Titre total provoc’… assumé. Or donc, selon The Daily Beast (qu’on peut traduire pour une fois par La Bête ordinaire…), la belle Ophelia s’est comportée d’une manière peu conforme aux règles de bonne tenue des employés du Sofitel… après être sortie de la chambre 2806, elle crache dans les tentures. On vous l’avait bien dit, cette Nafi n’est pas tout à fait celle que (certaines et d’aucuns) croient !

Tout d’abord, tentons un peu d’élever le débat. Au risque de se casser la figure. Au resto l’autre soir, à l’adresse d’un couple de dîneurs avec lesquels nous sympathisions et qui pourrait avoir des accointances avec la présumée « communauté juive » française, j’ai risqué un « mais qu’allait-il faire au Sofitel, il aurait mieux fait d’aller à la synagogue ! ». Personne n’a relevé, et c’est très bien ainsi. C’était un « ballon d’essai » que je suis très satisfait de n’avoir pas vu transformé. Comme constaté dans la presse française et internationale, et même au troquet du coin majoritairement, la « judéité » de Dominique Strauss-Kahn est passée très, très largement, à l’arrière-plan. J’ai vérifié : hormis les habituels sites confidentiels des théoriciens du complot, quelques rares sites anti-FMI résolus, peu d’invectives sur le thème rance, autrefois si franchouillard, d’une appartenance qui ne semble pas du tout, ici, primordiale. Même le « ces riches se croient tout permis » n’entraîne que peu de sous-entendus trop appuyés, trop fréquents, trop amplifiés. Évidemment, je n’ai pas été le seul à explorer cet « angle » portant sur la perception et réception d’un fait divers à l’immense retentissement. Il s’est même trouvé un sociologue, proche de la Licra, je crois, à faire le même constat. Dommage pour l’éditeur d’Edgar Morin, Le Seuil, sa Rumeur d’Orléans est passée aux rayons des livres d’histoire et de sociologie ou d’anthropologie sociale. Edgar Morin, j’en suis sûr, s’en félicite autant que moi et d’autres. Ouf, je me sens moins mal en France !

En revanche, question blagues salaces à connotations sexistes (à distinguer de l’ensemble des blagues égrillardes) que je ne m’autorise qu’en milieux ayant du répondant et pratiquant le nième degré, les femmes, jeunes et moins jeunes, ont été servies. Un vrai rata de cantine ou de roulante, des gamelles et des bidons de Bruno, le cuistot du Tord Boyaux, chanté par Pierre Perret. Mais les dérapages publics, n’en déplaise aux associations Osez le féminisme, La Barbe et Paroles de femmes, signataires de l’appel « Sexisme : ils se lâchent, les femmes trinquent », sont restés heureusement à compter seulement sur les doigts des deux mains, guère davantage.

Cela étant, bien joué, le féminisme est et reste politique. Il aurait été déplorable de ne pas rappeler les faits que dénonce cet appel. Juste un truc : la presse internationale a rarement repris ce passage essentiel. Soit « ces propos font apparaître une confusion intolérable entre liberté sexuelle et violence faite aux femmes. Les actes violents, viol, tentative de viol, harcèlement sont la marque d’une volonté de domination des hommes sur le corps des femmes. Faire ce parallèle est dangereux et malhonnête : ils ouvrent la voix aux partisans d’un retour à l’ordre moral qui freine l’émancipation des femmes et des hommes. ».

Il a été estimé subsidiaire souvent ; Reuters le sucrant (partant ses abonnés), seuls ont été cités ou traduits les paragraphes classiquement féministes et forcément très légèrement réducteurs voire un poil corsés (non, je n’ai pas constaté une « fulgurante remontée à la surface de réflexes sexistes », mais une notable, évidente montée d’étiage, qui n’a rien des déferlantes de naguère). En revanche, les Chiennes de garde et Ni putes, ni soumises, ont été pointées du doigt (souvent avec des intentions droitières), pour ne s’être pas manifestées. Pour qui ne sait lire entre les lignes, je relève donc que ce paragraphe, peut-être inspiré par un ou des courants lesbigays hédonistes, pourrait poser encore question.

