dans un puritanisme d’un autre temps.

 

 

L’Église d’Angleterre voulait la purifier du catholicisme, et nous, nous voulons purifier notre vie civile de la prostitution, et «hope» c’est dit par Madame Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des femmes et porte-parole du gouvernement, le mercredi 22 juin 2012. Je n’apprendrais rien à cette charmante ministre, voir Najat Vallaud-Belkacem un peu dépassée, qu’elle existait sous forme d’une prostitution sacrée en Mésopotamie pour honorer la déesse de la fertilité Inanna à Sumer, devenue Ishtar pour les Babyloniens. Les femmes qui étaient stériles ne pouvaient assurer la procréation au sein d’une famille avec un seul homme. Elles trouvèrent une place dans la société en servant la déesse de la fertilité, devenant l’épouse de tous, histoire de la prostitution Wikipédia. Mais c’était au VIème siècle av J.C.

 

Dans la Grèce antique, à Athènes, fut créé des établissements municipaux dans tous les quartiers de la ville ou l’offre et la vente de corps se déroulait dans des lieux publics, rigoureusement séparés de l’espace privé et considérés comme des zones de commercialisation, transformant ces humains, hommes ou femmes, en marchandises. Très vite purent s’ouvrir ainsi des établissements privés, soumis à autorisation et redevables de taxes.

 

À Rome elle fut florissante comme ailleurs dans le bassin Méditerranéen. Ceux qui possédaient des esclaves pouvaient en user à leur guise, l’esclave fut une propriété privée. La femme esclave fut d’ailleurs exclue du champ d’application des lois sur l’adultère. Les lois qui condamnèrent les maîtres qui prostituaient leurs esclaves furent peu efficaces, comme celles d’aujourd’hui d’ailleurs. Et c’est là, qu’elle prit son essor moderne se présentant sous des formes multiples, les maisons closes, les auberges, les loges, la rue, devant les arcades ou devant les domiciles. Dans les maisons closes, les lupanars, le client pouvait échanger avec jeton, appelé spintria, un acte sexuel.

 

Au Moyen-âge elle fut même organisée par les abbés, évêques, et papes au XIIème siècle et à partir du XIVème siècle pour en tirer un profit financier. Les bordels fleurirent même dans les monastères.

 

À la veille de la révolution Française on évaluait à 30 000 les simples prostituées de Paris et à 10 000 les prostituées de luxe, à Londres, on les estimait à 50 000, ce qui montre l’échec des mesures de répression.

 

Mais la prostitution c’est l’esclavage, le proxénétisme, les maladies, syphilis, blennorragies, tuberculoses et en 1946 la loi dite de Marthe Richard fut adoptée, elle imposa la fermeture des maisons closes. La prostitution ne s’arrêta pas pour autant, se développant partout. Plus la misère s’accrut plus elle évolua de façon anarchique, traite et trafic clandestins, prostitution des enfants et trafic touchant la Thaïlande, le Japon, Israël, la Belgique, les Pays-Bas, l’Allemagne, l’Italie, la Turquie et les États-Unis, selon un rapport en 2007 de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime, UN highlights human trafficking. C’est donc une cause mondiale qui ne peut être résolue à notre échelle. Je prétends même que c’est une cause perdue d’avance. La carte ci-dessous donne son étendue mondiale.

 

L’ONU a commencé en 2007 une campagne pour mettre en évidence le trafic humain, une évolution qui atteint des dimensions épidémiques au cours de la décennie passée.

 

Cette loi fut comme les suivantes une lourde erreur. Juguler cette prostitution serait un bien et l’argument de clamer qu’elle est «le plus vieux métier du monde», expression employée pour la première fois par Rudyard Kipling en 1888, ne justifie pas qu’il ne fasse rien faire. Par contre, la prostitution qui n’est qu’un acte sexuel librement consenti bien que rémunéré devrait être règlementé. Aux Pays-Bas, elle l’est, comme le cannabis règlementé, qui est une drogue, mais non légalisée.

