Le Maréchal Tantaoui
Au lendemain de la chute du régime de Hosni Moubarak en début de cette année, les Egyptiens ont caressé le vœu d’entrer dans une nouvelle ère ; celle de la liberté, du respect des droits de l’Homme ; bref, l’ère de la démocratie. C’est ainsi que pour gérer la période transitoire, ils ont fait confiance au maréchal Hussein Tantaoui, bien qu’il soit lui aussi un ancien fidèle du régime qu’ils venaient de renverser. Seulement, en dépit de sa volonté apparente de mettre sur pied en Egypte un système véritablement démocratique, le régime militaire de Tantaoui n’hésitera pas lui-aussi à révéler certains signes de dérives autoritaires. Toutes choses qui ont poussé les Egyptiens à regagner la très mythique place Tahrir, pour exiger le départ de ce dernier et de toute sa bande.
Depuis samedi dernier, de violents affrontements opposent les Egyptiens aux forces de l’ordre. L’on parle déjà de plus d’une trentaine de morts. Malgré les appels au calme lancé par certains leaders religieux, les affrontements se poursuivent sur la place Tahrir. Curieusement, c’est avec un silence complice que la communauté internationale vit cet autre Acte de la révolution Egyptienne. Jusqu’à l’heure actuelle, seuls quelques pays européens ont manifesté leur indignation. C’est le cas de Berlin et de Rome qui ont ont exprimé leur « profonde préoccupation » face à cette situation. Pour sa part, la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton a estimé dimanche que la loi et l’ordre devaient être assurés « dans le respect des droits de l’Homme ». Les positions de l’Union Africaine et surtout de l’ONU restent toujours attendues. Au sein même du pouvoir Egyptien, l’armée a dit « regretter » les événements actuels, appelant aussi le gouvernement à rencontrer les forces politiques pour y mettre fin. Lequel gouvernement a d’ailleurs remis ces dernières heures sa démission au Maréchal Président. Le ministre de la culture avait déjà annoncé dimanche dernier sa démission, pour dénoncer la violence que les autorités ont affiché vis-à-vis des manifestants : "J’ai présenté ma démission pour protester contre la manière avec laquelle le gouvernement a traité les derniers événements sur la place Tahrir" a – t – il précisé.
Ces événements surgissent alors que le premier scrutin législatif post – Moubarak était prévu le lundi 28 Novembre prochain. En l’état actuel des choses, difficile de dire s’il aura encore lieu.
[b]La situation est très dangereuse, souhaitons qu’elle ne se transforme pas en « Syrie n°2″[/b]
Que l’ONU et surtout l’U.A prennent leurs responsabilités!