Cela étant, une dépêche reste une dépêche, ce tri est peut-être uniquement « technique ». N’allons donc pas entonner l’antienne de la presse américaine encore un tantinet pudibonde. N’abordons pas non plus la ritournelle de l’omerta des médias. Pour celles et ceux qui ne s’en souviennent pas, l’affaire de Bruay-en-Artois (meurtre ou assassinat d’une jeune femme de seize ans) demeure, je l’espère, enseignée dans les écoles de journalisme. Cela douche les juvéniles enthousiasmes, il vaut mieux marcher un peu parfois sur des œufs et ne pas se livrer à des débauches d’accusations à la légère. L’énormité des faits incriminés, les personnalités d’Anne Sinclair et de DSK, qui sont loin d’être des petits notables provinciaux, comme à Bruay, ont, dans un premier temps, c’est indéniable, entraîné un biais dû au capital de sympathie, aux us et mœurs du microcosme. Admettons-le, n’en faisons pas cet indigeste plat qu’on nous repassera encore à l’occasion. La presse française n’est pas aussi différente de l’anglo-saxonne, en tout cas, sur ce point, celui des affaires de mœurs. Je n’ai pas lu Le Nouveau Détective, ni France-Dimanche, ni Ici-Paris… Mais la médialogie sauvage s’apparente trop souvent à la psychanalyse sauvage : là, nous manquons de recul.

Après ce préambule qui me vaudra peut-être quelques coups de triques mais, j’ose encore l’espérer, les remarques fondées qu’il peut s’attirer sans que soient montées en épingles quelques remarques maladroites ou diversement interprétées, venons-en au fait du jour…

Or donc, The Daily Beast, qui reprend quasi-systématiquement, plutôt bien traduites, les proses de Bernard-Henri Lévy publiées dans sa Règle du Je(u), s’est copieusement fait taper sur les doigts par la presse dite « libérale » nord-américaine. En cause, la compassion dont fait preuve BHL à l’égard du couple DSK-Sinclair mise en regard d’une légèreté certaine à traiter du cas Tristane Banon et celui d’Ophelia, de Nafi, la « chambermaid ».

J’aime bien taper, à très juste titre, sur BHL. Là, il n’a fait que refléter l’impulsion première de ceux, et de celles – je le souligne, certaines féministes incluses – qui furent abasourdis par l’annonce de la présumée (épithète obligé) tentative de viol. L’ennui, c’était que son édito n’était pas rédigé à chaud dans les heures ayant suivi le « coup de tonnerre ». Il est de « bonne guerre » et adapté de lui taper légèrement sur les doigts : encore une fois, il aurait gagné à se taire ou à être plus circonspect.

Là, dans le Daily Beast, John Solomon donne une version de ce qu’Ophelia (Fina, en verlan ; Nafi Diallo pour ses proches) est censée avoir fait ou dit au sortir de la suite 2806. Elle « crache sur les murs ».

On vous l’avait bien dit : quelle souillon dont le témoignage est si peu digne de foi ! Et bien, non, ce n’est pas du tout cela. Comme je l’avais supposé, l’incrédulité l’a, dans un premier temps, emporté dans les couloirs du Sofitel. Nafi aurait-elle « pété un plomb », « halluciné » ? Ses propos semblent incohérents, on ne sait trop, dans un premier temps, qui est en cause. Non ! Pas DSK quand même ? Si !

Dites vous bien que Nafi Diallo a été, un peu plus à froid, questionnée amplement, avec des questions redondantes et des réponses à reformuler sans cesse, par la police spécialisée de New York. Personne n’aurait pris le risque d’alerter Cyrus Vance Jr, le District Attorney, et de lui préconiser une arrestation à l’aéroport, s’il avait subsisté un doute vraiment raisonnable. Certes, le personnel du Sofitel tout comme les policières et les cops, peuvent avoir été abusés. Mais si l’on accorde foi au récit de John Solomon, tout concorde avec ce que l’on peut savoir de Nafi, issue d’un village du Fouta-Djalon seulement accessible en marchant difficilement parfois. Soit elle « en fait trop » en crachant sur les murs, soit elle est véritablement dévastée. C’est selon que vous croyez encore au vaste complot ou pas.

