Désormais relaxé et libre, Dominique Strauss-Kahn pourrait, à terme, se convaincre d’un retour à la politique hexagonal. Mais les réticences exprimées au sein de son propre parti quant la pertinence d’un tel retour ne pourront que le faire hésiter ; pour lui qui en moins de cinq mois est passé du statut de sauveur à celui de handicap pour le PS.

 Fort (ou faible) d’une relaxe qui aura eu un retentissement médiatique immensément plus bas que les accusations dont il fut victime, Dominique Strauss-Kahn sort paradoxalement affaibli des bonnes nouvelles judiciaires qu’il vient de connaitre.

Car quoi qu’il puisse faire à l’avenir cette affaire lui collera à la peau pour tout ce qu’elle contient encore d’obscurités et d’aveux assez glauques.

A tel point que le retour éventuel à la politique française de l’ancien directeur du FMI n’enthousiasme qu’assez peu de monde dans son propre parti. Et de fait le PS semble bel et bien avoir pour de bon amorcé le virage de l’après DSK.

Deux favoris à la primaire qui n’ont qu’assez peu intérêt à s’afficher avec lui. Un parti conscient qu’une prise de distance vis-vis de l’ancien député de l’Oise lui ramènerait les arguments anti bling-bling et l’électorat féminin que l’affaire DSK lui avait fait perdre.

Et puis des « lieutenants », qu’on appelait il y a peu des « strauss-kahniens » d’autant plus puissant que le chef est faible et qui se sont dispersés aux quatre vents des opportunités qu’offrent la primaire socialiste. Au sein du « clan strausskhanien » on peut bel et bien dire que les rapports de force se sont inversés.

Plus grand-chose ne plaide pour un retour en grâce de l’ancien ministre de l’économie. Au moins à court terme. Après 2012 la donne aura peut être changé.

Certains de ses fidèles  en attestent comme Pierre Moscovici qui appelant à un repos bien nécessaire et compréhensible de DSK, eu égard à ce qu’il vient de vivre, en appellent, implicitement à un retrait provisoire de l’ancien directeur du FMI.

Moscovici va plus loin dans l’implicite lorsqu’il feint d’affirmer pour évidence le fait que le PS ne saurait se passer des compétences économiques de l’ancien chouchou des sondages.

Preuve ultime d’une chute parvenue à son point d’écrasement pour Dominique Strauss-Kahn.

En moins de cinq mois il est ainsi passé d’une stature d’homme providentiel à l’éventualité d’un recasement presque honteux comme simple super conseillé économique du PS.

 

 

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2011/08/23/97001-20110823FILWWW00300-dsk-un-respect-humain-moscovici.php

http://www.lepoint.fr/societe/une-majorite-de-53-de-francais-contre-le-retour-de-dsk-dans-le-debat-politique-25-08-2011-1366025_23.php

http://www.lemonde.fr/primaire-parti-socialiste/article/2011/08/24/le-retour-prochain-de-dsk-embarrasse-le-parti-socialiste_1562792_1471072.html

http://www.liberation.fr/monde/1201499-dsk-affaire-classee

 

 Grégory VUIBOUT le 25-08-2011