Images d’antan.

Nous avons assisté ce mercredi aux obsèques de cette jeune policière abattue à la Kalachnikov, lors d’une chasse aux malfrats. Ce fut intentionnellement grandiose, au point que certains trouvèrent que c’était trop. Une morte de trop quelque soit l’hommage posthume.

En cette occasion où l’on constate d’abord que l’on est toujours en vie, reviennent parfois des images fugaces d’un autre quotidien social où l’ordre et le respect avaient une autre allure, même si les voyous étaient aussi nombreux et aussi dangereux.

Pour les lecteurs de cette époque cela ravivera peut-être des souvenirs, et pour d’autres le comique d’un temps dont les traces ne signifient plus rien.

Dans ma ville de province, ma police d’alors, plantée au milieu du carrefour, avait les bras largement tendus, en croix, pour arrêter les voitures en guise de feu rouge. Une fois le flot passé, quart de tour pour les autres. Parfois, on les saluait au passage…

L’installation des feux rouges mit fin à leur supplice.

Mais ils restèrent sur le trottoir où leur présence était utile. Jusqu’à ce que l’on commence à moins les aimer lors de l’invention de la zone à disque. Il reste encore des villes avec ces zones bleues. On leur demanda de se vouer à la chasse aux infractions de stationnement. Ce qui roulait ne pouvant être taxé, il suffisait d’attendre l’arrêt pour verbaliser qui dépassait l’heure trente concédée.

On fit un peu de fric, mais pas assez cependant. Si bien que l’on passa au proxénétisme automobile. Les PV restaient les mêmes mais auparavant et en plus on payait le « droit » de stationner. Il y eut l’horodateur individuel, puis le collectif, optimisation aidant.

L’ambiance pervenche avait changé la couleur du temps. Nous n’aurions jamais chez nous de bobbies aux accortes manières.