Egypte : des coptes convertis obtiennent gain de cause devant le tribunal pour revenir à leur religi

Une décision "historique". C'est de cette façon que l'avocat des douze coptes a qualifié la décision du haut tribunal administratif d'Egypte, de les autoriser a afficher sur leurs cartes d'identité leur religion, suite à une conversion à l'islam dont ils sont revenus. Cette décision en Egypte a une allure tout à fait exceptionnelle, en effet il y est interdit de se convertir lorsqu'on est musulman tout autant lorsqu'on s'y est convertit par le passé.
Ses douze personnes ne sont pas des cas isolés dans ce pays où il est interdit de se convertir lorsqu'on est musulman, suivant les règles en cours de la charia. Bien plus, en théorie la charia condamne à mort un converti, peine qui en fait ne s'applique pas dans le pays, mais occasionne la prison pour le contrevenant. Les coptes n'ont pas les mêmes droits que les musulmans en Egypte, et des conversions par commodité seraient assez fréquentes, pour divorcer, pour accéder à un poste interdit en raison de la religion chrétienne du candidat, ou encore pour épouser une femme de confession musulmane.

"C'est un verdict historique, une victoire de la liberté de la foi en Egypte, l'application de l'article 46 de la Constitution qui garantit la liberté de la foi", a déclaré l'avocat Ramses al-Naggar, à l'agence AFP. Dans les faits cet article n'est pas appliqué et il n'est pas rare que des affaires soient relatées concernant les difficultés des chrétiens en Egypte. Ainsi un converti, du nom de Mohamed Ahmed Higazi, à présent Bichoï, a été condamné à mort par une fatwa émanant de l'université réputée Al Azhar, du fait de sa conversion au christianisme, et il se cache (voir aussi ici). Sa femme, convertie elle-aussi n'a pas reçu le soutien de son propre père, qui avait déclaré qu'il préférait la voir morte, plutôt que convertie, demandant son divorce.
L'Eglise copte ne soutient pas plus le couple, expliquant ne pas faire de prosélytisme, ce qui est rigoureusement interdit. Ils se cachent depuis, bien conscient que n'importe qui pourrait surgir pour appliquer la fatwa, avec la certitude de faire une bonne chose. Il n'est pas rare qu'ils reçoivent des menaces de mort sur leur téléphone portable, de fanatiques.
C'est donc une décision tout à fait exceptionnelle dans un contexte très rigide qu'a rendu la haute cour, ce samedi. En effet les coptes sont issus des premiers habitants de l'Egypte et vivent dans ce pays des situations pas toujours heureuses, avec des lois qui qui restent tout à fait discriminatoires à leur encontre.