Elections : la grande désillusion !

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Ce n’est pas d’aujourd’hui, puisque Coluche en parlait déjà en son temps avec beaucoup d’humour, mais il faut se rende à l’évidence les scrutins électoraux  suscitent très peu d’enthousiasme chez les électeurs en France.  Le vrai gagnant de ce premier tour des élections régionales, quoique en disent certains, c’est le parti des abstentionnistes avec plus de 53 %.

Pourquoi ce manque d’intérêt dans notre démocratie ?

Comment expliquer une telle situation ?

Il faut dire que beaucoup de gens ne s’y retrouvent plus trop au travers de toutes ces élections : élections régionales, cantonales, municipales, européennes, présidentielles ; les échéances se succèdent et rien ne change vraiment.  On leur parle pour ces élections régionales  de suffrage universel direct avec un scrutin à deux tours et cela depuis 2004, puisqu’avant les conseillers régionaux étaient élus en un seul tour.De plus, les élections sont régionales mais les « sections » de listes sont départementales, ce qui ne favorise pas vraiment la compréhension du vote, ni la mobilisation des électeurs.

Si l’on ajoute à tout cela que le mode de vote est mi-proportionnel et mi-majoritaire, ce qui parait-il assure une région une gouvernance stable et une opposition représentée équitablement, alors là la majorité des électeurs ne s’y retrouvent pas, ne saisissent pas toujours très bien le profil des conseillers régionaux et au final ils  préfèrent  s’abstenir. 

On peut penser aussi, que le résultat de ces élections soit un vote de protestation dans un pays et un monde en crise ;  ce qui peut paraître légitime en soi dans la mesure où les fermetures d’usine se succèdent, les chômeurs voient leur nombre se multiplier, les indemnités de fin de droit  sont menacées, le pouvoir d’achat est en baisse. Le contexte économique national comme international ne  rend nullement optimistes en ce moment la majorité des individus qui galèrent dans leur vie quotidienne. De plus en plus le vote est  davantage un moyen de sanctionner la politique actuelle que de construire autre chose.  

 

Quels sont  les moyens de faire face à cette situation ? 

 

Dans un pays qui empile les intermédiaires politiques, il serait peut-être judicieux  d’en supprimer certains et de soutenir les initiatives politiques qui vont dans ce sens, pour avoir une meilleure représentation de la politique locale. Jouer la carte de la proximité semble plus rationnel.

 

L’accent pourrait être aussi de mettre en place une éducation politique efficace, qui permettrait aux jeunes générations de comprendre davantage la société dans laquelle ils vivent, de se sentir concernés par les décisions politiques et de participer davantage à la construction de leur société  par le biais des urnes. Combien de jeunes actuellement se mobilisent pour aller voter ?Il faudrait peut-être aussi que les forces vives du pays se situent dans une politique de continuité d’une élection à l’autre, plutôt que d’avoir une situation où une élection remet systématiquement en cause l’élection précédente.

Enfin, il est grand temps de laisser de coté, les querelles politiques de  tout bord, où chacun pense exister en critiquant l’autre et peut-être se dire qu’il y a un monde meilleur à construire pour les générations futures en dehors de toutes les étiquettes politiques.. Il parait nécessaire aussi   de désacraliser la fonction politique telle qu’on la connaît aujourd’hui pour qu’elle soit plus compréhensible et plus accessible par tous.  

 

A l’approche du printemps, il est possible de rêver à des jours meilleurs !