C’est il y a 40000 ans que les hommes préhistoriques commencent à graver et à peindre, qu’ils commencent à communiquer, à laisser des traces, des messages… (Grottes des Combarelles, de Font de Gaume, de Lascaux).

Quelle révolution technique que l’écriture ! Plus d’un siècle et combien de savants pour percer les mystères des deux langues principales transcrites en écriture cunéiforme (en forme de coins) : le sumérien et l’akkadien (ou assyrien). L’écriture est née en Mésopotamie (Iran et Irak) environ 3600 ans avant notre ère.

C’est à Uruk, la plus ancienne cité-Etat assyrienne connue, qu’apparaissent les plus anciens textes du monde sous forme de tablettes pictographiques (dessin en forme de courbes pour chaque chose et dessin pour chaque idée). C’est plus d’un million de tablettes qui nous parlent de trois millénaires de civilisation. Ce fut une façon vers -3300, par les sumériens, d’inventer un système pour mémoriser les échanges pour désigner les denrées et les comptabiliser grâce à des encoches dans l’argile ; ce qui permit de sécuriser, de normaliser et de développer le commerce intra et inter-régional en Mésopotamie.

Ces tablettes sont quasiment indestructibles. Les assyriens savaient non seulement écrire mais en avaient inventé le support pour y travailler : argile et eau. Au début, ils écrivaient sur des cailloux ronds, mais ce n’était pas très pratique…

Façonnée à la main, les tracés sur les tablettes (dub en sumériens) étaient faits avec des calames (tige de roseau), ce qui rendit l’écriture carrée. Puis la dub était séché au soleil ou cuite au four. Quand la cuisson était longue, l’argile devenait aussi dure que la pierre. D’ailleurs, les inscriptions pouvaient être faites  directement sur la pierre avec l’aide d’un poinçon de bronze ou d’un ciseau à froid.

Ce système d’écriture a été utilisé pendant toute la haute antiquité orientale. Les Akkadiens, les Babyloniens, les Assyriens et presque tous les peuples voisins (c’est-à-dire essentiellement  les Cananéens, les Hittites, les Hurrites,  les Elamites et les Perses) s’en sont servi pour transcrire leurs langues.

C’est vers 3100 avant notre ère qu’apparaissent les hiéroglyphes (gravés ou peints), inventés par les égyptiens, mais on suppose que ces écritures sont bien plus anciennes (-6000 ans). Cette écriture était un peu plus moderne, plus colorée ; on pouvait la lire dans tous les sens, il n’y avait qu’à suivre l’oiseau, toujours tourné vers le sujet principal. C’était les scribes qui faisaient les hiéroglyphes, ils avaient le pouvoir de raconter les histoires des dieux… Ils étaient les maîtres des rébus : le dessin d’un chat et celui d’un pot pouvait être égal à un chapeau. Les scribes écrivaient aussi pour tenir les comptes et régler la justice et les lois sur du papyrus.

Vers – 2334, est fondé l’empire Akkad, qui diffusera l’akkadien pour remplacer le sumérien, et qui deviendra la langue officielle de tout le moyen-orient ancie, régulant ainsi non seulement le commerce, mais aussi la grammaire et les mesures.

-1500 ans avant notre ère : la région d’Ugarit adopte et diffuse une langue écrite simplifiée en formes cunéïformes, qui débouchera plus tard sur l’alphabet ugaritique, le premier du monde. Celui-ci mènera à l’alphabet phénicien, plus simple, en -1250, qui sera adopté dans tout le bassin méditerranéen.

En 650 avant J-C une autre écriture cursive se développe, encore plus simplifiée : l’écriture démotique. Cette nouvelle forme d’écriture n’est plus réservée aux scribes et sa "simplicité" va lui permettre de s’étendre à d’autres couches de la population…

L’écriture a vu naître alors une grande variété de lecture touchant de nombreux domaines, comme en témoignent la mythologie ou de nombreux rois nous permettant ainsi de retracer près de trois millénaires d’histoire (Il fallut 3500 ans d’écriture compliquée pour en arriver à l’alphabet).

C’est en 1802 que cette aventure intellectuelle a commencé et c’est en 1835 que le progrès fit un bond avec l’aide de l’anglais Rawlinson (qui risqua sa vie pour recopier une inscription trilingue gravée par le roi Perse darius, au sommet d’un rocher sur le site de Behistun), et d’Edward Hincks ainsi que de jules Oppert, en 1847.

Aucune des trois langues n’étaient connues (le vieux perse, le babylonien et l’élamite), mais l’effort des savants permirent de comprendre les grands traits de la langue assyrienne que l’on peut aujourd’hui déchiffrer sans soucis.

Par contre c’est seulement en 1900 que l’on a commencé à comprendre la langue sumérienne, qui n’a, à l’heure d’aujourd’hui, toujours pas dévoilée tous ses mystères…

 

 

Sources :

–  http://arethuse1.free.fr/ecritures.php

–  http://www.hominides.com/html/dossiers/ecriture-origine-naissance-premieres-ecritures.php