. Autre conseil : installer des compteurs individuels d’eau froide dans chaque appartement de la copropriété pour que chacun puisse contrôler sa consommation propre.

 

Faire des travaux pour diminuer sa consommation en chauffage, voilà qui paraît utile, mais si c’est pour se retrouver avec une facture encore plus conséquente à cause de ces mêmes travaux, cela ne vaut pas forcément la peine. Pour éviter toute surprise, il est important de rappeler que le syndic est dans l’obligation de fournir un cahier des charges précis et des devis détaillés. Les contrats doivent être lus attentivement, un par un et une renégociation des termes est possible tous les deux à cinq ans.

 

Être mieux informé pour parer à tous les dangers financiers de la copropriété, telle devrait être la devise de chaque nouveau copropriétaire. Aujourd’hui, 930 000 résidences principales en copropriété sont proches du stade critique. Une situation qui ne peut plus durer.