Novak Djokovic remporte le cinquième Grand Chelem de sa carrière contre Rafael Nadal en cinq sets. Le match aura été d’une très grande intensité.

 

 

 

Héroïque ! L’année commence aussi bien qu’elle ne s’était terminée pour Djokovic. A 24 ans, il remporte en son troisième tournoi Australien et le cinquième titre du Grand Chelem de sa carrière. Il restait sur six victoires consécutives contre son adversaire du jour (lors de leurs six confrontations en 2011, toutes surfaces confondues), cela en fait désormais sept ! On le croyait pourtantau fond du trou lorsque Rafael Nadal a fait le break dans la cinquième manche. C’est lorsqu’il fut au dos du mur (mené 4-2 dans le cinquième set) qu’il est
parvenu à se refaire une petite santé en profitant du manque de ludicité de son adversaire. Il lui a fallu tout de même près de six heures pour le battre (5-7, 6-4, 6-2, 6-7, 7-5). Car il faut dire que l’espagnol n’a pas du tout démérité car lui aussi a su trouver des forces inimaginables pour se défaire de situations que l’on croyait inextricables.

On craignait le coup de mou pour Novak Djokovic qui avait livré il y a deux jours un rude combat en demi-finale contre Andy Murray. Malgré un coup de mou qui aurait pu lui coûter cher dans le jeu décisif de la quatrième manche et dans le début du cinquième set, le serbe a réussi à maîtriser les assauts de Nadal qui s’en est donné à coeur joie. Dans une première manche accrochée et longue de 80 minutes (!), durant laquelle on n’aura vu que par parcimonie le meilleur des deux joueurs, Nadal a finalement pris le dessus assez logiquement grâce à un service irréprochable et surtout en commettant moins de fautes que son adversaire (Djokovic avait déjà commis 10 fautes lors des cinq premiers jeux). Et même si le Serbe s’est rattrapé par la suite grâce à une belle longueur de balle, il n’a pas réussi à faire déjouer Nadal. On le croyait encore mal parti dans la deuxième manche lorsqu’il ne réussit pas à concrétiser ses deux balles de break. Un manque de réalisme dont il souffre régulièrement, et  particulièrement depuis le début de la rencontre (une seule balle de break concrétisée sur sept au total !). Mais il parviendra finalement à  prendre le service de l’espagnol, ce dernier continuant pourtant à bien servir. Le Serbe déroule poussant Nadal loin de sa ligne de fond, ce  dernier se trouvant alors dans l’incapacité de le déstabiliser mais laisse passer inexplicablement deux balles de set sur son service avant de permettre à son adversaire de débreaker, revenant ainsi à 5-4. Dans la foulée, et dans un match complètement fou, l’Espagnol s’incline sur sa mise en jeu et laisse Djokovic remporter la deuxièm manche.

La troisième sera plus tranquille pour le serbe (6-2) même si chaque coup est un combat. Nadal, défendant loin de sa ligne de fond, ne lâche aucun point et se montre paradoxalement très offensif. Ce ne sera pas assez à court terme pour empêcher son adversaire d’empocher le troisième
set. Mais à long terme, cet acharnement finit par payer et use le numéro un mondial, visiblement de plus en plus éprouvé. Le jeu décisif dans la quatrière manche sera de trop pour lui. Alors qu’il menait 5-3, il s’effondre et montre une incroyable fébrilité. Cette dernière se  confirme, Nadal prenant peu à peu sa mesure, et faisant même le break pour mener 4-2. Mais Djokovic s’accroche et Nadal montre lui aussi quelques signes de faiblesses en faisant preuve d’un manque de lucidité qu’on ne lui connaît pas sur certains points. Les rallyes s’enchaînent et il n’est pas rare de voir des échanges à 25 ou 30 coups en cette fin de rencontre. C’est le serbe qui aura le dernier mot : il débreake, stabilise son jeu, et finit par dégoûter Nadal. Malgré une frayeur sur son dernier service, il empoche son cinquième titre du Grand Chelem.