Du troc, aux marchands, aux routes de monde, suite 4,

 

à l’origine du commerce et du capitalisme.

Les Grands Aventuriers.

 

C’est par eux que le commerce s’est étendu au monde, et c’est par eux que les échanges transcontinents ont commencés, ils étaient auparavant limités principalement à la Méditerranée. Ils ont construit notre civilisation. Après Marco Polo d’autres ont suivis Christophe Colomb, Vasco de Gama,…., suite 2 dont les voyages ont contribué à l’essor Européen.

Le premier d’entre-eux est Marco Polo, Vénitien d’origine et marchand puis explorateur du XIIIème siècle. Il entra au cours de son premier voyage avec son père et son oncle au service du Grand Khan mongol, il atteignit la Chine en 1275 en parcourant le route de la soie. Il est né le 15 septembre 1254 à Venise et il y est mort le 08 janvier 1324. Il est surement l’un des voyageurs les plus connus de la route de la Soie. C’était initialement un voyage qui aurait dû l’amener à ouvrir une route vers l’Est en vue de perspectives commerciales. Marco Polo traversa les territoires de Byzance, de l’Arménie, de la Perse ou encore de l’Asie. Il alla plus loin encore que tout autre voyageur l’ayant précédé dans l’exploration de la Mongolie et de la Chine. Marco Polo se rapprocha de Kublai Khan, l’empereur mongol, et petit fils de Ghengis Khan , et devint un personnage important. Quelques années avant son départ au XIIIème siècle après la quatrième croisade et la chute de Constantinople, Venise bénéficie à nouveau de ses privilèges sur la capitale byzantine. C’est une ville prospère, riche, et une place importante pour le commerce des épices, de la soie et des pierres précieuses, de Marco Polo biographie les explorateurs.

La famille de Marco Polo fait partie de la noblesse Vénitienne. Elle est originaire des côtes de la Dalmatie, à Sebenico, aujourd’hui, en Croatie. En outre, la famille Polo comporte d’autres parents. Il y a notamment Niccolo, son père, et Matteo, son oncle. On parle souvent de Marco Polo, comme étant l’européen qui a fait découvrir la Chine aux européens, mais, on ne parle pas des personnes, qui ont fait découvrir la Chine à Marco Polo. En effet, Niccolo et Matteo Polo sont des éléments clé dans la découverte du continent asiatique.

Ce sont les pionniers du commerce transcontinental

Niccolaio Polo le père de Marco Polo et Matteo Polo son frère sont alors des marchands Vénitiens ayant des intérêts importants à Constantinople et en Crimée, sous forme de comptoirs caravaniers ou maritimes. Ils ont également établi un comptoir commercial sur l’île de Curzola . C’est en 1253, qu’ils partent de Venise. Marco Polo sera gardé par sa mère et son grand-père en l’absence de son père. C’est par bateaux, en empruntant la Mer Adriatique, que débute leur trajet. Ils contournent la Grèce et rejoignent la Mer Noire, en passant par Constantinople. En 1260, ils arrivent à Sudak, un port de pêche de Crimée, rejoignent ainsi Marco l’Ancien l’aîné de ses oncles qui tenait le comptoir familial en Crimée à Soldaïa puis vont jusqu’à Suray, sur les bords de la Volga. Ils y commercent pendant un an, pour y vendre leurs marchandises, notamment des pierres précieuses.

En bleu le voyage de Niccolaio Polo et de Mattéo Polo de 1253 à 1269.
En rouge le voyage de Marco polo et de son père de 1271 à 1295.
En vert celui de Marco Polo.

Cette carte nous montre que le Moyen-orient et l’Asie étaient très convoités et que ces Grands Aventuriers n’hésitaient pas à s’embarquer pour des expéditions dangereuses dans un but commercial.

Les Polo parviennent, après avoir longé la Mer d’Aral par le sud, et, après dix-sept jours de marche à travers le désert, à rejoindre Bukhara, en Perse, aujourd’hui en Ouzbekistan, qui était à l’époque l’une des cités les plus importantes qui menait à Cathay, aujourd’hui, la Chine. Et, malheureusement, en tentant de fuir la guerre, ils s’y retrouvent momentanément bloqués pendant trois années. Le roi Hulagu gagne la guerre. Son ambassadeur, arrivé à Bukhara, remarque la présence des frères Polo.

Dès lors, ils partirent, et traversèrent Samarkand, Kashgar, l’Asie centrale, Turfan, Hami, le terrible désert de Gobi, puis Dunhuang. Après un an de voyage, «à cause de la neige et du débordement des rivières et des torrents», ils arrivent finalement à la Cour du Grand Khan Kublaï à Shangdu, sa résidence d’été située au nord-est de Pékin, dont la magnificence du palais surprenait et émerveillait les visiteurs.

Il fallut trois longues années aux deux frères pour rentrer, soit en 1269. Après seize ans d’absence Niccolo découvrit son fils, qu’il n’avait vu naître, il avait à présent quinze ans. Ainsi, et malgré les péripéties et les obstacles survenus au cours de son voyage, Niccolo Polo ouvrait la route de l’Orient à son fils Marco.

