A peine relaxé dans le procès Clearstream, Dominique de Villepin n’a pas tardé à se positionner en alternative à droite. Le soir même, sur France 2, l’ancien premier ministre de Jacques Chirac, avec des accents gaulliens, s’est donné pour mission de "participer au redressement du pays"

C’est comme si la guerre des droites reprenait, "Sarkozy/Villepin, c’est Chirac/Giscard avec ses haines cuites et recuites ; à l’arrivée ça ne donne rien de bon", déplorait un responsable de la majorité.

Mais quelles sont les chances de Villepin ? Haut en verbe, spécialiste des phrases creuses, il n’a derrière lui que très peu de supporters.

Après l’annonce de sa relaxe, il s’est présenté comme une « alternative », prêt à « proposer » plutôt que « s’opposer ».

A 56 ans, Dominique de Villepin est déterminé, mais seul : ses soutiens au Parlement se comptent sur les doigts de la main.

Son discours plein d’emphase est d’un autre siècle. Le souvenir qu’on  a de lui en tant que premier ministre, c’est l’échec du CPE.

Manque d’enracinement électoral, de base politique, de réseaux, il n’a jamais été confronté au suffrage universel.

Ce personnage ne pèse pas lourd dans l’arène politique, mais l’acharnement de Sarkozy dans le procès Clearstream peut très bien le faire passer pour un martyr et lui donner quelques faveurs auprès d’un électorat de droite déçu.

"S’il se présente en 2012 et qu’il fait ne serait-ce que 4 ou 5 % des voix, il peut faire perdre son camp" pense-t-on dans les rangs de la majorité.

Finalement est-ce bien habile de s’acharner sur lui ?