Or donc, il faut une heure pour la calmer, des collègues s’y emploient, parviennent à comprendre ce qu’elle exprime en balbutiant entre deux crises de larmes ou en lâchant difficilement la gorge nouée. On appelle la gouvernante, Nafi va plusieurs fois vomir dans les toilettes. Sa salive sera analysée, les analyses seront fournies à la défense qui dira s’il y avait des traces d’émétique, de vomitif. Mais selon John Solomon, on la trouve prostrée avant de l’interroger, avant qu’elle puisse faire part de sa crainte de perdre son emploi, &c. C’est d’abord dans la suite 2806 qu’un garde, ancien policier, recueille une première version lui semblant cohérente. Il en fait part à son supérieur. Lequel téléphone à ses ex-collègues du NYPD. Ils arrivent, Nafi est embarquée dans une ambulance, elle devra par la suite passer un nouvel interrogatoire (et non pas trop « subir » : il s’agit d’une unité spécialisée cette fois, sachant tirer les vers du nez d’une simulatrice avec tact, et non à l’arrache comme parfois, en France, ailleurs, et pire encore dans un commissariat africain parfois, cela se fait hélas… sur un campus universitaire étasunien).

Joe Biden, le vice-président, l’admet (discours du 4 mai à l’université du New Hampshire), dans des cas d’agressions sexuelles, les victimes restent parfois très mal traitées, des affaires sont encore étouffées. Par ailleurs, d’autres affaires, beaucoup plus rares, de chantage au viol, ont rendu aussi la police circonspecte. La Special Victims Unit (SVU) du NYPD est un peu plus sophistiquée. Elle recueille aussi des témoignages au FMI et il lui a été communiqué qu’une employée « asiatique » (et il ne s’agit donc pas de Piroska Nagy) aurait été l’objet de sollicitations poussées, inappropriées, de la part de DSK. Deux autres employées du Sofitel (la réceptionniste, une autre employée que Nafi) auraient aussi été sollicitées plus ou moins explicitement par DSK. Un autre cas encore aurait impliqué une femme « travaillant dans une autre institution internationale dont le siège est à Washington ». Inutile d’évoquer de nouveau la femme de chambre mexicaine, et d’autres témoignages antérieurs, ni d’ailleurs, ceux qui, à juste titre et tout aussi dignes de foi, concourent à dire que DSK pouvait être limite harceleur, mais en aucun cas violeur. Il y a d’une part les faits, et leur interprétation. Benjamin Brafman, l’avocat de DSK, maintient que son client sera acquitté purement et simplement. Il sortira blanchi, affirme-t-il.

Mais pour, par exemple, un site d’information péruvien, DSK est « le satyre français », point. Les thèses féministes étayées par études ressortent : « les agresseurs sexuels n’aiment pas les femmes, mais la violence, non l’acte sexuel, mais causer préjudice [Ndlr.daño, dans le texte]. (…) Ils détestent et méprisent les femmes (…) ce qu’elles ressentent ou pensent leur importe peu… » (éditorial de Maria Angeles Orts Llopis de La Opinion de Murcia, Andalousie). Du DSK dragueur mais bon père et bon époux, on passe à tout autre chose. Cette analyse, fondée sur des études est – statistiquement – fort étayée. Mais les deux aspects, antagonistes, peuvent coexister chez certains individus (selon des périodes, les partenaires, &c.). Comme l’écrit Luis de Miranda dans Libération, « docteur Strauss risque de ne pas être à la hauteur de mister Kahn… ».

D’une certaine manière, la cause est partiellement « entendue ». Je suis personnellement persuadé que, si un nouveau sondage français sur la question était publié, la thèse du complot perdrait du terrain : ce, indépendamment de ce que je peux moi-même estimer, supputer, quant à la culpabilité ou l’innocence de DSK.

Deux choses : l’article de John Solomon parait d’abord sur Iwatch, le site du Center for Public Integrity, The Daily Beast le reprend intégralement. Ce n’est pas seulement un coup à droite, un coup à gauche (sans connotation politique, mais journalistiquement parlant). Je ne sais si The Daily Beast aurait réagi différemment au cas où de fortes critiques ne l’avaient pas autant visé. J’ai tendance à penser que, sans reprendre telle la chronique de John Solomon, les faits rapportés n’auraient pas été occultés. D’ailleurs, la version policière qui met en doute qu’un déjeuner complet ait réuni DSK et sa fille, Camille, est reprise par The Daily Beast. Avec le conditionnel d’usage. Alors qu’il est aussi rapporté que DSK aurait bien téléphoné pour s’enquérir de savoir s’il avait ou non oublié un portable tandis que ce n’était pas le cas : aucun portable n’a été trouvé dans la suite 2806. Habileté de DSK voulant savoir s’il était ou non susceptible d’avoir des ennuis judiciaires ? Élément de présomption d’innocence ? Allez savoir comment cela sera interprété…

Ce que cherche aussi The Daily Beast, c’est à rétablir sa crédibilité. D’où l’implicite réfutation de l’hypothèse de BHL selon laquelle il y aurait dû y avoir deux employées dans la fameuse chambre. Jesse Ellison et Michael Cruz ont enquêté sur la condition des employées et techniciennes de surface. Cheryl Thomas, une avocate spécialisée dans les agressions sexuelles ou domestiques, a été mise à contribution. Michelle Goldberg estime que BHL fait partie d’une « clique narcissique animée d’un sens phénoménal (Ndlr. monstruous, dans le texte) de leurs prérogatives (Ndlr.entitlement). ».

