Elle aura gardé le suspense jusqu’au bout et maintenu en alerte tous ceux des militants socialistes qui veulent la voir briguer la présidence de la république française. C’est ce mardi matin matin que Martine Aubry, première secrétaire du PS a annoncé sa candidature aux présidentielles de 2012. Mais avant, elle devra passer par les primaires socialistes où deux dinosaures du parti, François Hollande et Ségolène Royal lui disputent la candidature socialiste.
Martine Aubry est officiellement candidate aux primaires socialistes, sésame par lequel elle doit passer pour pouvoir affronter Nicolas Sarkozy aux présidentielles de 2012. La première secrétaire du PS aurait bien voulu se passer de ce test de popularité auquel la démocratie l’oblige à se soumettre au sein de sa propre famille.
Elle qui se sera battue pour dissoudre toutes les querelle intestines socialistes tendant à fragiliser le parti. Le long suspense qu’elle a maintenu tout au long de son mandat à la tête du PS quant à sa volonté de devenir candidate, explique bien tout le mal qu’elle se donne à consolider la tête de l’opposition française. Et si aujourd’hui les chances des socialistes d’occuper l’elysée après 2012 semblent s’être effritées depuis l’affaire DSK, martine Aubry veut bien croire que
Son discours qui livre ses motivations ne cache pas son insatisfaction du bilan de son rival politique Nicolas sarkosy. Aussi, se laisse- t-elle à une critique assez sévère du mandat de celui-ci.
Après vous avoir donné mon analyse personnelle des propos de la 1ère secrétaire du PS, voici pour ceux qui souhaiteraient en savoir plus l’intégralité du discours de candidature de martine Aubry, tel que communiqué à la presse au moment du prononcé.
« Mes chers compatriotes,
J’ai souhaité aujourd’hui m’adresser à vous.
Dans moins d’un an a lieu l’élection présidentielle. La France a rendez-vous avec la démocratie, c’est-à-dire avec elle-même.
Notre pays subit de grands désordres, désordre économique, désordre budgétaire, désordre social, qui entraînent d’autres désordres dans les vies comme dans les lieux de vie – à l’école, à l’hôpital, dans les territoires. Un pouvoir enfermé dans ses certitudes, a touché à tout sans rien régler.
Je le dis : on ne peut pas innover, créer, soigner, éduquer, et soumettre ces nécessités vitales aux seules lois du marché. On ne peut pas critiquer le pouvoir financier, tout en le laissant continuer ses pratiques détestables. On ne peut pas protéger les Français en imposant les recettes libérales qui les fragilisent.
On ne gouverne pas en opposant les jeunes aux plus âgés, les travailleurs aux chômeurs, les Français aux étrangers. On ne préside pas la France sans porter haut ses valeurs et son identité, qui ont fait l’admiration du monde. Derrière l’apparence de l’énergie, trop souvent confondue avec l’agitation, ce pouvoir a surtout une réalité : une politique injuste exclusivement menée au profit des privilégiés.
Il est temps, il est grand temps que cela change vraiment.
Je veux rendre à la France sa force, sa sérénité, son unité.
Je veux redonner à chacun le goût de l’avenir et l’envie d’un destin en commun.
Aussi, j’ai décidé de proposer ma candidature à l’élection présidentielle.
Oui, la France connait des heures difficiles. Mais je suis résolue à me battre de toutes mes forces pour lui redonner avec vous un avenir. Il n’est pas de plus beau combat, il n’est pas de mission plus noble.
J’ai la conviction que face aux multiples défis de notre monde, une vision claire, une action cohérente et un langage de vérité permettront de récréer de la confiance, de redresser notre pays et de le rassembler dans la justice. La peur, le repli sur soi et le défaitisme : ce n’est pas la France !
Je vous le dis ici dans ma ville de Lille, capitale d’une grande région industrielle où rien n’a jamais été donné, où tout a été conquis par le courage des femmes et des hommes. Lille, terre d’hospitalité pour ceux venus d’ailleurs, qui contribuent aujourd’hui à notre prospérité. Lille, que j’aime tant, qui m’a tant donné et qui m’a tant appris.
