Edgar Allan Poe : les livres ne sont pas inoffensifs

Portrait d'E.A. Poe par William Abbott Pratt.

S’il est des histoires qui nous hantent jusque tard dans la nuit, ce sont bien celles d’Edgar Allan Poe. Retour sur cet auteur possédé des mots…

Auteur américain, il est avant tout défendu par des auteurs français, tels Charles Baudelaire et Stéphane Mallarmé, qui l’ont d’ailleurs traduit. Son influence dans la littérature internationale demeure, encore aujourd’hui, considérable. Détails de quarante ans de vie tourmenté…

 

Naissance et fin d’un précurseur du roman policier

 
Edgar Allan Poe est né le 19 Janvier 1809 à Boston, et décède le 7 Octobre 1849, soit à l’âge  de quarante ans.
Il perd ses parents, comédiens ambulants, alors qu’il n’a que deux ans, et se voit recueilli par John Allan, un riche négociant.

Il suit des études en Angleterre de 1815 à 1820, puis dans un prestigieux collège de Virginie. C’est à la suite d’une querelle avec son père adoptif – Poe mènerait à l’époque une vie dissolue, qu’il s’engage dans l’armée avant de publier, à ses frais et anonymement, son premier ouvrage : Tamerlan et autres poèmes (1827).
1829. Il trouve refuge chez une tante sans le sou, et épouse sa petite fille, Virginia, dès que celle-ci eût atteint l’âge de quatorze ans. Il en a alors vingt-sept. La même année paraît un second recueil, intitulé Al Aaraaf.
Poe commence à publier des nouvelles, contes et poèmes à partir de 1831, renonçant ainsi à sa carrière militaire. Deux ans plus tard, Le Manuscrit trouvé dans une bouteille obtient un prix et le fait connaître au sein de la coterie littéraire de Baltimore. Fort de cette expérience, il poursuit dans cette voie.

Il travaille alors dans divers journaux, comme le Graham’s Magazine, en tant que rédacteur.

Somme toute, Poe vit dans la misère avec sa tante et son épouse, qui finit par décéder de la tuberculose en Janvier 1847.
Lui sombre dans l’alcool, dévasté par la mort de Virginia. Il s’éteint à l’hôpital le 7 Octobre 1849, à trois ou cinq heures du matin, à la suite d’une crise de delirium tremens. Sa mort demeure cependant un mystère, diversement attribuée à l’alcool, la drogue, le choléra, la rage, une maladie du coeur, une congestion cérébrale, l’attaque de voyous au cours d’une campagne électorale…

Hommage à l’homme

 
Ce n’est qu’en 1860 que sa famille se mobilise afin de lui offrir une pierre tombale. Celle-ci, de marbre blanc, est détruite accidentellement avant même d’être mise en place.
Le 1er Octobre 1875, Poe est de nouveau inhumé grâce à une souscription lancée en 1865. Une véritable cérémonie est alors célébrée le 17 Novembre de la même année. Cette nouvelle tombe présente toutefois une date de naissance erronée, le 20 à la place du 19 Janvier, et ne porte aucune épitaphe.
En 1885, les restes de son épouse sont réunis à Baltimore, avec ceux de Poe et Maria Clemm.
Il faut attendre 1913 pour qu’une pierre soit repositionnée, d’abord au mauvais endroit, puis à l’emplacement d’origine de la tombe du poète négligé. L’épitaphe est tirée de son célèbre poème, Le Corbeau : "Quoth the raven, ‘Nervermore !’" (en français : "Le corbeau dit : ‘Jamais plus !’").
Les admirateurs de Poe se réunissent chaque année sur sa tombe depuis 1949, généralement à l’occasion de sa date d’anniversaire. Une mystérieuse personne y aura déposé chaque année de 1949 à 2009, trois roses ainsi qu’une bouteille de cognac à moitié vide.

Le poète négligé

Couverture des Contes Macabres, illustrés par B. Lacombe.

 
 
Idéaliste et ambitieux, Edgar Allan Poe était surtout un être doté d’une grande intelligence, courtois mais d’une férocité sans égal. Il soignait sa tenue à l’extrême et avait une parfaite maîtrise de l’élocution. Il livrait cependant ses contes aux journaux sous forme de premier jet, pressé par le besoin d’argent. Ce n’est que lors des rééditions qu’il apporte à ces mêmes textes de sérieuses corrections.
Baudelaire disait à propos de l’oeuvre de Poe : "Quelque chose de profond et de miroitant comme le rêve, de mystérieux et de parfait comme le cristal ! Un vaste génie, profond comme le ciel et l’enfer !"


Sources : Les contes Macabres, Wikipédia, Histoires Extraordinaires.

3 réflexions sur « Edgar Allan Poe : les livres ne sont pas inoffensifs »

  1. Un peu de culture dans l’euphorie des fêtes !
    Alcoolique, amateur de très jeunes filles, génie méconnu et impécunieux, souvent mêlé à d’invraisemblables embrouilles, la vraie vie d’Edgar Poe fut un excellent roman. D’ailleurs sa personnalité cumulait tous les paradoxes d’un bon personnage de fiction : imprévisible, courtois autant que violent, esthète autant que vulgaire, perfectionniste dans l’écriture mais capable de tirer à la ligne pour quelques cents…

    Quant à ses tribulations post mortem, on pourrait presque dire que sa « vie » posthume fut un de ses meilleurs récits fantastiques. En la rehaussant de considérations sur la destinée d’un artiste maudit, assorties de quelques sous-entendus métaphysiques…
    Même si sa mort prématurée l’a sans doute empêché d’aller jusqu’au bout de ses délires créatifs, ses écrits ont forgé son fils spirituel : H.P Lovecraft.

  2. Merci à vous pour vos commentaires constructifs et établis dans la continuité logique de l’article.

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