Edison: Que la lumière fut

Lettre ouverte à Monsieur Thomas Edison

 

Monsieur,

Cette année, nous fêterons le 120ème anniversaire de votre mort.

Mais aujourd’hui, se rappelle encore de qui vous étiez ?

Inventeur génial, on vous doit notamment le phonographe et l’ampoule électrique. Egalement fondateur de General Electric et de Continental Edison vous avez été un inventeur prolifique à qui nous devons plus d’un millier de brevets.

Mais ce serait faire offense à votre génie que de résumer à ces quelques lignes le formidable visionnaire que vous fûtes.

 

En fait, monsieur Edison, si je me permets de vous adresser cette missive c’est que le monde   dans lequel vous avez vécu n’a plus rien à voir avec celui dans lequel nous tentons aujourd’hui de survivre.

Notre cher vieux continent a approuvé voilà bientôt trois ans (décembre 2008) l’interdiction progressive, à partir du 1er septembre 2009, de la vente d’ampoules à incandescence.

Et oui, monsieur Edison, vos ampoules à filaments sont bien trop gourmandes en énergie et, peut-être ne le savez-vous pas, mais à l’heure où le trou dans la couche d’ozone ne cesse de s’agrandir, nous ne pouvons plus nous permettre de gaspiller et de surconsommer.

 

 

Pour tendre vers un monde parfait, il y eu le Grenelle Environnement (expression empruntée aux accords de Grenelle de mai 1968…mais c’est une autre histoire dont beaucoup ne connaisse même pas l’origine alors, je passe) dont le but fut de prendre des décisions éclairées quant au développement durable et à la biodiversité.

Ces notions vous sont sans doute inconnues, monsieur Edison, mais sachez qu’il existe aujourd’hui ce qu’on appelle l’écologie ; une « science qui étudie les êtres vivants dans leur milieu et leurs interactions. »  Pour faire simple, c’est s’attacher à protéger et à préserver notre environnement.

Aujourd’hui, monsieur Edison tout le monde est écolo. Vous seriez surpris de voir à quel point les dirigeants puissants de plusieurs grandes nations se penchent avec intérêt sur le devenir de la planète bleue. Une prise de conscience collective concernant nos conditions de vie et le devenir de notre planète.

Donc, comme je vous en parlais plus haut il y eu des avancées d’opérées.

Un exemple concret comme cette mesure prise par l’ensemble des états membres de l’Union Européenne, un jour d’octobre 2008. Une mesure qui nous permettra par exemple, à nous européens, de réduire de 15 millions de tonnes par an notre émission de CO2 et d’économiser annuellement l’équivalent de la consommation en électricité d’un pays comme la Roumanie.

Ah ! L’Europe. L’union fait la force, monsieur Edison…

Mais revenons à cette mesure qui vous concerne directement monsieur Edison. Ou plutôt concerne l’une de vos grandes découvertes.

Donc, on réduit nos émissions de CO2, et on diminue de façon importante notre consommation en électricité.

Et comment fait-on, me direz-vous.

Et bien tout simplement en remplaçant vos lumières, peu couteuses et à la durée de vie enviée par nombres de produits, par des cousines dites à basse consommation.

Concrètement, avec cette nouvelle réglementation, toute l’Europe sera « éclairée à la même enseigne ».

                                  

 

D’ailleurs, depuis juillet 2009 exit la vente de vos vieilles ampoules à filaments de 100 watts sur tout le continent. Suivies de prés par celles de 75 watts retirées de la commercialisation depuis le 1er janvier 2010 puis celles de 60 watts au mois de juillet de la même année.

Les 40 watts, sont introuvables depuis ce 1er septembre et les petites dernières que sont celles de 25 watts, soit les moins éclairantes, auront disparu des linéaires européens au 31 décembre 2012.

Au 1er janvier 2013, il ne restera donc plus une seule ampoule « conventionnelle »disponible à la vente.

Que d’avancées réalisées et de perspectives positives qui se profilent à l’horizon.

 

Le remplacement des ampoules à filament par des ampoules basse consommation verra à n’en pas douter l’arrivée d’une ère nouvelle. Pardon monsieur Edison, mais d’aucuns diront que vos inventions sont d’un autre âge ; celui de la raison.

