Le Tchad a organisé ce lundi 25 Avril une élection présidentielle dont le seul véritable enjeu était le taux de participation ; en ce sens que la quasi-totalité de l’opposition a décidé de boudé ce scrutin, protestant contre les conditions non transparentes dans lesquelles il a été organisé.
Les trois opposants, Saleh Kebzabo de l’Union nationale pour la démocratie et le renouveau (UNDR, 9 sièges à l’Assemblée nationale), Wadal Abdelkader Kamougué de l’Union démocratique pour le renouveau (UDR, 7 sièges) et Ngarlejy Yorongar de la Fédération action république (Far, 4 sièges), qui réclamaient notamment de nouvelles cartes d’électeurs après les législatives de février dernier qu’ils qualifient de « mascarade électorale », ont suspendu leurs candidatures et appelé au boycott de ce scrutin. Et comme pour confirmer tout cela, le peuple tchadien dans sa majorité a décidé de rester chez soi ; toute chose qui invite plus d’un observateur de la scène politique tchadienne à douter sérieusement de la crédibilité et surtout de la légitimité de celui qui sera déclaré d’ici quelques jour vainqueur de cette parodie d’élection. Aussi, on se demande bien si cette stratégie de l’opposition basée sur le boycott ne lui sera pas au finish préjudiciable ; surtout quand on sait comment plusieurs chefs d’Etats africains ont vendu la honte au chien !
Comme au Tchad, plusieurs autres opposants africains ont par le passé boudé des élections, pour tenter de se faire entendre ; mais en vain. C’est le cas de l’opposant Camerounais Ni John Fru NDI qui, en 1992 a décidé de boycotté les législatives avec son parti le SDF (Social Démocratic Front). Toute chose qui a permis à certains hommes politiques véreux de décrocher des places à l’assemblée nationales pour ensuite les « marchander » au régime en place, qui à cette époque était en quête de majorité pour gouverner sereinement. En plus, ce mode de protestation n’a jamais été fructueux en Afrique ; bien au contraire, cela arrange même très bien les régimes en place qui y voient une réelle opportunité pour se faire élire sans trop peine ; et pour tenter de crédibiliser leur « élection », ces dictateurs chargent certains de leur complices à venir animer la galerie, sous la bannière des partis politiques crées pour la circonstance.
Dans un environnement mondial où la communauté internationale et les grandes puissances en particulier tentent d’instaurer par tous les moyens la démocratie dans les pays en développement, vivement que monsieur Idriss Deby et plusieurs autres chefs d’Etats se trouvant dans la même situation soient eux – aussi « Gbagbotisés » ; ceci, pour éviter la très dangereuse politique du « deux poids, deux mesures ». /.