L'ancien Premier ministre Dominique de Villepin était entendu aujourd'hui pour la première fois depuis sa mise en examen sur l'affaire Cleastream.
Pour rappel, l'affaire politico financière Clearstream visait notamment Nicolas Sarkozy et Dominique de Villepin est poursuivi depuis le 27 juillet pour "complicité de dénonciation calomnieuse, recel de vol et d'abus de confiance et complicité d'usage de faux". Il a aujourd'hui pris pour cible Nicolas Sarkozy, mettant en avant l'entière connaissance du dossier par ce dernier à l'époque. En outre, Villepin affirme que Nicolas Sarkozy a cherché à exploiter politiquement cette affaire pour lui nuire. De statut d'accusé, Dominique de Villepin essaye donc de passer à un statut de victime.
Il a également qualifié cette accusation comme "absurde". Pour lui, envoyer Jean-Louis Gergorin rencontrer le juge Van Ruymbeke était une démarche facilement "traçage" et ne pouvait aucunement échapper aux yeux de la justice. Par ailleurs, Jean-Louis Gergorin représente, certes des compétences stratégiques estimées, mais inutilisable dans un domaine étranger à ses compétences. Il conteste ainsi tous les rendez-vous qu'on le soupçonne d'avoir et n'a jamais accepté "en dépit de son insistance, de document de sa main bien qu'il déclare" lui avoir remis un CD-Rom.
Le nom de Nicolas Sarkozy apparaît d'après lui par ses responsabilités en matière de politique industrielle. Ce sont pour les mêmes raisons que figurent les noms de Dominique Strauss-Kahn et Jean-Pierre Chevènement. Il était en effet à cette époque ministre de l'Economie et des Finances : la bataille pour la succession à la tête d'EADS faisait rage et il pouvait départager Noël Forgeard et Philippe Camus.
Pour finir, il affirme avoir simplement demandé au général Philippe Rondot le 9 janvier 2004 de le "tenir informé de son enquête". "A aucun moment il ne m'a fait part de ses prétendues certitudes sur la fausseté des listings sur lesquels il enquêtait". "J'ai refusé de rentrer dans le fond du dossier (…) Je n'ai pas souhaité rentrer dans le détail nominatif des listings". L'ancien chef du gouvernement précise n'avoir revu l'officier "que six mois plus tard", en prenant l'initiative de cette rencontre.