 

L’industrie du sexe est réglementée par une loi du travail classique, qui favorise la protection des femmes contre la maladie et l’exploitation. Les prostitués ont leur propre syndicat. En Suède une loi punit le fait d’acheter tous types de services sexuels sans viser les prostituées. En Norvège, c’est l’exemple Suédois qui est appliqué, mais les clients encourent jusqu’à six mois de prison et une amende proportionnelle au revenu ou les deux. En Islande une loi interdit tout achat sexuel, mais les prostituées ne sont pas poursuivies, et des mesures sociales telles que l’aide au logement ont été prises. En Finlande, la législation est moins sévère. On préfère lutter contre le trafic d’êtres humains, en ne punissant, depuis 2006, que les clients de prostitués issus de ce trafic. En Écosse le simple fait de «solliciter une personne prostituée dans un lieu public» ou de «rôder dans les rues» dans un but sexuel est considéré comme un acte criminel. En Suisse le Conseil fédéral Suisse a demandé le 4 juillet au Parlement de modifier le code pénal, afin de punir les clients de personnes prostituées mineures. Objectif, respecter la convention du Conseil de l’Europe, sur la protection des enfants contre l’exploitation et les abus sexuels.

 

Mais est-ce que la prostitution a disparue ou régressée dans ces pays ? Permettez-moi d’en douter, elle est et reste clandestine, ce qui finalement est pire que tout.

 

La prostitution est un besoin naturel et social. Elle n’existerait pas depuis si longtemps si ce n’était pas le cas. Il vaut mieux qu’un homme puisse, à la merci de ses pulsions, trouver en ces femmes à la fois une satisfaction matérielle et support moral plutôt que de commettre des viols ou autres crimes. Pour beaucoup d’entre-elles, elles ne sont pas qu’un objet, mais une oreille, une écoute de la détresse des hommes. Sous cet angle, ce sont des bienfaitrices de l’humanité.

 

Pour Najat Vallaud-Belkacem son objectif , comme celui du PS est de voir la prostitution disparaître, mais elle ajoute qu’elle n’est pas naïve. Ce serait une insuffisance des dispositifs actuels. Il s’agirait de protéger les prostituées des violences des réseaux et des proxénètes. Ne faudrait-il pas commencer par donner un cadre législatif à cette prostitution qui permettrait de bien la cerner. Les prostituées clament qu’elles ne veulent disparaître et ne veulent pas non plus être sauvées. C’est vrai que c’est un métier misérable, l’esclavage de son corps, de surcroit assez facile quand rien d’autre n’est possible. Il a montré au cours des siècles qu’il n’était porteur d’aucun méfait en lui même.

 

L’association des travailleurs du sexe, Strass, fit une manifestation demandant la légalisation de leur travail. Une soixantaine de personnes, prostitués hommes et femmes, clients et militants, défilèrent de la place Pigalle, IXème-XVIIIème à la rue Saint-Denis Paris Ier, contre les propos de la ministre. Elles s’élevaient contre les mesures de répression. Depuis le printemps dans le bois de Boulogne XVIème, un arrêté, signé en mars dernier par l’ancien préfet de police Michel Gaudin, rendit en effet possible l’enlèvement par la fourrière des camionnettes utilisées par les prostituées pour travailler dans le bois. «Et, maintenant, on veut embarquer les clients… », soupire un transsexuel ! Qu’il faille interdire cette pratique dans les bois, cela tient du bon sens car générateur de débauches, de violences et de maladies comme le sida, mais seule l’interdiction ne résout rien.

 

Il est extraordinaire que nous n’arrivons pas à être modernes, règlementer la prostitution serait porteuse de taxes tout en contrôlant une hygiène corporelle. Quant à juguler le proxénétisme c’est une vue de l’esprit, il est international. Il exerce dans des filières de l’Est, Africaines, Asiatiques, et génère des sommes faramineuses. Une prostituée à Nice peut rapporter à son protecteur entre 76.232 € et 152.462 € l’année. Selon interpole en 2000, une prostituée Albanaise peut rapporter à son proxénète 12. 197 € par mois. Si l’on compte en moyenne 5 prostituées par proxénète, on peut évaluer ses revenus autour de 609. 849 € par an.

 

Ces proxénètes internationaux sont riches, ils peuvent corrompre quiconque, et se payer les meilleurs avocats devenant ainsi intouchables.