La presse internationale dite « de qualité » reprend et amplifie l’éditorial de Peter Oborne, du quotidien conservateur britannique The Telegraph. Pour lui, les élites britanniques (enfin, surtout celles de l’argent, des partis libéraux et conservateurs, pas les obscurs universitaires) ont exagéré. Hypocrisie, double standard, et évasion fiscale… L’exemple vient de haut avec le Premier ministre David Cameron, « born to command, not to obey » (né pour diriger) dont les frasques passées – il peignait Oxford en « rouge » – sont déterrées par The Daily Mirror.

Né avec une cuillère en argent dans la bouche, David Cameron avec certains de ses alliés politiques les plus en vue aujourd’hui, se comportaient comme de vulgaires « blousons dorés »  (expression française des années 1960 pour désigner des fils de bonnes familles se comportant en voyous, en « blousons noirs »). Ils en dédaignaient pas de « peindre Oxford en rouge » en se comportant en casseurs. Oh, comme ils faisaient partie du très sélect club universitaire le Bullington, les sanctions étaient légères, les commerçants dédommagés. Boris Johnson, maire de Londres, était de la partie.

Dans les années 1960, en France, des jeunes gens « bien » s’amusaient à partir en piste dans les bars des campagnes. Soirées arrosées, grivèlerie (ils ne payaient pas), et parfois ambiance « western » avec projection de bouteilles et de verre par-dessus le bar, dans les flacons alignés. La presse locale donnait parfois quelques détails, quelques initiales (pas les patronymes complets, c’était réservé à la racaille d’alors). D’autres, pour entretenir leurs décapotables, faisaient quelques descentes dans des entrepôts (appartenant souvent à un parent de l’un d’entre eux), ou des magasins. La politique ne les intéressait guère mais on en retrouva certains dans les rangs des groupuscules d’extrême droite qui ont fourni quelques ministres à la France.

Commentaire de Peter Oborne, qui passe sous silence la jeunesse tumultueuse du Premier ministre : « la criminalité dans nos rues ne peut pas être dissociée de la désintégration morale des plus hauts rangs de la société moderne britannique. Les deux dernières décénnies ont vu un déclin terrifiant des standards au sein de l’élite gouvernante britannique. Il est devenu acceptable pour nos politiciens de mentir et de tricher. ». Petite allusion incidente que tous les Français comprendront : « Peu d’entre eux s’embêtent à payer leurs impôts britanniques s’ils peuvent les éviter et encore moins sentent un sens d’obligation envers la société, un sentiment pourtant naturel il y a encore quelques décades pour les riches et les mieux lotis. ».
Conclusion : «
 les émeutiers ont cette défense : ils suivent tout simplement l’exemple montré par les figures plus âgées et respectées de la société. ». Toute ressemblance avec des événements ou situations passées ou présentes serait bien évidemment fortuite.