"SLT Jimi gsper ke tu va bi1 é ke ta passé 1 bn we / dsl pr ier c t en speed la prochn foi on se la fera + longue /en tou ka 1000 merci pr mn ordi jte remerci bcp je sai pa comen joré fai san toi! / di moi kan je peu taplé car cette foi jariv pa à l’instalé maintnan ke c télecharger! / je peu taplé aps? / ca ne veu pa ca met:IE ne peu pa télech . / jen ai vraimen mare…"

Parfois je reçois des emails difficiles…difficile à lire, difficile à comprendre, difficile à croire. Surtout quand il proviennent de collègues qui ont des fonctions importantes dans l’ Éducation nationale. Professeurs, Assistants d’ éducation, Conseiller d’ orientation…des jeunes de 20 à 25 ans en général. Et les premiers représentants de la génération qui a appris à mâcher ses mots pour n’ en recracher que des sonorités. A défaut d’ être une quelconque lassitude, les raccourcis du langage sont aujourd’hui une parfaite revendication au droit de ne plus perdre de temps à s’ exprimer correctement. Ainsi le trop de communication a-t’ il tailladé le langage, et les mots ne sont plus que des petits "signaux" résumant le fond, sans l’ émotion de la forme.

Par soi-disant manque de temps, l’ expression et la réflexion de l’ écriture, les ratures et autres corrections sont devenues inutiles. Les internautes n’ écrivent non pas comme ils parlent, même s’ il est a peu près sûr que ce qui leur fait défaut dans les tchats réduit aussi leur possibilité à l’ oral, mais comme ils pensent et vivent quand ils sont sur le réseau: en multifonction. "Purger" les mots et les expressions pour écrire de plus en plus vite, et grossir sa liste de contacts avec laquelle on a pourtant passé la plus grande partie de la journée pour lui demander le soir venu ce qu’ elle ne va pas regarder à la télé. Je m’ égare mais, tout ce temps passé à écrire mal et à lire mal, le soir après sa dure journée de labeur…n’ était-ce pas le moment préféré pour regarder un bon film ou lire un bon bouquin, avant que le web envahisse les chaumières ?!

Je ne parle bien sûr pas de qualité d’ écriture ni de style: J’ ai lu suffisamment de bons livres pour savoir ce qu’ est l’ art d’ écrire et surtout d’ avoir du style. Non, je parle tout simplement du langage, celui de tous les jours, celui qui permet d’ intéresser, de séduire, de convaincre et de faire passer les choses dans le calme et la compréhension. Car si ceux qui écrivent mal ne parlent pas vraiment bien non plus, l’ expression orale ne valant pas grande chose sans l’ écrite, même le plus bavard des amuseurs tournent souvent en "rond" par manque de mots. La vérité, c’ est qu’ il est consternant de constater que le langage se meurt jour après jour.

Une fatigue de l’ esprit dûe à la pollution des villes ?! :=). Les chevaliers sont devenus des clowns. Et les clowns d’ aujourd’ hui ne savent plus parler. Ou parlent aussi dans un langage approximatif.  Da la "Standing Ovation", tous sont passés au langage visuel ou sonore. Les humorites, les chanteurs, les politiciens même, nombreux sont ceux qui ont cédé à la vague de la simplification du langage, et à la compréhension "sommaire". Et pour la première fois depuis l’ école obligatoire, la France ne peut que faire ce constat alarmant auquelle elle a honteusement participé: le savoir recule.