Comme de nombreux présidents d’Afrique subsaharienne, le président camerounais prendra la parole le 31 décembre prochain, pour adresser à ses compatriotes ses vœux pour l’année 2013, et surtout pour leur présenter  son bilan durant ces douze derniers mois, avant d’annoncer ce qu’il entend faire pour eux  pendant la nouvelle année qui s’annonce. Un rendez-vous annuel très attendu au Cameroun, quand on sait que l’homme fort de Yaoundé parle très peu.

Aussi, ce discours intervient au moment où de nombreuses questions restent sans réponses au pays de Samuel Eto’o. Car bien que les députés aient prorogé tout récemment une fois encore leur mandat pour trois mois, les camerounais veulent savoir si les élections législatives et municipales auront bel et bien lieu en 2013. Egalement, le président Paul Biya devrait au cours de cette adresse fixer ses compatriotes sur la tenue ou non en cette année 2013 des sénatoriales ; la deuxième chambre du parlement camerounais qui n’a jamais été mise sur pied depuis son adoption en 1996.

Le 31 décembre prochain, les camerounais n’attendront pas Paul Biya uniquement sur le terrain politique ; mais, aussi et surtout dans le domaine socio-économique. Ils voudraient notamment savoir pourquoi les recrutements à la fonction publique ont une fois encore été gelés, malgré la reprise économique. Surtout celui des Instituteurs et des Infirmiers.  Paul Biya devrait aussi donner des explications aux Camerounais au sujet de l’opération de lutte contre la corruption qu’il a lancée depuis quelques années. Ceux-ci voudraient notamment savoir ce que leur ont déjà rapporté les différents procès en cours. Car le plus important – dit-on ici – « n’est pas de jeter les gens en prison ! »

Nul doute  que le président camerounais se trouvera aussi bien embarrassé, au sujet de la célébration du cinquantenaire de la réunification du pays, qu’il avait annoncé pour cette année 2012, au cours de son adresse de l’an passé. Il devrait alors dès à présent réunir suffisamment d’arguments, pour convaincre ses compatriotes ; surtout ceux de la région anglophone du sud-ouest,  qui attendent impatiemment ce rendez-vous historique.

Au pouvoir depuis 30 ans, Paul Biya ne s’adresse à ses compatriotes que deux fois par an. Le 31 décembre à l’ensemble de la population, et le 10 février en prélude à la fête nationale de la jeunesse qui se célèbre chaque 11 février. C’est donc un Paul Biya très attendu qui s’adressera à ses « sujets » le lundi 31 décembre  prochain !