 

Là, cher Thomas (vous permettez ?) je sens que vous perdez le fil…vous ne comprenez plus.

Laissez-moi vous éclairer.

 

Tout d’abord, sachez que la nature humaine que vous connaissiez au 19ème siècle a considérablement évolué.

Si le mot « écolo » ne signifiait pas encore grand-chose, je suis sûre que les mots « profit » « enrichissement personnel », « égoïsme », « miroir aux alouettes » et tant d’autres ne vous sont pas totalement inconnus.

Nous vivons une époque formidable où l’on ne s’occupe pas du voisin, où les nouvelles technologies nous éloignent les uns des autres, où l’homme ne s’enrichit pas de ses différences, où règne la peur, où la violence est quotidienne…

 

Je vois votre visage qui s’assombrit monsieur Edison. Je ne voulais pas vous faire peur, juste vous brosser le tableau de notre civilisation actuelle.

Mais revenons à nos lumières.

 

Donc, plus d’ampoules à filament mais un impérieux besoin de nous éclairer.

ILS ont trouvé la solution : les ampoules basses consommation.

Vous allez voir que c’est d’une grande simplicité et d’une évidente dangerosité.

 

Pour vous le démontrer, Thomas, je vais prendre comme référence un organisme sérieux et indépendant qu’est le Centre de Recherches et d’Informations Indépendantes sur les Rayonnements Electromagnétiques (CRIIREM).

 

A la suite d’une expérimentation réalisée en chambre anéchoïque (pièce  permettant l’absorption des ondes électromagnétiques, sorte de cage de Faraday) en 2007, ces éminents chercheurs affirment que  « les ampoules à économie d’énergie, en fonction de leur puissance et de la distance des mesures, élèvent considérablement les rayonnements radioélectriques lorsqu’elles sont allumées. »

Et d’ajouter que « leur culot en plastique dissimule des circuits électroniques équipés de très nombreux composants, responsables des champs électriques importants mesurés. Qu’aucun blindage du culot en plastique n’a été décelé, dans les ampoules expertisées, or celui ci permettrait d’abaisser considérablement les valeurs des rayonnements radioélectriques

relevés ».

 

Donc, ces ampoules à basse consommation émettent d’importants rayonnements radioélectriques, dés l’allumage, alors que les vôtres Thomas, n’en émettent pas !

Une mise en garde est d’ailleurs faite quant à leur utilisation sur les lampes de bureau, de chevet et toutes les lampes situées à moins d’un mètre d’une personne.

Les UV émis par ces ampoules étant potentiellement cancérigènes ,il vaut éviter que les  enfants jouent à proximité.

Un point pour vous monsieur Edison.

La durée de vie des lampes fluo compactes est de 8000 heures contre à peine 1000 pour votre invention…pas bien, Thomas.

Le prix des lampes nouvelle génération est environ 4fois plus élevé.

Nos amis écolos nous expliquent que « cette différence de prix est vite amortie grâce aux économies d’énergie. 10 € investie dans une lampe basse consommation permet de gagner 40 € au bout de 8000 h d’utilisation, c’est-à-dire au bout de 10 ans si on prend une utilisation moyenne de 2 h par jour. »

C’est un point de vue…

Les lampes fluo compactes sont constituées, entre autres, d’un gaz à base de vapeur de mercure nécessaire à la production de la lumière. Vous connaissez le mercure monsieur Edison ; ce métal qui à température ambiante que ce soit sous forme liquide ou gazeuse est très nocif. 

 

Pas grave ; rappelez-vous, le monde devient écolo.

 

Pas de danger pour le consommateur à l’utiliser, sauf si par mégarde elle se casse ! Et pour l’environnement et bien on en est déjà à 30% de recyclage…

Je vous sens dubitatif quant aux 70% restants.

Arrivées en fin de vie elles sont jetées comme de simples déchets ménagers et les « quelques » milligrammes de mercure qu’elles contiennent se répandent dans la nature, se diffusent dans l’air et viennent enrichir les nappes phréatiques…

 

Mais bon, avec un peu de chance y’aura pas de pollution chez nous !

Ces lampes basse consommation (LBC) seront recyclées en Chine …où elles sont fabriquées.

