Embellie pour Jean-Luc Mélenchon

Exalté comme à son habitude, l’ancien eurodéputé écologiste n’a pas trouvé meilleur sobriquet que « poule mouillée » pour affubler le candidat de la France insoumise lequel, grisé par les sondages lui rétorque par un jeu de mots : »Cohn-Bendit défend la primaire avec des arguments primaires dignes de l’école primaire »… Une drôle de poule mouillée que celle au-dessus de la mêlée qui ose la barre très haut, postule à la magistrature suprême en cavalier seul, ratisse large sans parti, ni primaire !

C’est pour le moins, sous estimer le mental du fondateur de Parti de gauche qui n’a pour héros que des personnages d’une trempe hors du commun auxquels il s’identifie sans nul complexe. D’ailleurs il tire une grande fierté de partager avec l’ancien président Mitterrand, une immodérée fascination pour le roi Louis XI connu pour être plus rusé que le renard. Une fascination pas vraiment pour son côté monarque centralisateur mais plus pour leur attribut commun qu’est le génie, laisse t-il entendre devant Jean-Pierre Bédéï d’Hérodote. Un génie démoniaque qui avait valu au monarque le surnom d’universelle aragne.

En chantant ses louanges par roi interposé, un bon gestionnaire au service de l’Etat, du pouvoir public et du peuple, Mélenchon semble s’être bel et bien engagé dans une opération séduction. Il ne manque pas aussi de forcer le trait sur ce qu’il affectionne chez son souverain favori à savoir son choix ostentatoire de renoncer aux apparences, fermant les yeux sur son côté moins reluisant comme les cages de fer, les »fillettes ».

Farouche défenseur de la laïcité sans laquelle le vivre ensemble serait synonyme de voeu pieux, il encense Philippe le Bel qu’il considère comme le père du concept pour avoir engagé le premier bras de fer entre pouvoir temporel et autorité spirituelle à la faveur d’une simple histoire de collecte d’impôts. Quant au préféré de François Hollande qu’est l’homme de la réconciliation, du Paris vaut bien une messe, il ne semble pas l’inspirer outre mesure alors qu’il répète à l’envi son attachement pour la paix…

Le « dernier des Mohicans » qui porte dans son coeur Nuit Debout avec ses casseurs, les systèmes politiques, économiques, chers aux Chavez, Morales, Tspiras, n’est pas sans savoir que son passage par la primaire aurait peu de chances d’être couronné par le succès. Si « la poule mouillée » qui bizarrement marche sur les eaux donne l’impression de très bien identifier ce qu’elle ne souhaite pas pour la France, comme par exemple la « monarchie présidentielle », l’inverse demeure flou. D’autant qu’à l’instar de son ennemi juré, certains des principes dont il se prévaut sont en porte à faux avec ses goûts politiques , la démagogie un fonds de commerce bon marché, décidément cher à tous…