BHL a certes raison, après Bruay-en-Artois, de dénoncer « les tribunaux populaires permanents ». Mais dans la bouche d’un autre « justicier du dimanche », et même de chaque jour de la semaine, ce qu’il est, c’est cocasse.

Ce titre provocateur (une employée négligente… titre à prendre avec distance et une ironie qui ne vise pas sa personne) devrait nous inciter à réfléchir autrement. Il n’est pas de femme, pas d’homme providentiel. On l’a écrit et réécrit : doit-on tout savoir sur les candidates et candidats aux fonctions de direction ? Il y a quand même un paradoxe à relever quand il est constaté ô combien les cabinets d’audit, les officines de gestion des ressources humaines, vont scruter le moindre comportement des employés et subalternes (cadres compris), et ô combien parfois, même si leur embauche ou leur élection sont soigneusement soupesées, les dirigeantes et dirigeants sont souvent cooptés, désignés pour des raisons qui n’ont rien à voir avec leurs compétences.

La Belgique a tenu un an sans gouvernement. Nous avons un système présidentiel qui fut taillé sur mesure pour et par un homme certes d’exception, mais qui avait ses petitesses (pas celle d’abuser des facilités pécuniaires de l’Élysée, De Gaulle avait une trop haute opinion de lui-même et de sa fonction), ses faiblesses, et même quelques légèretés. Vénielles, si l’on veut, au regard de celles de ses successeurs. Il avait lui aussi ses petits travers politiciens. Cela commença bien avant ce « Paris par lui-même libéré » qui a dû sa libération aussi au coup de folle audace des anciens brigadistes « espagnols » de la Seconde Division blindée, dont lui, De Gaulle, n’a jamais fait un grand état (lire à ce sujet Le Mensonge de Dieu, de Mohamed Benchicou, chez Michalon).

DSK ne sera vraisemblablement pas président de la France. Eh bien, ce n’est pas une totale catastrophe. La France et le monde s’en relèveront. Croit-on encore vraiment que ce sont les seuls JFK (Kennedy, un accro au sexe lui aussi) et Khrouchtchev qui nous auront épargné une guerre nucléaire lors de la crise de Cuba (oct. 1962) ?

Le dossier de Times magazine, (Sexe, mensonges, arrogance : qu’est-ce qui fait que les hommes de pouvoir se conduisent si mal ?), pour racoleur qu’il soit, remet les pendules à l’heure. Non seulement il ne doit pas y avoir de primes aux plus hypocrites (cas du sénateur Ensign, client des « madames » et pourfendeur de la prostitution), mais il faut bien se rendre à l’évidence : les familialement irréprochables Jimmy Carter ou Barack Obama ne sont pas les dirigeants miraculeux de ce dernier quart de siècle. Ils ont fait ou font peut-être mieux que d’autres, mais si leurs entourages familiaux y sont pour quelque chose, ce n’est pas si fondamental.

On attend un peu trop des Alexandre, des reines de Saba, des Cléopâtre et des Napoléon, non ?

La chute de DSK, que j’envisage durable sans exclure un rebondissement, devrait nous inciter à réfléchir plus largement : en cela, et c’est fort dommage pour l’intéressé, pour les intéressés, dont bien évidemment Nafi Diallo, cette histoire n’est certes pas salutaire, mais vaut encouragement à plus de lucidité. À propos de nous-mêmes, d’abord, au sujet de la nature réelle de la gouvernance, ensuite. Dira-t-on de Nicolas Sarkozy, comme de Félix Faure, « il a voulu vivre César (…) et il finit Pompée » ? Soit épuisé par une tâche qui le dépasse ? On verra. Peu, au fond, importe.