Et oui, Thomas vous avez bien compris.

ILS ont supprimé vos « vieilles ampoules obsolètes» pour des ampoules basse consommation qui, loin s’en faut, n’ont pas que des qualités.

Ne cherchez pas la logique, monsieur Edison mais plutôt à qui profite le crime.

 

On s’efforce de devenir écolo, Thomas…

 

Au nom de l’écologie,

ILS nous ont tout expliqué : nous les avons écoutés

ILS nous ont culpabilisés : nous avons changé

ILS nous ont bernés : nous allons le payer


Voilà, monsieur Edison, le malheureux constat fait aujourd’hui. Mais je ne peux me résoudre à finir sur une note pessimiste. Et je vous conterai juste une petite histoire : celle de cette ampoule de quatre watts qui éclairerait depuis le début du 20ème siècle -1901 pour être précise- la caserne des pompiers d’une petite ville californienne.

 

Alors, monsieur Edison, je le clame haut et fort : non, vos ampoules ne sont pas mortes…

9 réflexions sur « Edison: Que la lumière fut »

  1. J’abonde dans votre sens, qu’il s’agisse d’une ou d’autres sortes d’ampoules fabriquées soit avec des microfuites contrôlées pour permettre à l’oxygène de l’air de pénétrer très très très très doucement à l’intérieur ou bien avec un filament fragile aux chocs thermiques ultra-violents que constituent les allumages et extinctions, l’aubaine qu’a constitué le passage au 230 volts au lieu de 220 volts (près de 10% de chaleur en plus pour une ampoule qui supporte par exemple 100 watts donc 109,29 watts à chaque on/off !) a permis d’éliminer un nombre appréciables d’anciennes lampes.
    Je n’encenserais pas autant que vous Edison, mais à l’instar d’un Jobs, c’était déjà à son époque un homme d’affaire « redoutable » (Jobs étant un agneau à coté)
    les brevets qu’il a déposés montrent son énorme activité inventive (bien que certains ne sont peut-être pas le fruit de son propre cerveau) En tout état de cause il a légué un empire: General Electric !

  2. Des hommes « historiques », se méfier. Que Edison ait contribué au progrès soit, mais pas plus. Comme le dit Zelectron. Jobs est aussi celui qui a dématérialisé la photo, les disques et bientôt les livres. Je doute que regarder mon ordi plutôt que ma bibliothèque soit un progrès. Non?

  3. Merci de votre passage et de vos avis.

    Effectivement, Zelectron, Thomas Edison fut en son temps un inventeur génial que je n’ai pas eu l’impression d’encenser…mais si vous l’avez perçu ainsi c’est que ce ne doit pas être complètement faux. Va falloir que je sois plus vigilante et moins « émotionnable » 😉

    Jacques, personne ne remet en doute le génie qu’était Steve Jobs.
    Mais Edison et lui ne jouent évidement pas dans la même cour et je ne me risquerai à aucune comparaison. S’il ne nous avait pas quitté cette semaine, pas sûre qu’on ait pensé à lui pour faire un parallèle…

    Je ne pourrai pas me passer de mon ordi, ni d’un bon bouquin
    ;D

  4. Valalédie, je crains, si j’en crois le succès du livre numérique aux USA, que nous serons de moins en moins à trouver du plaisir à une reliure en cuir, à une tranche dorée. Qu’en sera-t-il dans 10 ans? J’écris sur PC et ma trace scripturale n’existe déjà plus. Je dois être très vieux.

  5. @Jacques
    Oui, idem, c’est inéluctable, qu’est-ce qui pourrait changer le cours ? Le défaut majeur de ces objets c’est leur « éphémérité », le papier (très longue durée de vie si non traité au chlore) avec une encre noire (pour les couleurs le pb subsiste) a au moins l’avantage de ne nécessiter aucune machine pour le lire, alors en attendant que nous devenions nous-mêmes des machines…

  6. [b]@Jacques
    C’est un risque majeur, effectivement (j’ai beaucoup apprécié l’article)[/b]

  7. @Marc Filterman
    [b][url]http://filterman.comlu.com/gsm-198.htm[/url]
    [url]http://filterman.comlu.com/gsm-205.htm[/url]
    beau boulot ![/b]

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