C’est le 18 janvier 1953 alors qu’il était en visite à Rome avec sa fille , que le pape Pie XII, désireux de faire sa connaissance,  fit mander en ces termes le très célèbre « don Camillo » alias Fernandel, devenu en effet en peu de temps grâce à la série de films réalisés par Julien Duvivier, C.Gallone puis Luigi Comencini ,  le prêtre le plus fameux de l’univers cinématographique…

Cette immense popularité due à la truculence du personnage dans ses affrontements picaresque avec le maire communiste Peppone  reste attachée à un acteur dont la carrière alla bien au-delà pourtant, de ce rôle …

Le 26 Février prochain , sera célèbré le 40ème anniversaire de la disparition de l’un des plus célèbres acteurs comiques français, Fernandel , mort à 67 ans des suites d’un cancer du poumon .

 

Fernand Joseph Désiré Contandin était né en effet le 8 mai 1903 à Marseille dans une famille à la fibre artistique bien présente  puisque ses parents comédiens amateurs eux-mêmes décelèrent rapidement le talent comique précoce  de leur fils et l’encouragèrent dans cette voie…

Vous trouverez des éléments biographiques fort bien faits sur le site officiel de l’artiste ….Fernandel par DIGGI » ou sur Wikipédia , il est donc inutile que je les reprenne dans cet article.

Mon propos étant  juste aujourd’hui de rendre un hommage , ô combien mérité à ce grand  comédien qui fit rire la France entière , au même titre que ses nombreux amis, Bourvil, Andrex, Raimu ou Charpin , et de déclencher peut-être de la part de nos lecteurs et commentateurs  une envie de souvenirs , de photos, de vidéos qui nous feront chauds au cœur , comme vous savez si bien le faire parfois sur c4n lorsqu’un sujet vous inspire …

 

Avant de faire « l’acteur » comme l’on disait avant la guerre de 1940, Fernandel se fit d’abord connaître sur les planches des cafés-concerts, lieux qui, entre les deux guerres furent propices à l’éclosion de nombreux talents, comiques de l’école que l’on appela les comiques-troupiers. Il faut dire qu’après les ravages et les malheurs de la guerre de 1914/18, la France avait grand besoin sans doute  de rire et de reprendre goût à la vie …Dans son personnage de « tourlourou », et avec des sketches écrits sur mesure par son beau-frère et Polin , il anime  les entractes des salles de cinéma et fait rire des salles entières à gorge déployée, avant d’être engagé par  Henri Varna pour une attraction de sa revue  « Nu sonore ».

Cet engagement lui ouvrira les portes du cinéma , puisqu’en 1930 il sera remarqué par Marc Allégret qui lui confiera son premier petit  rôle dans  « Le Blanc et le Noir » aux côtés de Raimu.

Dés lors c’est une carrière boulimique qui s’ouvre devant lui : de très nombreux films, des rencontres fabuleuses dont celle de Marcel Pagnol avec lequel il entretint une amitié orageuse et qui lui donna son premier rôle dramatique, des tournées incessantes  dans toute la France car parallèlement à ses nombreux engagements cinématographiques , il n’abandonna jamais la scène et la chanson , s’illustrant avec des succès gigantesques ( Ignace, Simplet, Félicie aussi, La caissière du grand café),  ou dans des opérettes  adorées du public.

La dernière partie de sa carrière ,  de 1945 à 1970, fut marquée par le succès immense de la série des Don Camillo, par celui de «  la vache et le prisonnier », par son amitié avec Jean Gabin avec lequel il créa la société de production « Gafer » , par sa joie de voir son fils Franck se lancer à son tour dans la carrière artistique,… Pour le reste Fernandel n’a plus rien à prouver à son public et donne du temps à l’amitié, en acceptant par exemple de tourner pour JP Mocky, à la demande de Bourvil, ou à des causes caritatives  afin de remercier la vie de tout ce qu’elle lui a procuré …

Tous ceux qui l’ont côtoyé ou tout simplement admiré gardent de lui un formidable souvenir. Il avait comme acteur une présence exceptionnelle, une grande autorité, et possédait les atouts majeurs que confèrent « une voix au registre très étendu, allant du grave de la tragédie à l’aigu le plus inattendu du chanteur de charme, une diction irréprochable et des gestes d’une grande éloquence, un talent immense reconnu par tous »

Dès qu’il entre en scène il déclenche le rire et les applaudissements des spectateurs n’en finissent plus… Mais c’est un comique « gentil », qui n’égratigne jamais, n’humilie jamais personne sauf parfois lui-même. Souvent abonné aux rôles de « gentil benêt » l’homme  Fernandel était pourtant doué d’une grande finesse d’esprit  et de beaucoup de simplicité .

Pour terminer cet hommage que je suis certaine de vous voir poursuivre par des nombreux exemples, je vous livre une phrase de  Marcel Pagnol à son propos  : « Il possède le don de faire rire des êtres qui ont tant de raisons de pleurer. »

N’est-ce pas le plus beau compliment que l’on pouvait faire à ce grand acteur français ???

 

Fernandel : un homme simple…..

 

Ps : je précise que toutes les photos utilisées dans cet article font partie de la collection personnelle de monsieur Franck Fernandel , fils de l’acteur et artiste lui-même , qui m’a généreusement accordé l’autorisation de les publier sur notre site , ce dont je le remercie chaleureusement..