La semaine des girouettes…
L’amnésie atteint tout le monde. Et les enseignants, dont je suis et fier de l’avoir été, n’y échappent pas. D’après un ancien ministre de l’EN, E. Faure, c’est le vent qui fait tourner les girouettes…
Pourtant ce n’est pas vieux… M. Darcos en 2008.
J’attends que l’on voue aux gémonies pour en dire mon souvenir. Lors de la présentation de cette réforme aussi géniale qu’économique, les chœurs ont entonnés des Requiem anticipés pour le futur décès de l’école primaire.
D’abord nous eûmes droit aux couplets de bonheur de la part de ceux qui allaient profiter d’un week-end allongé. Les tour-opérateurs se frottèrent les mains discrètement.
Puis les lamentations de ceux qui ne savaient pas comment faire garder leurs chérubins le mercredi tout entier.
Puis la pédagogie bien tempérée vint à la rescousse. Le programme ne changeait pas, mais il fallait le jouer plus vite. On remédiait aux fausses notes grâce à quelques heures de soutien pour les plus cacophoniques. Mais tout compte déduit, on pouvait continuer à supprimer des musiciens de l’orchestre.
Les syndicats enseignants donnèrent du clairon, les parents de la grosse caisse et les communes de se plaindre des surcoûts pour leurs Centres bien aérés. Il faudrait recruter, etc…
Pour tout se souvenir, se reporter aux images d’époque.
Sur la nouvelle partition Peillon 2013 : da capo. Quoi ? Revenir 5 ans, en arrière ? Introït ou destroy it ? ( j’ai fait du latin dès la 6°, sorry).
Ne voilà-t-il pas que LES MÊMES sont fortissimo contre ce quoi ils étaient contre ! Et les parents de souffler dans le contrebasson de la fin des activités poney, solfège et Gangnam style. Une horreur, vous dis-je, ma chère.
En cette période oratorienne, je vous évite les cours de caté qu’il faudra prier de déplacer.
Les choristes de naguère n’ont plus envie d’une répétition supplémentaire le mercredi. Que l’Europe entière enseigne 5 jours par semaine ne donne pas l’envie de battre ensemble la mesure ministérielle.
Que l’ensemble des Français exécute sa partition itou doit peut-être les étonner ?
Soyons sérieux. Un postulat : l’éducation et l’enseignement concernent exclusivement les enfants. Tous les autres participants ne sont que des faire-progresser. Enseignants, parents, hôteliers, municipalité, dites-vous bien une fois pour toutes c’est l’avenir du pays qui est le seul objectif. Que cet avenir doit être préparé pour nos enfants, ceux dont nous aurons besoin un jour ou l’autre.
La chronobiologie unanime certifie que le rythme le plus favorable pour l’apprentissage est sur 5 jours.
On peut comprendre tous les arguments, toutes les arguties, aucun n’est recevable. Que des enseignants veuillent, vu le salaire, devenir des fonctionnaires, qu’ils changent de Ministère. Celui de l’Education n’est pas pour eux.
1 Les enfants 2- les enfants 3- les enfants. Le reste n’est que trilles.
J’ai bien noté ? Educateur véritable et désintéressé, avec ou sans sécurité de l’emploi ?
Educateur, sans doute. Véritable, impossible. Désintéressé, faut pas pousser, mais on est payé pour faire un boulot. Côté sécurité de l’emploi, rien à voir avec l’EN. Peugeot, Renault ou ailleurs, c’est pareil. Je parlais des titulaires. Et qu’on puisse améliorer l’EN est évident, sauf quand on est contre tout et même son contraire.
[b]C’est même probablement à tous le but de notre vie sur terre : les enfants !
Merci Jacques pour ce plaidoyer démonstratif sans faille.[/b]
Je partage votre analyse, Jacques…Mardi, je n’ai pas fait la grève et je ne comprends plus mes collègues. Nous avons combattu depuis des années pour que les rythmes de l’enfant soient respectés, pour que ce ne soient pas le tourisme, et les intérêts des uns et des autres qui priment.