Il est dit, surtout à droite, que si une telle aventure était survenue à un DSK président de la France, le pays aurait du affronter un séisme. Pas de l’ampleur de la tragédie de Tchernobyl (bientôt un million de morts mondialement), pas de celle de Fukushima, quand même ! Fouiller dans les secrets de famille des candidates et prétendants à la présidentielle ne doit pas reléguer au second plan l’essentiel. Le péril que présente en germe l’affaire DSK, c’est qu’on risque de s’intéresser davantage à la vie familiale de Marine Le Pen (seule candidate d’envergure réellement déclarée jusqu’à nouvel ordre) qu’à son programme, son entourage, ses intentions réelles. Cela vaut pour toutes et tous les candidats.

Quand j’imagine qu’on s’intéressera de savoir si Nafi tenait toujours immaculé son blanc tablier (si tant était qu’elle était astreinte à un tel uniforme), que je vais m’intéresser à Maladho (un compatriote de Nafissatou Diallo), suivi du fait-divers oblige, je me console un peu : je vais au moins me documenter sur la Guinée et le Fouta Djalon. Espérant ainsi n’avoir pas tout à fait perdu mon temps, ni le vôtre qui arrivez jusqu’à ces lignes.

C’est gratiné : Malinkés et Peules e ou Guerzés semblent au bord, sous la présidence d’Alpha Condé, un Malinké, de l’affrontement armé. Alpha Condé cherche à « renouer avec le FMI ». Avec ou sans Dominique Strauss-Kahn, avec l’appui de Sarkozy qui l’a félicité pour la concession du port de Conakry avec le groupe Bolloré.

Tenez-vous bien : le sort de Nafi va peut-être influer sur celui des Peuls de Guinée. Celui de DSK, selon les altermondialistes, n’aura guère d’influence sur la politique du FMI. BHL sera peut-être d’autant plus porté à susciter l’attention sur les vicissitudes des Peuls de Guinée-Conakry qu’il aura paru tenir la soubrette Nafi pour quantité négligeable. Le destin de cette « daily beast » qu’est la planète, de ses habitantes et habitants, tient parfois à peu de chose… Un fait-divers jouant le rôle du battement d’aile d’un papillon ? Ou qui restera, dans une quinzaine d’années, une anecdote parmi tant d’autres ? Qui n’aura donc, au final, rien fait évoluer ?

Ah, si les bookmakers de Londres donnent Kemal Dervis, un ex-ministre des Finances de la Turquie, à cinq contre deux, pour le mieux placé dans la course à la succession de DSK. Lagarde est donnée à 14 contre un. Cela, en revanche, ne risque d’avoir d’influence que sur les revenus des parieurs… Sauf si, peut-être, de lointains spectateurs nous nous décidions à tenter de devenir de réels actrices et acteurs.

Actualisation de ce lundi :
Revenons à « l’écume des choses ». Selon le site français Atlantico qui se targue d’avoir eu accès à des sources policières françaises, la police de New York aurait obtenu les résultats de divers tests et les auraient communiqués – tiens, au fait, pourquoi donc ? – à ses homologues français. Or donc, des traces de sperme auraient été retrouvés sur la tenue de la femme de chambre, Nafi. De DSK ? On peut quand même supposer que les tenants du complot, du coup monté, ne vont pas aller jusqu’à présumer que ce soit une trace de la semence d’un autre, d’un deuxième homme, qui aurait été décelée. Mais, pour se raccrocher à la thèse du coup monté, avec un peu d’imagination, il y a des pistes : DSK aurait eu un rapport consenti préalablement dans la suite 2806, en « aurait mis partout », &c. J’exagère ? Eh non. Je l’ai entendu, certes sur un ton plutôt dubitatif, mais évoqué quand même. Dans un courriel adressé à on ne sait trop qui du FMI, DSK clame son innocence, sans pour autant donner une version étayée de ce qui aurait pu (ou n’aurait nullement pu) se produire avec cette femme de chambre. C’est donc toujours parole contre parole, présomption d’innocence contre « présomption de véracité » (comme j’ai pu le lire par ailleurs). La véracité serait la « qualité de celui qui dit la vérité ou croit la dire ».  On pourrait donc supposer qu’entrant dans un lieu de débauche (mais elle est supposée ne rien savoir de DSK), Nafi est prise de stupeur et de tremblements, et se roule par terre, en proie à un… quoi, délire ? Accrochez-vous aux branches : sur des sites africains, il est fait état de féticheurs… On aurait jeté un sort à cette jeune femme qui n’y pouvait mais… C’est la vengeance d’Haïti, des guédés reprochant au FMI de n’en avoir pas fait assez. Tout s’explique. Enfin !