Le 9 août 2007, BNP Paribas suspendait la valorisation de trois de ses fonds adossés à des crédits de type subprimes. Cet événement marque le début de la crise des subprimes. Cinq ans après, où en est-on ? Dossier spécial, troisième et dernière partie.
Une régulation bancaire engagée
Une fois les mesures urgentes de prises, il a fallu au gouvernement américain engager un plan de régulation du secteur bancaire. C’était l’objectif de la loi Dodd-Franck, introduite en juillet 2010 par Barack Obama, mais qui tarde à se mettre en place sur le terrain. Parmi les dispositions, on trouve la célèbre règle Volcker qui prévoit que les établissements bancaires ne peuvent plus, d’une part, collecter des dépôts et, d’autre part, effectuer des activités très spéculatives tel le trading pour leur compte propre, c’est à dire investir sur les marchés pour leur propre profit. On trouve aussi la création de nouvelles agences de réglementation, la supervision par la banque centrale d’établissements financiers établissant des activités bancaires sans être véritablement considérés comme des banques, une modification du régime des produits dérivés financiers, et des protections pour les consommateurs ou plus généralement pour les demandeurs de crédit, notamment dans le domaine immobilier. Seulement voilà, selon le cabinet d’avocats Davis Polk, moins d’un tiers des 398 dispositions de cette loi est effectivement entré en vigueur. Les banques ont bien du mal à accepter l’idée de les appliquer, car selon elles, ces dispositions pèseront sur l’octroi de crédit, et par la même occasion sur toute l’économie. Elles n’ont pas hésité à dépenser des millions de dollars en lobbying pour annuler ou au moins repousser certaines mesures. Cela a fonctionné puisque l’une des mesures phares qui prévoyait que la pratique du trading pour compte propre ne dépasse pas 3% des fonds propres, n’est toujours pas mise en place, et ne le sera pas avant 2014 selon la Fed. Cette technique permet par exemple à Goldman Sachs de réaliser la moitié de ses revenus.
L’immobilier américain toujours en difficulté
Concernant le marché de l’immobilier, il subit toujours les conséquences de la crise des subprimes. Le nombre de saisies immobilières est toujours très élevé. Au total, quatre millions de logements ont été saisis à leurs propriétaires depuis 2007. D’ailleurs, la situation sociale a complètement évolué. Le nombre de propriétaires n’a jamais été aussi faible aux Etats-Unis depuis 1997, ce qui oblige l’Etat à construire de plus en plus de logements à vocation locative. Et la tendance n’est pas prête de s’inverser. Plus de 10 millions de foyers américains se retrouvent à rembourser un montant supérieur au prix de leurs maisons, conséquence d’une offre très importante de logements du fait des habitations saisies. Et de nombreux américains ont au moins un mois de retard sur le paiement de leurs échéances.
[b]Au fond c’est la crise de la malhonnêteté et du déshonneur vis à vis des valeurs de respect à la parole donnée, de la confiance en son prochain …[/b]