A la fin de l’année 1271 c’est le second voyage des Polo. Quand Marco Polo part pour son premier voyage avec son père, il n’a que dix-sept ans. Les Polo suivirent les premières traces, par mer, jusqu’en Crimée. Puis traversèrent l’Arménie, la Perse et l’Afghanistan, en suivant la Route de la Soie. Ils empruntèrent le même chemin que Niccolo et Matteo dix ans auparavant, faisant un détour par le nord, au sud du Caucase, et le royaume de Géorgie. Ils longèrent la Mer Caspienne pour rejoindre Tabriz, puis descendirent à Hormuz, en bordure du Golfe Persique.

Marco Polo «chemina tout au long de la Route de la Soie méridionale , où surgissent les cités-oasis de Kachgar et de Hotan, puis, dépassant cette mer de sable qu’est le Takla-Makan, il atteignit les grottes aux trésors de peintures bouddhiques de Dunhuang, poursuivant toujours en Mongolie intérieure jusqu’à Shangdu (la Xanadu de Kubilaï Khan, célébrée par le poème de Coleridge ). Au service de Kubilaï, il voyagea au Tibet et au Myanmar. Il résida à Yangzhou et Hangzhou, les villes les plus grandes du monde d’alors, et descendit le Grand Canal et le Yang-Tseu-Kiang…».

Il y séjourna pendant 17 ans, 1274-1291, et fut employé par l’empereur mongol Kūbilaï qui acheva la conquête de la Chine. Celui-ci prit un titre dynastique à la manière Chinoise, celui des Yuan, en 1271 sans devenir véritablement un empereur Chinois. Marco Polo fut chargé de diverses missions par Kūbilaï Khan, tant en Chine que dans des pays de l’Océan Indien. Étrangement aucune trace de Marco Polo ne put être retrouvée dans les archives impériales, pourtant très précises… De retour à Venise en 1295, il combattit à Gênes, y fut fait prisonnier et dicta dans sa geôle à Rustichello de Pise une narration de ses voyages dans les États de Kūbilaï intitulée «Le Devisement du monde» dont le premier chapitre est à lire ici. Toute cette partie de la vie de Marco Polo est tirée de l’excellente biographie Marco Polo les explorateurs.

La suite les Comptoirs commerciaux et les fondements du capitalisme

 

 

6 réflexions sur « Du troc, aux marchands, aux routes de monde, suite 4, »

  1. La Mer Caspienne, je l’ai découverte à 12000 mètres d’altitude à bord d’un avion de ligne reliant Islamabad… C’était de nuit ; c’était mystérieux avec la ville de Bakou illuminée… Puis, au retour, j’ai revu la Mer Caspienne, toujours à 12000 mètres d’altitude à bord d’un avion de ligne reliant Paris… C’était de jour ; j’ai pu découvrir Bakou, la mer et ses plages…
    Que de progrès depuis Marco Polo ! [i]Mais, dommage qu’on n’ait pas pu faire halte sur cette mer…[/i]

  2. [b]Dominique[/b] bonjour,

    C’est gentil de faire un tour sur ce sujet des bases du capitalisme.

    Apparemment peu en sont passionnés, pourtant si l’on réfléchit bien, c’est comme cela naturellement qu’il a commencé.

    Tu a fait un beau voyage un peu sur les traces de Marco Polo de haut bien sûr.

    Bien à toi,

    Anido

  3. [b]Anido, bonjour… Eh oui… Mais, ce survol à 12000 mètres d’altitude m’a bien fait réfléchir sur la vie…
    Peut-être, aurai-je l’occasion d’aller faire un tour sur les côtes de cette Mer Caspienne !

    Bien à toi,

    Dominique[/b]

  4. [b]Dominique[/b],

    Profites-en pendant que tu peux encore, c’est une culture et une richesse.

    Bien à toi,

    Anido

  5. Merci Anido de nous rafraichir la mémoire avec vos articles qui ont dû vous demander bien des recherches. Vous aimez écrire toujours autant depuis les quelques années que je vous suis.
    Toute ma sympathie.

  6. [b]eleina piter [/b]bonsoir,

    Oui, j’aime l’histoire par ce qu’elle nous fait comprendre notre évolution. J’ai en horreur les phrases toutes faites qui sonnent comme des gongs et qui prétendent dire la réalité.
    Le capitalisme n’en déplaise à beaucoup est au cœur de chacun d’entre nous. Si nous ne sommes pas des capitalistes, c’est à dire des profiteurs, c’est que nous n’en avons pas eu les moyens, sans cela nous le serions.

    Cet article a pour but de le montrer, et puis cela change un peu de ce qui s’écrit dont parfois j’en ai assez.

    Alors, je cherche et j’écris en espérant apporter autre chose.

    Merci pour votre sympathie.

    Bien à vous,

    Anido

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