Elle s’immole devant la prison de son compagnon sans-papiers

Le drame est survenu samedi au Mans, relaté dans Ouest France : la compagne d’un sans-papiers arménien, qui purgeait dans la maison d’arrêt de la ville une peine de deux ans de prison pour de nombreux refus d’embarquer, s’est immolée devant les grilles du bâtiment. Elle avait donné rendez-vous aux journalistes : "Ne voyant pas son compagnon sortir, et alors qu’une voiture de police entre dans la prison, elle panique. « Elle a dit : je vais les empêcher de l’emmener », raconte un témoin. Soudain, elle se jette dans sa voiture, garée devant la prison. En ressort avec une bouteille d’essence et un briquet. Sans que personne n’ait le temps de faire un geste, elle s’asperge. Les premiers témoins, dont notre confrère Jérôme Lourdais, tentent d’intervenir. Mais elle allume son briquet. Sérieusement blessé à la main, notre collègue la voit brûler, puis s’écrouler. Avec son confrère du Maine Libre et quelques passants affolés, il hurle à l’aide. Tambourine à la porte de la prison, qui reste close. Les témoins tentent d’éteindre les flammes avant l’arrivée des sapeurs-pompiers. « Je ne veux pas mourir, je veux voir Henrik », murmure Josiane Nardi. Pourquoi personne ne sort de la maison d’arrêtà ce moment ? « De l’intérieur, les policiers n’ont rien vu », répond le préfet." Josiane Nardi – c’est son nom -, est décédée aujourd’hui des suites de ses blessures. Combien de morts encore à venir, victimes de la persécution d’État que constitue la politique des quotas d’expulsions du ministre de l’Immigration et de l’Identité nationale – aux ordres du président Sarkozy.

sarko papeQue disait récemment ce dernier au pape ? "C’est en pensant à la dignité de l’homme que nous affrontons la si délicate question de l’immigration, sujet immense qui demande générosité, respect de la dignité et en même temps prise de responsabilités". Comment ose-t-il, le misérable ? Pense-t-il à la dignité de ceux qui "n’ont pas vocation" à rester en France en les arrachant à leur vie, à leur logement, à leur travail, à leur compagne ? Fait-il preuve de générosité en entassant le bétail en transit d’expulsion dans des Centres de rétention administratives surchargés et des conditions indignes ? Et en disloquant des familles, séparant des enfants de leur père ou leur mère expulsé(e), tout ça pour "faire du chiffre". Pouvoir s’afficher fièrement comme le défenseur de la France face à l’invasion étrangère, annexant avec cynisme les thèses et les méthodes de l’extrême droite, pour mieux flatter ses électeurs. Générosité ? Respect de la dignité ? Mille fois non. Déshonneur de la France, oui.

eva joly"La politique du chiffre est en effet une course en avant, écrit avec justesse l’ancienne juge Eva Joly dans Le Monde. Des résultats tangibles en valeur absolue étant hors de portée (la diminution du nombre de clandestins sur le territoire par les reconduites demeure dérisoire), le gouvernement focalise sa communication sur l’augmentation du chiffre de reconduites d’une année sur l’autre. La mise en oeuvre de cette augmentation statistiquement marginale a un coût moral tout à fait exorbitant." C’est bien l’un des mots que l’on peut employer. Bien d’autres nous rendraient passible d’injure publique !

P.-S.

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4 réflexions sur « Elle s’immole devant la prison de son compagnon sans-papiers »

  1. Bravo
    Je vous félicite pour cet exemple flagrant de désinformation et de manipulation qui consiste à tronquer un morceau de l’histoire pour la tourner a votre volonté.

    Vous utilisez les mêmes technique que ceux que vous dénoncez, navrant …

  2. Vous omettez juste de signaler que ce monsieur est d’une part marié et père dans son pays d’origine l’Arménie et d’autre part qu’il a purgé des peines de prison en 2002 et en 2005 en France pour faits de violence avec arme, et violence sur sa concubine …
    La fille même de la victime parle d’une homme violent qui la terrorisait !

    Ces faits me semblent important et offrent un éclairage différent de ce drame.

    Je partage vos idées sur le traitement des sans-papiers mais la, le cas est on ne peut plus mal choisi et risque même de porter préjudice aux régularisation : non, ce monsieur n’est pas une victime et non, ce monsieur ne mérite pas une mobilisation pour rester en France.

  3. Alors il est normal que pour un cas comme lui, il retoune chez lui au plus vite.
    Maintenant honte aux associations qui utilisent un drame pareil, pour déffendre les sans-papiers

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