Vincent Peillon décide d’accéder (enfin!) à nos revendications: grève plus suivie paraît-il que pour la retraite!!!
Et bien il doit être temps que je prenne la mienne!!!
Je comprends que l’on puisse discuter de la mise en place des nouveaux horaires, que l’on améliore certaines décisions, mais pourquoi une telle levée de boucliers?
Je suis maman d’une petite fille de cinq ans, et vu tout ce qu’ils doivent emmagasiner la semaine, et bien oui elle est fatiguée et la coupure du mercredi lui permet de se reposer, de dormir un peu plus le matin. Je travaille, il est vrai, dans le privé (auxiliaire de vie), et après avoir bataillé entre mes horaires, ceux du papa, le périscolaire et la nounou, on apprend qu’il va falloir tout changer. Alors non, je ne suis pas ravie.
Et je vous rassure, je ne dis pas cela parce que je pars en week end, car dans ma branche, on travaille aussi ces jours-là….
Je pense que le gouvernement aurait peut être autre chose de plus urgent à faire, avant de réformer le temps scolaire. Mais il est vrai qu’en France, tout va bien….
Je précise que je suis plus favorable au travail du samedi matin qu’à celui du mercredi matin.
@ Annick, vous n’avez donc pas connu la formule pré Darcos. Pensez que la loi Darcos a causé les mêmes soucis que les vôtres. Non, je récuse l’argument passe-partout, il n’y a pas plus urgent que l’avenir de nos enfants.
Je suis entièrement d’accord avec vous concernant l’importance de l’avenir de nos enfants. Mais je préfèrerais que l’on revoie la qualité de l’enseignement plutôt que la répartition du temps scolaire.
J’ai eu la chance durnt ma scolarité d’avoir des pofesseurs qui aimaient leur travail et savait nous rendre intéressantes même les choses les plus rébarbatives.
Mais je constate dans mon entourage que beaucoup d’enseignants ne se rendent pas compte du mal qu’il peuvent faire autour d’eux. Notamment dans des matières principales. Pour vous citer quelques exemples, une amie a son fils en troisième, et à la réunion de rentrée le professeur de maths a annoncé qu’il ne donnait ni devoir ni contrôle à cause du travail que cela lui donnait en plus. Ils doivent donc s’inscrire sur un site internet et faire leur « contrôle » à la maison, corrigé par un robot.
Autre exemple, mon frère de 16 ans est en bac pro vente. Il a comme professeur de vente une dame qui n’arrête pas de leur dire qu’il n’y a pas d’avenir, qu’ils ne trouveront pas de travail, que leur choix est mauvais. Elle les décourage. Si c’est sa façon de les motiver, elle tape complètemement à côté. Il n’y a rien de constructif là dedans.
Quant à la réforme, de toute façon elle sera appliquée qu’on le veuille ou non. Ce sera à nous de nous arranger et nous le ferons comme les parents l’ont toujours fait.
Mais j’aurais préféré que l’on s’occupe plus de la qualité que de la quantité.
Voilà, après je reconnait que certains professeurs dispensent un enseignement de qualité, mais je les trouve trop rare.
@ Annick, nous avons tous eu des profs nuls et des profs dont on a encore le souvenir. Puis-je vous dire que spontanément s’est institué un groupe de ma terminale 1963 autour de notre prof de math. Chaque année, la classe (36 élèves) se réunit avec elle, 50 ans après! Quant à ceux qui disent no future, ils sont dans un système mental où seul la voie générale est la voie royale, alors qu’à l’évidence c’est dans le technique que les chances sont les meilleures.
Ah ! Que de vérités dans cet article ! Nous autres, simples mortels, nous n’y comprenons plus rien dans cette ÉCOLE !
Sans doute aussi que le sieur Peillon ne possède pas l’art de manœuvrer les syndicats !
C’est le problème évident des syndicats, ils s’opposent systématiquement à tout projet d’évolution, quand bien même ce sont eux les demandeurs. La France est mal barrée !
[i]Et la gauche qui nous avait habitués à nous donner des leçons…[/i]