Je ne dirai pas comme Sophia Aram que les électeurs du Front National sont des « gros cons », c’est un peu trop facile. Surtout quand on y regarde de plus près et que l’on y trouve un syndicaliste CGT qui ne voit pas où est le problème.

J’avoue avoir été estomaqué quand j’ai lu un article, il y a peu, dans le journal l’Union de Reims, sur un jeune professeur d’histoire qui se revendiquait militant FN. Comment quelqu’un de cultivé, fin connaisseur de l’Histoire, peut se laisser berner ainsi ?

Bien sûr si l’on se fie aux micros-trottoirs des journaux télévisés et qu’on voit des gens apparemment pas très futés répondre qu’ « il faut que ça change » et « on n’est plus chez nous » ou autres âneries, on pourrait abonder dans le sens de la chroniqueuse de France Inter.

Les électeurs du FN – ou plutôt les clients électeurs comme les appelle Dominique Martin, le directeur de campagne de Marine Le Pen- sont très variés. Il y en a dans toutes les couches de la société. Il y a les purs et durs, les militants d’extrême-droite historiques que ça ne dérangent pas de voir un candidat aux cantonales faire le salut nazi. Ils constituent le noyau stable.

Il y a ceux que le discours simpliste de Marine Le Pen a convaincus. Comme son père, elle flatte l’électeur en lui disant ce qu’il a envie d’entendre : ceux qui trouvent que tous nos malheurs viennent des immigrés et de l’euro.

Il y a les déçus de la politique des partis, qui en ont marre de voter pour rien : à quoi bon voter puisqu’à chaque fois le gouvernement ne tient pas compte des résultats. Ceux-là constituent la partie variable et constituent le public que Sarkozy voudrait séduire avec ses débats inutiles.

Le vote FN est avant tout un vote de colère et beaucoup d’électeurs ont choisi cette option parce que c’est sans conséquence. Le contenu du programme, ils s’en moquent !

Je leur conseille de s’intéresser de plus près aux thèses de Dominique Martin, pour bien comprendre à quel point ce parti méprise ses électeurs.

Il faut garder son sang-froid et bien voir que 17 % sur 44 % des inscrits, ça ne fait que 7,48 % des inscrits qui votent FN. Le premier parti de France, ce sont les abstentionnistes. Si on leur demandait pourquoi, ils n’ont pas voté, ce serait peut-être intéressant.