Il n’a pas fallu longtemps pour que le défi se propage. Les manifestants contre le gouvernement ont ignoré le couvre-feu du président égyptien Mohamed Morsi dans les villes qui sont sur le long du canal de Suez où des heurts ont éclaté entre la police et les troupes à Port-Saïd.
Cette lutte entre le premier président démocratiquement élu en Égypte et les dissidents porte sur le fait que « le mandat de Morsi est un retour à l’époque de la dictature répugnante ».
La fureur la plus récente provient de la déclaration du président d’un état d’urgence limité dans les plus violents points chauds. En effet, un couvre-feu de 30 nuits a été annoncé pour les villes de Port-Saïd, Suez et Ismaïlia.
Ces zones ont vu une vague d’effusion de sang au cours des derniers jours, à partir du deuxième anniversaire de la révolution égyptienne, le vendredi.
Des dissidents en colère font face à la lenteur du changement, combattant la police et les partisans de Morsi. Au moins sept personnes ont été tuées dans ces affrontements.
Le tumulte s’est intensifié un jour plus tard, quand un juge a émis la peine de mort pour 21 résidents de Port-Saïd pour leur rôle dans une émeute meurtrière, l’année dernière, dans un stade de football.
Port-Saïd, qui a eu une relation difficile avec le Caire au cours des six dernières décennies, a plongé dans le chaos. Au moins 38 personnes ont été tuées dans les deux jours suivant le verdict.
Neuf heures et vingt minutes après le début du couvre-feu, les manifestants se sont rassemblés et ont scandé « Avec notre âme, avec notre sang, nous nous sacrifions pour toi, Port-Saïd ».
Selon la presse locale, les troupes égyptiennes ont repoussé une tentative par une demi-douzaine d’hommes armés de prendre d’assaut la prison de Port-Saïd.
Dans la ville côtière d’Alexandrie, à l’ouest de Port-Saïd, les manifestants ont préféré s’asseoir sur les voies ferrées, ce qui perturbe le transport ferroviaire.
Les manifestations antigouvernementales ont également poussé vers le haut, au Caire et au Suez, où les manifestants ont combattu les forces de sécurité.
Dimanche dernier, M. Morsi a prononcé un discours où il a dénoncé le comportement des « criminels qui disent que les récentes violences n’ont rien à voir avec la révolution égyptienne. En fait, elle sont contre la révolution ».
Toutefois, le président a reconnu la dissidence légitime en Égypte, disant : « Le dialogue est le seul moyen de parvenir à la stabilité et à la sécurité ».
À cette fin, il a invité des représentants de 11 partis politiques à une réunion, mais un leader de l’opposition a émis des conditions avant d’accepter l’appel de Morsi pour le dialogue.
« Sans accepter sa responsabilité en tant que président pour les derniers événements sanglants, sans promettre de former un gouvernement national de l’opposition et la mise en service d’un comité équilibré pour amender la Constitution, tout dialogue sera une perte de temps », a insisté Mohamed El Baradei, directeur du Parti de la Constitution et membre du Front national de l’opposition.