Je vous le dis en m’appuyant sur ce que j’ai de plus cher, les valeurs transmises par ma famille : la morale, le sens de la justice et le goût des autres. Je puise ma force dans mes convictions de toujours, celles de la République et celles de la gauche. Pour moi, la liberté rime avec l’égalité, pour donner à chacune et chacun les moyens de construire sa vie. Pour moi, seule la fraternité permet une société apaisée où chacun donne le meilleur de lui-même aux autres. Pour moi, la laïcité est une valeur inestimable que nous devons protéger précieusement.
Je le dis aussi après trois années de travail à la tête du parti socialiste, confiante dans le grand projet du changement que nous avons préparé tous ensemble pour répondre à vos attentes et aux besoins du pays. J’ai vu, j’ai entendu, j’ai écouté, j’ai échangé avec beaucoup d’entre vous.
Les difficultés et même la colère sont là, mais le désir d’agir pour que notre pays retrouve un sens est puissant. Nul n’ignore la situation réelle de la France et la dureté de la crise. Nous aurons des efforts à réaliser, mais je m’y engage, ils seront justement répartis. On ne peut pas demander toujours plus à ceux qui ont peu et donner à ceux qui ont déjà tout. Tout ne sera évidemment pas possible tout de suite, mais nous reprendrons ensemble le chemin du progrès.
Je m’adresse à vous aujourd’hui pour vous dire que je veux relever le défi d’une France innovante, compétitive et écologique.
Nous avons des ressources puissantes pour être dans le peloton de tête des nations. Nos ouvriers, nos employés, nos cadres, nos agriculteurs, nos entreprises, nos chercheurs, nos artistes, nos créateurs débordent de compétences, d’imagination et d’initiatives. Nos jeunes sont énergiques et créatifs. Il faut leur faire confiance et leur donner les moyens de leur autonomie.
Nous avons tous les atouts pour réussir dans la compétition mondiale en bâtissant, dans une France conquérante, un nouveau modèle économique, social et écologique, qui donnera à la France une génération d’avance.
Je veux aussi restaurer la justice associée à la promesse républicaine.
Les Français doivent pouvoir vivre de leur travail, avec des emplois qui valorisent et permettent de progresser. Les jeunes doivent pouvoir faire des projets de vie et de travail. Les parents doivent pouvoir éduquer et protéger leurs enfants.
Chacun doit avoir accès aux soins et à un logement digne. Nos anciens ont droit à une retraite décente et à une prise en charge de la perte d’autonomie par la solidarité nationale. La sécurité qui est un droit essentiel, doit être assurée : le gouvernement utilise l’insécurité pour faire peur, moi je veux la combattre. Nous nous appuierons sur des services publics rénovés, attentifs à chacun, et sur une fiscalité juste.
Je vous promets de nouvelles conquêtes. L’égalité des droits pour tous, et d’abord entre les femmes et les hommes, doit enfin devenir une réalité. La culture doit être mise en avant pour nous inspirer, nous faire grandir et nous réunir.
Je veux enfin que notre pays retrouve toute sa voix dans le monde.
La France ! Notre France, avec une diplomatie et une défense respectées, doit œuvrer pour la paix, la démocratie et la prospérité du monde!
Et aussi pour l’Europe ! Vous le savez bien, l’Europe est pour moi un combat de toujours. Mais je veux une nouvelle Europe, une Europe qui produit et qui protège, une Europe qui fait respecter de nouvelles règles dans le commerce international, une Europe forte et en même temps solidaire.
Redonner à la France son poids et sa voix, rassembler dans la justice, tout cela sera possible grâce à un vrai souffle démocratique : une présidente qui préside, un gouvernement qui gouverne, un parlement renforcé et respecté, l’indépendance de la justice et des médias assurée, des syndicats et des associations au cœur du changement, une nouvelle décentralisation réelle et démocratique. Il faut oser la démocratie jusqu’au bout, comme nous le faisons avec nos primaires citoyennes !
Mes chers compatriotes de la métropole et des Outremers,
Nous rêvons d’un véritable changement au profit de tous, un changement où les mots se transforment en actes.
Je suis enthousiaste à l’idée d’aller à votre rencontre.
Je veux plus que tout rassembler, rassembler aujourd’hui les femmes et les hommes de gauche, les écologistes et les humanistes, pour que demain en 2012 nous puissions rassembler les Français et la nation toute entière.
Avec votre soutien, avec votre confiance, je prends aujourd’hui devant vous l’engagement de la victoire en 2012.
Vive la République !
Vive la France ! »