Le 3 février, interruption des cours au lycée Chérioux au lendemain d’une agression d’un élève. Mouvement de protestation s’élargissant avec la participation d’un certain nombre d’établissements
La majeure partie des actes de violence dans les écoles se traduit par des incivilités mais la surmédiatisation des "actes de barbarie" développe un climat de peur allant jusqu’à une certaine forme de paranoïa.
La réponse des collectivités à ce phénomène par la sécurisation des sites concernés et la mise en place de caméras de surveillance et de portiques ne satisfait pas les équipes enseignantes et ne risque d’ailleurs pas de résoudre ce fléau. Aussi, ces derniers manifestent-ils leur hostilité radicale au dispositif proposé composé d’équipes mobiles de sécurité, et réclament encore et toujours plus de personnel éducatif.
La solution à ce type de manifestation par la force des vigiles, autrement dit par une sorte de surenchère de la violence, est quelque peu surprenante car totalement inapproprié voire dangereuse.
Ghettos, chomâge, exclusion, précarité, vie chaotique, échec social, échec scolaire, divorces participent largement à ces horreurs. Horreurs qui ne sont que des cris de profonde souffrance de certains adolescents, perdus dans une immense solitude, dans une immense détresse.
Des enfants humiliés, blessés à qui la phase de l’insouciance a été volée. Des enfants qui convoitent tous ces autres baignant dans le plus grand luxe, car jamais clivage aussi prononcé entre classes sociales n’a pu exister.

Il faut reconnaître que la politique actuelle est particulièrement orientée sur le mode de la violence car c’est bien de cela qu’il s’agit lorsqu’interpellations assorties de menottes et gardes à vue de trois jeunes collégiennes dans le vingtième arrondissement de Paris s’imposent pour le traitement d’une bagarre, et ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres…

La complexité de ces problèmes ne mériterait-elle pas une approche plus humaine, sans être laxiste pour autant, afin de permettre à ces victimes aussi de reprendre confiance en elles, en la vie, en l’ Homme et en l’avenir contrairement à l’approche dure du chef de l’état de sanctuariser les écoles ? Méthode dévastatrice… ?