Dubaï vacille et s’est presque effondrée, incapable de rembourser ses dettes s’élevant jusqu’à 80 milliards de dollars, l’émirat demande un moratoire et le choc est en train de se propager dans les marchés financiers occidentaux.

 Il y’a tout juste un an, un de ces projets fous dont était connu l’émirat, un hôtel de 7 étoiles était inauguré en grande fanfare, pour la bagatelle de 1,5 milliard de dollars. Désormais ce genre de projet ne trouvera plus de financeur.  En effet l’émirat avait depuis quelques années misé sur trois secteurs, déjà touchés par la crise mondiale : le tourisme, le luxe et l’immobilier. À coups d’investissements gargantuesques, une nouvelle ville avait surgi du désert : centres commerciaux, hôtels de luxe, îles artificielles rien n’était impossible. Le revenu par habitant est passé de 22 000 $ à 42 000 $ en quelques années mais la crise mondiale a stoppé net la belle ascendance. La nouvelle est tombée et le cheikh Mohammed ben Rachid Al-Maktoum a  finalement déclaré Dubaï en cessation de paiement et réclamé un moratoire sur les dettes totales qui s’élèvent à 80 milliards.

On craint maintenant que l’onde de choc se propage jusqu’en Europe et même Toulouse avec Airbus. Car l’exposition des banques européennes à la dette de Dubaï et des sociétés qui lui sont rattachées est estimée à environ 13 milliards d’euros. Toutefois, certains banquiers affirment que la dette de Dubaï est « très disséminée » et que l’exposition de chaque banque européenne est généralement marginale. Peut-être  est ce vrai mais les marchés financiers ont violemment dégringolé dans la journée de jeudi avec cette nouvelle !

 Or la faillite de Dubaï est exclue ! Car son voisin et rival Abu Dhabi  se dit prêt à mettre la main dans la poche pour renflouer le petit émirat. Afin de ne pas donner l’impression d’être sauvé  par son rival, Dubaï émettra des obligations pour lever vingt milliards de dollars. Dix milliards ont déjà été souscrits par deux banques contrôlées par Abou Dhabi, Al Hilal Bank et  la National Bank of Abou Dhabi. Le sort de l’émirat vacillant  est plus que jamais lié au bon vouloir de son sauveur qui, pour sa part, regorge de réserves pétrolifères et  a toujours jugé l’essor de Dubaï fantaisiste et poussé à l’excès.

Le conte de fée risque bien de virer  au cauchemar pour les investisseurs de tout bord. C’est le cas par exemple d’un jeune manager français qui décide il y’a quelques années d’investir dans un appartement à Dubaï. À l’époque c’était la folie à Dubaï. « L’effervescence était telle que j’ai loupé vingt appartements. Et quand je voyais les tarifs augmenter de 3 à 4 % par semaine, il valait mieux se décider rapidement ! » Raconte-t-il. Il a finalement acheté un 90 m2 décoré et meublé selon les dernières tendances pour 180 000€. L’appartement situé dans une tour bénéficiait d’un hammam, d’un sauna, d’un fitness, bref tout le luxe ! L’investissement était censé faire des petits. « Quand j’ai signé on me promettait 30 % de plus-value en six mois. Mais je l’ai loué pendant un an en profitant de la belle flambée du marché locatif ». D’autant qu’à Dubaï, les loyers se paient à l’année, pas au mois !

 En 2009, des amis à lui, installés à Dubaï sentaient venir la crise et lui conseillent de vendre. Chose faite il parvient à réaliser une plus value de 18 %. Seul bémol : l’argent est dans une banque à Dubaï. Maintenant, puisque les banques risquent fort de mettre  la clef sous la porte il y’a de fortes chances (ou malchances devrait on dire) qu’il ne revoit jamais ses avoirs. « Là-bas, l’investisseur est beaucoup moins protégé qu’en France. Les garanties n’existent pas » conclut-il David Beckham et bon nombre de stars qui avaient investi ou s’étaient acheté une île à l’instar du footballeur ne sont certainement pas épargnés parla crise. L’ile que s’était offert le footballeur dans l’archipel artificiel, acheté à 1,6 million de dollars en 2002, valait avant la crise 16 M$ mais combien vaut elle maintenant ?