Selon le quotidien britannique The Sun et l’agence de presse espagnole EFE, l’exploitation du gisement de pétrole se trouvant dans le sous-sol des Malouines serait sur le point de commencer.

Ce gisement de pétrole avait été étudié en 1998, mais les techniques d’extraction de l’époque avaient forcé les experts à juger l’exploitation du site trop dispendieuse, et tout projet de forage avait été abandonné. Depuis lors les techniques ont fortement évolué, et la finesse des études géologiques préliminaires peut garantir la rentabilité d’un tel projet. Il va sans dire que la récession qui frappe actuellement l’économie britannique a sans aucun doute levé les dernières réticences politiques quant à l’exploitation de pétrole dans ces régions.

Ainsi, d’après les deux médias sus-mentionnés, la plateforme pétrolière Ocean Guardian aurait déjà quitté les eaux écossaises où elle était ancrée et serait en route pour ces lointaines îles Britanniques. Son installation sur place serait prévue pour le début de l’année prochaine.

Quatre compagnies britanniques participent actuellement aux travaux de prospection, la Rockhopper Exploration, la Desire Petroleum, la Falkland Oil and Gas et enfin la Borders and Southern Petroleum. Selon les premières évaluations, le gisement serait riche de 60 milliards de barils de pétrole ce qui, en comparaison des 80 milliards de barils estimés de la principale réserve mondiale de pétrole située à Ghawar en Arabie Saoudite – dont 60 milliards de barils auraient déjà été exploités – montre l’importance du gisement des Malouines.

Il est évident que cette exploitation va profondément modifier la vie des près de 3.000 Malouins, et va réveiller les réclamations de l’Argentine qui revendique la souveraineté sur ces territoires depuis 1833, date du coup de force britannique qui fit capituler la petite garnison de Port Soledad.

Depuis lors, l’Argentine n’a cessé d’exiger la restitution de ces îles, mais Londres a toujours fait la sourde oreille, jouissant de l’intérêt stratégique de ces territoires qui lui permirent de revendiquer des terres dans le secteur Antarctique.

Espérons que cette manne pétrolière ne rende pas caduc l’accord intervenu avec les Argentins pour l’exploitation des ressources offshore et ne réactive la crise entre les deux pays qui déboucha en 1982 sur la guerre des Malouines. Souhaitons également que l’exploitation de l’or noir ne vienne pas définitivement détruire les colonies de manchots royaux et ne fasse disparaître le puffin majeur, un oiseau marin qui ne nidifie qu’aux Malouines et dans l’archipel Tristan da Cunha.

Sources :

Islas Malvinas albergan 60.000 millones de barriles de crudo, EFE, 2009

Falkland oilands, The Sun, 2009

Gérard Cohen Jonathan, Les îles Falkland (Malouines), Annuaire français de droit international, 1972, Volume 18, Numéro 1, p. 235-262