Pas de hasard. C’est peu après qu’il a été révélé que Jacques Mellick Jr., le fils de Jacques Mellick, ancien député-maire (PS) de Béthune, avait participé à un voyage à Washington dans l’affaire du Carlton de Lille, qu’Anne Sinclair et Dominique Strauss-Kahn ont proclamé que l’oubliance devait succéder à la gouvernance. Ils portent plainte pour atteinte à la vie privée. La leur uniquement, oui, car il leur est impossible de faire autrement. Ainsi donc, Jacques Mellick junior avait été chargé par DSK, à titre privé, d’une étude sur son implantation politique dans le Pas-de-Calais. Et d’une autre, pour le compte de x, peut-être, « sur le prix des médicaments ».
Cela rappelle fort l’ex-Première ministre Édith Cresson, devenue commissaire européenne, et son ami dentiste, René Berthelot, embauché en tant que visiteur scientifique chargé de la coordination des recherches sur le sida.
Jacques Mellick, bien connu de Bernard Tapie, ami de son père, est pharmacien. Qui aurait été dispensé par Auchan de droit d’entrée pour créer sa pharmacie dans une galerie marchande à Noyelles-Godault. L’ennui, avec les affaires DSK, c’est qu’elles font boule de neige. Bientôt, on va se poser des questions sur les pharmacies angevines de Roselyne Bachelot-Narquin, à ce train…
Tout ce qui touche de près ou de loin à DSK finit par impliquer d’autres personnes, et de fil en aiguille, on déroule la pelote. Ainsi, on se remémore que Miguel Mellick, l’autre fils pharmacien de l’ex-maire, avait été condamné pour escroquerie à la Sécurité sociale à la suite d’un trafic de médocs belges revendus sous vignettes françaises. Il est grand temps que cela s’arrête, d’où la plainte.
Vie publique
Mais la plainte intentée contre DSK par Serge Berrebi, qui s’est confiée à Nice-Matin, ne touche pas à la vie privée de l’ex-patron du FMI. « Rétro-charité ? », s’interroge Nice-Matin. Sur son blogue, Serge Berrebi narre que « l’effacement de la dette congolaise, basé sur de faux rapports du FMI, coûte au contribuable français 2,6 millions d’euros. ». Noms cités dans sa plainte, accessible en ligne, ceux d’Otaviano Canuto et Reza Moghadam, Antoinette Sayeh, Ramon Fernandez, et bien d’autres.
Bizarrement, DSK s’est adjoint un avocat qui avait eu à connaître de l’intention de Serge Berrebi à porter plainte. Ce que ce créancier de l’État congolais dénonce, c’est que ce pays est pillé par ses dirigeants, qui mènent grand train, et pourraient, sur leurs fonds « propres », apurer tout ou très large partie de leur dette nationale.
De même, en France, alors que Frédéric Mitterrand s’est élevé contre la proposition de soumettre à l’ISF les plus-values sur les ventes d’œuvres d’art, on sait fort bien que la dette française pourrait être absorbée par les quelques plus grandes fortunes de France. Qu’en penserait DSK ? La question n’est plus d’actualité : la majorité UMP a rejeté la proposition de loi que Fillon et Sarkozy se sont bien gardés d’intégrer la fameuse taxe dans leur plan de rigueur.
On peut imaginer que DSK s’abstienne de se prononcer sur la crise de l’Eurozone. Ce ne sont pourtant pas ses frasques libertines ou autres qui le disqualifient sur ce sujet. Mais, en cas de retour à des candidatures politiques, ses propos pourraient le suivre…
Il a plutôt intérêt à se faire passer pour un malade, se rongeant « les ongles jusqu’au sang », étant « l’ombre de lui-même », comme le rapporte un proche. Pas déjà de troubles de la mémoire, comme Jacques Chirac à l’approche de son procès ? Les étudiants en droit de Nantes lui attribuent au contraire du « tonus » (ils organisent une soirée « tonus DSK »).
Bizarrement, le site Atlantico, proche de l’UMP, publie une tribune libre de Gilles William Goldnadel, avocat, intitulée « Veut-on vraiment faire de DSK un nouveau Salengro ? ». C’est aller un peu vite en besogne. Salengro, ministre de l’Intérieur, ne traînait pas les gamelles de certains de ses successeurs sous la présidence de Nicolas Sarkozy.
En fait, on va voir l’UMP entonner l’antienne du « trop, c’est trop ». Non pour épargner DSK, mais pour éviter que sa mise en cause fasse boule de neige, que les dérives constatées soient imputées à une plus large part de la classe politique, que d’autres noms sortent, d’autres affaires encore.
Intérêts croisés
L’intérêt porté à DSK rejaillit sur son entourage, dont François Pupponi, son successeur à la mairie de Sarcelles, qui entretenait des liens avec partie du milieu corse, dont on ne sait trop la véritable nature. Mais Pupponi ne fréquente sans doute pas que le milieu corse, qui, lui, fréquente un peu tout le monde, sur une large partie de l’échiquier politique.
Philippe Meyer, dans ses Croquis politiques (Robert Lafond), relève entre autre, à Sarcelles, « la vente de logements sociaux sur fond de relations étroites avec un ami très proche de Nicolas Sarkozy et grand apôtre de la privatisation de l’habitat social… ».
DSK muré dans le silence, cela arrange tout le monde. Malade, en sus. Ce qui évoque une campagne de presse habilement menée, qui repousse peut-être la parution d’un livre d’Anne Sinclair que Grasset dément lui avoir suggéré : la ficelle serait un peu grosse, avec un livre pour faire en sus pleurer dans les chaumières.
Ce n’est pas tant la fuite de l’annonce peut-être prématurée d’un divorce qui fâche le couple Sinclair-DSK, mais celle portant sur la fermeture des comptes communs, ce qui épargnerait à l’une de régler les notes de l’autre. Il est question d’honneur, de dignité, &c., mais on ne va pas évoquer les conseils avisés des fiscalistes.
Brouillés lors des campagnes électorales, les dirigeants politiques savent souvent par la suite s’accorder sur l’essentiel, la préservation des intérêts. Il pourrait en être de même de certains couples.
Dominique Strauss-Kahn
Les pervers sont les instruments d’un pouvoir qui asservi les populations.
Témoignage personnel
http://mondehypocrite.midiblogs.com/archive/2009/06/11/temoignage-personnel.html
LA MAIN DU PRÉFET, quatrième partie
Page 211, « Le toubib interdit et la grosse affaire de mœurs »
http://mondehypocrite.midiblogs.com/files/cd_Le_Préfet_29_12_05_b_pages_de_169_à_241.2.doc
Et dire qu’on le donnait président, à gauche ! La gauche garante de la moralité etc…