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Jan Ullrich le 29 juin 2006 à Strasbourg
L'ancien champion cycliste allemand Jan Ullrich est bien impliqué dans le réseau de dopage sanguin du médecin Eufemiano Fuentes après comparaison de poches de sang saisies par la police espagnole et de la salive du coureur, a annoncé mardi le parquet de Bonn (ouest).
Un mois à peine après avoir mis un terme à sa carrière, Ullrich, 33 ans, est rattrapé par le dopage et l'affaire Puerto qui, en un an, l'ont fait tomber de son piédestal dans le sport allemand.
"Nous avons pu identifier neuf poches de sang après comparaison ADN et il n'y a aucun doute", a expliqué Friedrich Apostel, du parquet de Bonn, qui instruit une plainte pour escroquerie contre Ullrich.
Le 26 mars, un médecin du laboratoire de la police criminelle de Bonn s'est rendu en Espagne muni de l'échantillon de salive donné début février par Ullrich après bien des atermoiements et recours. "Le résultat de ces analyses montre que du sang prélevé sur Jan Ullrich était entreposé au cabinet d'Eufemiano Fuentes", a poursuivi M. Apostel..
Malgré ses dénégations, encore répétées avec virulence fin février lors de la conférence de presse où il avait annoncé qu'il mettait un terme à sa carrière, Ullrich aurait bien été un client du Dr Fuentes, comme une cinquantaine d'autres sportifs professionnels qui confiaient des poches de sang au médecin pour qu'il les "traite" avec un cocktail d'insuline, hormones et autres produits dopants.
"Cela ne prouve rien", a aussitôt rétorqué le camp Ullrich. "Nous n'étions pas présents lorsque les analyses ont été réalisées", a regretté Peter-Michael Diestel, l'un des avocats du vainqueur du Tour de France 1997. "Nous attendons les documents de la police criminelle, mais il est fort possible que ce soit de nouveau une manipulation comme on en a vu dans l'enquête de la justice espagnole et dans les documents recueillis par l'Union cycliste internationale" (UCI), a ajouté un autre avocat, Johann Schwenn.
Les défenseurs d'Ullrich ont d'emblée indiqué qu'ils n'avaient aucunement l'intention de changer leur ligne de défense mise en place depuis les révélations de la presse espagnole en juin dernier qui avaient incité T-Mobile à écarter Ullrich, son mentor Rudi Pevenage et son coéquipier espagnol Oscar Sevilla de l'équipe engagée dans le Tour de France 2006, puis à les licencier.
Ils martèlent également que l'opération Puerto a été émaillée d'irrégularités, présentant le classement sans suite par la justice espagnole de l'affaire comme la confirmation de ces erreurs. Le classement sans suite a fait l'objet d'un appel de la part du parquet.
Le week-end dernier, le coureur cycliste allemand le plus titré et populaire de l'histoire, recruté par la formation autrichienne Volksbank au poste de conseiller, avait assuré qu'il était "heureux dans sa nouvelle vie" et fourmillait de projets.